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Beaucoup de gens appellent à « sauver la démocratie », mais peu semblent se demander si elle vaut vraiment la peine d’être sauvée.
Alors que l’instabilité s’accroît et qu’un conflit mondial risque d’exploser, les citoyens de nombreux pays tirent la sonnette d’alarme car la démocratie est en danger. Mais quel est le verdict divin sur la forme de gouvernement humain la plus prisée ?
Nous pourrions surnommer 2024 l’année de la démocratie. Comme l’a fait remarquer le magazine Time en décembre dernier, « 2024 n’est pas une année électorale comme les autres. C’est peut-être l’année des élections. À l’échelle mondiale, plus d’électeurs que jamais dans l’Histoire se rendront aux urnes, car au moins 64 pays (plus l’Union européenne) – représentant environ 49% de la population mondiale – sont censés organiser des élections nationales, dont les résultats, pour beaucoup, seront déterminants dans les années à venir. »
Alors que les citoyens sont plus nombreux que jamais à se rendre aux urnes pour déterminer la forme et la direction de leur propre gouvernement, 2024 aurait dû être la plus grande année de l’histoire de la démocratie. Au lieu de cela, 2024 a été remplie de cris provenant de tous horizons et mettant en garde contre l’éventualité d’une disparition imminente de la démocratie. En Allemagne, les services de presse ont prévenu que les élections de cette année étaient en réalité « un scrutin sur la démocratie » elle-même. Les experts en politique étrangère ont déclaré que les élections du Parlement européen de cette année étaient essentielles pour lutter contre le démantèlement et la subversion des normes démocratiques dans les États membres.
Aux États-Unis, les campagnes électorales de Kamala Harris et Donald Trump ont peut-être été à l’origine des avertissements les plus sévères sur la façon dont « la démocratie est en jeu ». Les sondages montrent qu’une majorité d’Américains pensent effectivement que la démocratie est en grand danger et, surtout, chaque camp pense que c’est son adversaire qui est à l’origine de ce danger.
Pourtant, malgré tous les appels passionnés à « sauver la démocratie », rares sont ceux qui semblent poser une question importante : « La démocratie vaut-elle la peine d’être sauvée ? »
En 1992, lorsque le politologue Francis Fukuyama a écrit La fin de l’histoire et le dernier homme, beaucoup souscrivirent à son analyse disant que nous avions atteint la fin de la recherche par l’homme de la forme ultime de gouvernement permettant de maximiser l’épanouissement humain. Le fascisme a été discrédité. L’échec du communisme a été prouvé. Le socialisme était clairement inadéquat. Selon son concept, le vainqueur de la compétition millénaire, l’acmé de l’organisation politique humaine, était la démocratie libérale associée à l’économie de marché. Seules les démocraties libérales se sont montrées dignes de s’y investir et capables de faire ressortir le meilleur de l’humanité.
Les décennies qui se sont écoulées depuis la publication du livre de Fukuyama ont été marquées par une expansion des démocraties dans le monde. Mais elles ont également vu le monde se rapprocher du bord du précipice. À une époque comme la nôtre, où les nations se déchirent jusqu’au tréfonds d’elles-mêmes et où les conflits internationaux menacent de nous engloutir dans une guerre mondiale impliquant de multiples puissances nucléaires, nous devons savoir si nous devrions faire confiance à la démocratie pour résoudre nos problèmes. Ou serait-il possible qu’elle les aggrave ?
Il est temps d’examiner de plus près la démocratie, ce que le Créateur de l’humanité en dit et l’espoir qu’Il offre à un monde ayant désespérément besoin d’un véritable gouvernement idéal pour l’être humain.
Tout au long de l’Histoire, la plupart des êtres humains ont vécu sous l’autorité de dictateurs, de généraux ou de monarques. La démocratie n’a jamais duré. Celle d’Athènes, peut-être le modèle le plus connu de démocratie antique, a duré moins de 200 ans. De plus, cette « démocratie » n’était exercée que par les hommes adultes libres d’Athènes, soit moins de 30% de sa population.
Le régime monarchique fut beaucoup plus courant au fil des siècles. Même les Hébreux de l’Antiquité préféraient la monarchie au régime des juges. Les monarques, quelle que soit leur religion, revendiquent souvent le « droit divin des rois » et considèrent qu’ils n’ont de comptes à rendre qu’à leur(s) dieu(x), soumettant les citoyens à leurs caprices. Ces derniers pourraient bien contester leur dirigeant, mais qui oserait contester Dieu ?
De ce point de vue, le roi Jean d’Angleterre prit une mesure radicale et remarquable en 1215, lorsqu’il consentit à la rédaction de la Grande Charte (Magna Carta), un document reconnaissant que le roi d’Angleterre était lui aussi soumis à l’État de droit. Bien que contestée et modifiée au fil des ans, la Grande Charte fit de l’Angleterre une nation gouvernée, en dernier ressort, par la loi plutôt que par ses dirigeants.
Pourtant, cette règle devint parfois oppressive. 500 ans après la rédaction de la Grande Charte, les colons britanniques d’Amérique du Nord se heurtèrent à ce qu’ils considéraient comme une application injuste de la loi. Mécontents d’être gouvernés par un roi et un Parlement se trouvant de l’autre côté de l’océan, les colons se rebellèrent et établirent leur propre république constitutionnelle, tout d’abord avec les articles de la Confédération en 1781, puis avec la Constitution des États-Unis en application depuis 1789. Près de deux siècles et demi plus tard, complétée par une déclaration des droits et 17 amendements supplémentaires, la Constitution est toujours le document fondateur du droit américain et elle a été une source d’inspiration pour d’autres nations dans le monde.
Les fondateurs de la nation américaine essayèrent de transférer le vaste pouvoir de la souveraineté nationale au peuple. Ils ne se contentèrent pas d’un partage du pouvoir entre un roi et un Parlement, comme ils en avaient fait l’expérience sous le régime britannique. En Amérique, le citoyen devait être « roi ».
Les architectes de la République américaine ne se contentèrent pas de confier les rênes de la conscience américaine à n’importe quelle religion. Influencés par les travaux de philosophes comme Thomas Hobbes, John Locke et Jean-Jacques Rousseau, ces fondateurs cherchèrent à ancrer le gouvernement dans le concept de contrat social : un accord mutuel entre les peuples d’une société concernant les lois qu’ils accepteraient tous, la culture qu’ils embrasseraient et les libertés qu’ils reconnaîtraient (ou qu’ils abandonneraient) au nom de l’ordre social.
Les États-Unis devaient être une expérience radicale de liberté, fondée sur une acceptation totale de la souveraineté de ses habitants. Pourtant, les architectes du nouveau gouvernement national n’ignoraient pas les leçons de l’Histoire. Par exemple, ils connaissaient l’histoire d’Athènes, largement considérée comme le berceau de la démocratie, il y a environ 2500 ans. Ils connaissaient les dangers d’une démocratie directe ou pure, selon laquelle le peuple décide directement des moindres questions de politique et de leur mise en application.
En 1787, James Madison écrivit que « les démocraties de ce genre ont toujours offert le spectacle du trouble et des dissensions ; elles ont toujours été incompatibles avec la sûreté personnelle et le maintien des droits de propriété ; elles ont eu en général, une existence courte et une mort violente. »1 Un an plus tard, s’adressant à la Convention constitutionnelle de la jeune nation américaine, Alexander Hamilton nota que les anciennes « démocraties pures » de l’Histoire « n’ont jamais possédé une seule caractéristique d’un bon gouvernement. Leur caractère même était la tyrannie ; leur figure, la difformité. »
Parmi les défauts des démocraties directes ou pures se trouve la tendance à dériver vers la « loi de la foule », où la majorité exerce un pouvoir tyrannique sur la minorité. Toute cruauté, toute injustice, tout despotisme peut devenir une loi dans une démocratie pure, si une majorité d’électeurs le souhaite.
Les démocraties se prêtent également à l’émergence de tyrans – un des dangers que les fondateurs de la nation américaine voulaient rendre impossible dans leur nouveau pays. À cette fin, ils prévirent de diviser les pouvoirs du gouvernement en branches distinctes et antagonistes, régies par des contrôles et des équilibres entre elles.
Le résultat de leurs efforts fut d’ancrer la démocratie américaine dans une République constitutionnelle. Faire du gouvernement une République, dans laquelle les citoyens élisent démocratiquement des dirigeants pour les représenter dans les affaires publiques, devait constituer une barrière contre le chaos qui accompagne les démocraties pures. Le peuple resterait souverain, puisque les dirigeants agiraient selon la volonté du peuple et ceux qui ne répondraient pas aux souhaits du peuple seraient remplacés par de nouveaux dirigeants à la fin de leur mandat.
Le fait de rendre le gouvernement constitutionnel, c’est-à-dire de l’organiser dans le cadre d’une constitution écrite qui ferait office de loi du pays, signifiait que la démocratie américaine pouvait être fortement contrôlée. Les droits et les protections pourraient être codifiés dans la Constitution des États-Unis afin de les préserver de toute modification, même par une majorité. La souveraineté du peuple serait préservée, car la Constitution elle-même pourrait être modifiée par celui-ci, au travers de ses représentants élus, mais seulement au moyen de « majorités qualifiées », contribuant à garantir l’accord le plus large possible, ainsi qu’à empêcher des changements radicaux et hâtifs.
La Constitution définirait la nature à la fois concertée et antagoniste de l’autorité gouvernementale, empêchant qu’un pouvoir trop grand n’échoie entre les mains d’une minorité. Le pouvoir exécutif serait confié à une seule personne, un président démocratiquement élu. Le pouvoir législatif à un congrès composé de représentants démocratiquement élus, répartis dans deux chambres. Enfin, le pouvoir judiciaire à des juges nommés et indépendants. Chaque branche était conçue pour dépendre des autres dans les domaines ne faisant pas partie de ses compétences et pour être contrôlée par les autres dans ses attributions, afin qu’elle ne puisse pas les modifier dans le but de s’octroyer un plus grand contrôle.
Beaucoup affirment que le fait d’être une république constitutionnelle signifie que les États-Unis ne sont pas une démocratie. Ils devraient lire plus attentivement les paroles des fondateurs de la nation. Comme le nota Alexander Hamilton lors de la ratification de la Constitution américaine : « Le véritable principe d’une république est que le peuple doit choisir le représentant qu’il souhaite pour le gouverner. » Et en ce qui concerne les constitutions de la nation ou des États qui la composent, George Washington lui-même a déclaré : « La base de nos systèmes politiques est le droit du peuple d’élaborer et de modifier les constitutions du gouvernement. » La Constitution devait être considérée comme « une obligation sacrée pour tous […] jusqu’à ce qu’elle soit modifiée par un acte explicite et authentique du peuple tout entier ».
Les fondateurs des États-Unis placèrent démocratiquement la souveraineté de la nation sur les épaules des citoyens tout en se protégeant ingénieusement contre les abus d’une démocratie directe, plaçant l’exercice de cette souveraineté dans la structure d’une république constitutionnelle. Pour reprendre l’expression d’Abraham Lincoln, la nation était véritablement un gouvernement « du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Cette grande expérience d’autogouvernance est généralement considérée comme une réussite spectaculaire. La sagesse et la clairvoyance des fondateurs des États-Unis sont presque universellement reconnues.
Le poète T.S. Eliot écrivit que les hommes « tentent constamment d’échapper aux ténèbres extérieures et intérieures en rêvant de systèmes si parfaits que plus personne n’aura besoin d’être bon ». C’est exactement ce que les architectes de toute démocratie libérale cherchent à faire. Afin que le peuple ne dépende pas d’un monarque ou d’une aristocratie, potentiellement corrompue, les démocraties font du peuple leurs propres dirigeants.
Mais cette forme de gouvernance présente un défaut fatal : intrinsèquement, les gens ne sont pas bons (Matthieu 19 :17). Aucun système d’autogouvernance ne peut séparer les gens de la corruption qu’ils y apportent.
Les fondateurs des États-Unis l’ont d’ailleurs reconnu et c’est tout à leur honneur. En 1788, James Madison déclara avec concision : « N’y a-t-il pas de vertu parmi nous ? Dans la négative, nous sommes dans une situation misérable. Aucun contrôle théorique, aucune forme de gouvernement ne peut nous mettre en sécurité. » Dix ans plus tard, John Adams notait que si la moralité des citoyens était seulement superficielle – un vernis qui semble beau à l’extérieur, mais cachant la convoitise et la vulgarité à l’intérieur – alors « ce pays serait l’habitation la plus misérable du monde », car rien dans la forme de gouvernement américaine n’est en mesure de freiner l’immoralité de la population.
Beaucoup de gens sont prêts à reconnaître que certaines démocraties sont en train de devenir certaines des habitations les plus misérables du monde. Sans culture ni système éthique au-delà de ce que chacun accepte dans le « contrat social », les sociétés se désintègrent en groupes idéologiques concurrents s’accusant l’un l’autre de détruire ce qu’il y a de meilleur dans la nation. Sans source reconnue définissant le bien et le mal qui dirigerait le résultat des scrutins, sans contrôle interne de la détérioration de la nature humaine, les actes et les modes de vie les plus pervers finissent par être protégés par des lois déplorables. En l’absence de reconnaissance de l’autorité du Concepteur divin de l’humanité, remplacée par la volonté souveraine du peuple, même les institutions les plus fondamentales de l’humanité, dont la famille, sont redéfinies et remodelées en fonction des caprices politiques du moment.
Même les fléaux des démocraties directes que les fondateurs cherchaient à éviter (la tyrannie, la manipulation des électeurs ou la dégradation de la qualité des dirigeants) ont commencé à se manifester à grande échelle. Quels que soient les systèmes mis en place, leurs architectes n’ont pu que retarder, et non arrêter, l’inévitable.
Le philosophe Platon, qui vivait dans l’Athènes antique, la « mère » de toutes les démocraties, s’insurgeait souvent contre l’idée qu’un peuple puisse s’autogouverner démocratiquement. Dans son ouvrage classique La République, écrit il y a environ 2400 ans, il avertit que les démocraties ne produisent pas de dirigeants de grande vertu, ni de gouvernants dotés d’une sagesse et d’une capacité profondes, ni de représentants se souciant réellement des personnes qui les ont élus.
Au contraire, les démocraties produisent des dirigeants qui excellent dans une compétence spécifique : se faire élire.
Dans son ouvrage classique, De la démocratie en Amérique, le politologue français du 19ème siècle Alexis de Tocqueville écrivit que les mêmes forces étaient déjà à l’œuvre dans la jeune nation américaine. Il nota que les personnes les plus aptes à diriger étaient rarement élues et que les décisions de vote étaient généralement, voire inévitablement, prises sur des bases relativement superficielles. Fort de ce constat, Tocqueville écrivit : « De là vient que les charlatans de tous genres savent si bien le secret de lui plaire, tandis que, le plus souvent, ses véritables amis y échouent. »2 Autrement dit, les véritables amis du peuple sont souvent ignorés par l’électorat.
Ces vérités sont-elles visibles dans nos propres pays ? Posons-nous honnêtement la question suivante : quelle que soit leur forme, nos processus démocratiques placent-ils au pouvoir les dirigeants les plus sages et les plus compétents ?
Il faudrait se mentir à soi-même pour y croire. Nos nations sont de plus en plus dirigées par des individus qui n’ont ni la sagesse ni les compétences requises par leur fonction. Au contraire, ils excellent dans la seule et unique compétence que le système exige de leur part : la capacité à convaincre les électeurs de leur confier cette responsabilité.
Aucun système de gouvernement humain ne peut nous protéger de la nature humaine.
Certains affirment que les principes de la démocratie se retrouvent dans les paroles inspirées de la Bible, espérant ainsi obtenir l’approbation de Dieu pour la forme de gouvernement qu’ils ont choisie.
Par exemple, certains ont affirmé que la séparation tripartite des pouvoirs est soutenue par la louange faite à Dieu dans Ésaïe 33 :22 : « Car l’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi : c’est lui qui nous sauve. » Il est vrai que ce passage mentionne les trois catégories du pouvoir : exécutif, législatif et judiciaire. Mais ce passage est le contraire même d’un exemple de séparation des pouvoirs, puisqu’il indique clairement que ces trois prérogatives appartiennent à un seul Dieu tout-puissant.
Le Seigneur Lui-même énonça un principe biblique qui s’applique à cette situation : « Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté » (Matthieu 12 :25). La manière dont certaines nations ont organisé la séparation des pouvoirs, en opposant l’ambition des hommes à celle de leurs pairs, est empreinte d’une grande sagesse humaine, mais la sagesse divine, révélée dans la Bible, affirme qu’une telle situation ne peut qu’aboutir à la dévastation.
Qui l’emportera en fin de compte ? Qui aura raison ? Les architectes des démocraties modernes ou Jésus-Christ ? La Bible est remplie de vérités révélées montrant clairement et inévitablement que la démocratie, sous toutes ses formes, n’est pas une forme de gouvernement selon Dieu, peu importe ses objectifs, les plus nobles soient-ils.
Prenez par exemple le concept fondamental de la démocratie disant que la souveraineté appartient au peuple et que les gouvernants tirent uniquement leur autorité du « consentement des gouvernés », pour reprendre l’expression de Thomas Jefferson. Eh bien, ce concept est totalement étranger aux Écritures, à moins d’en tordre le sens pour en extraire une lecture radicale et imaginative. En effet, le témoignage universel de la parole de Dieu s’oppose totalement à la démocratie.
Songez au châtiment infligé à Nebucadnetsar. Lorsque ce puissant roi de Babylone perdit de vue à quel point sa place et sa position dépendaient du Dieu des cieux, l’Éternel lui donna temporairement l’esprit d’un animal, dépourvu de toute rationalité, « afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes » (Daniel 4 :17).
Dieu s’octroie le pouvoir suprême de désigner qui reçoit l’autorité et le règne. De nombreux passages bibliques mentionnent cette vérité. Dieu inspira aussi Daniel à déclarer que « c’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois » (Daniel 2 :21). Dans la forme de gouvernement émanant de Dieu – dont l’ancienne nation d’Israël, l’Église du premier siècle et même la famille – la structure est toujours organisée du haut vers le bas, avec des postes attribués par nomination et basés sur le caractère des individus (par ex. Tite 1 :5-9).
Lorsque la Bible mentionne des occasions où le peuple décide de la forme de gouvernement, vous ne voyez pas l’approbation de Dieu. Lorsque le peuple rejeta les fils de Samuel comme juges, alors même qu’ils effectuaient un mauvais travail, l’Éternel déclara qu’Il considérait ce rejet comme un refus de Sa propre autorité (1 Samuel 8 :7). La seule mention claire d’un vote dans les pages de la Bible est celle de Paul, quelques jours avant sa conversion, lorsqu’il vota pour la mise à mort des chrétiens (Actes 26 :10). Malgré toute la sagesse humaine des gouvernements démocratiques et le fait qu’ils placent la souveraineté entre les mains des gouvernés plutôt que des gouvernants, ils ne reflètent pas la sagesse de Dieu.
En revanche, ils reflètent l’esprit et la nature de Satan le diable, le premier être qui chercha à s’élever au-dessus de Celui qui le gouvernait et à arracher l’autorité (Ésaïe 14 :12-14). C’est son esprit qui agit aujourd’hui dans le monde (Éphésiens 2 :2). Dès lors, faut-il s’étonner que l’esprit qui domine la vie politique soit celui d’une prise de contrôle et d’une appropriation du pouvoir, comme si l’option la plus sage et la plus sûre soit qu’il se trouve entre nos mains ?
Une partie du rêve animant les démocraties du monde, bien qu’elles génèrent le chaos croissant qui leur est inhérent, est que seul un effort humain permettrait d’atteindre une vie exempte de tyrannie, d’oppression et de corruption. Pourtant, tous les efforts de l’humanité sont voués à l’échec dès le départ, à cause d’un ingrédient essentiel : nous-mêmes. Fondamentalement, nous ne pouvons pas faire confiance à la nature humaine pour nous gouverner.
Nous ne connaissons pas le chemin qui mène à la vie paisible à laquelle nous aspirons (Jérémie 10 :23 ; Ésaïe 59 :8). Lorsque nous le trouvons, nous découvrons que c’est un chemin étroit et difficile (Matthieu 7 :13-14). Il n’implique pas la création de systèmes nous permettant d’éviter de choisir le bien. Il exige plutôt que nous nous soumettions, individuellement et collectivement, aux lois divines, ce qui est contraire à notre nature (Romains 8 :7).
Cela étant, le Créateur de l’humanité ne nous a pas laissés sans solution. La Bible révèle que Dieu renverra Son Fils, Jésus-Christ, sur cette Terre pour gouverner le monde et diriger le Royaume de Dieu. Ce gouvernement ne sera pas contrôlé par des groupes concurrents ou des partis politiques polarisés. Il sera dirigé par le Christ en personne, « le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs » (1 Timothée 6 :15).
Pendant un millier d’années, ce Royaume accomplira ce qu’aucun gouvernement humain n’a jamais pu faire. Il transformera la nature humaine défaillante jusqu’à ce qu’elle se conforme à la nature divine. « Voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Hébreux 8 :10). Les guerres cesseront, l’iniquité sera abolie et chaque individu aura la possibilité de vivre une vie épanouie et abondante sous les lois libératrices de son Créateur (Jacques 1 :25).
Dieu le Père appelle des individus comprenant qu’ils n’ont pas vocation à faire confiance aux gouvernements de ce monde, ni à se battre avec les outils brisés et charnels de ce monde, comme s’ils pouvaient introniser Son Fils avant l’heure (Jean 18 :36). Au contraire, Il appelle ceux qui sont prêts à placer leur confiance en Lui, en Lui permettant de transformer actuellement leur cœur et leur esprit, afin que, demain, ils puissent à leur tour L’aider à transformer le cœur et l’esprit de l’humanité.
1 Le fédéraliste, tome premier, Paris, Buisson, 1792, publié par la Bibliothèque numérique romande, p. 98
2 De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville, 12ème édition publiée par l’institut Coppet, p. 211