La génération Y est-elle si mauvaise ? | Le Monde de Demain

La génération Y est-elle si mauvaise ?

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Avez-vous déjà entendu parler de la « génération Y » ou des « milléniaux » ? Selon le magazine Time, ceux qui appartiennent à cette génération seraient narcissiques, obsédés par la célébrité, égotiques, paresseux et irresponsables (20 mai 2013).

Ils seraient aussi moins religieux et moins disposés à croire en la Bible que les autres générations (Christianity Today, 16 mai 2016). La critique sociale affirme que les parents et les enseignants ont laissé la génération Y développer un esprit de « m’as-tu-vu » et une haute estime d’elle-même, alors qu’elle n’a pas accompli grand-chose. D’après ces descriptions, cette génération a pris un mauvais départ et elle serait vouée à l’échec – une génération sans espoir. Le plus effrayant est que vous faites peut-être partie, ou vous connaissez des gens faisant partie, de cette génération !

Qu’est-ce que la génération Y ?

Ce terme désigne les jeunes nés dans les années 1980 et jusqu’au milieu des années 1990. Auparavant, il y eut la « génération X » désignant les individus nés entre 1965 et 1980 ; eux-mêmes précédés par les « baby-boomers » (nés pendant les deux décennies suivant la Deuxième Guerre mondiale). Enfin, la « génération silencieuse » est composée des personnes nées entre 1925 et 1945 (après la Première Guerre mondiale et pendant la deuxième).

Cette classification des générations sociologiques fut initiée au début du 20ème siècle par l’écrivain Gertrude Stein, qui passa la majeure partie de sa vie en France, lorsqu’elle qualifia de « génération perdue » un groupe de jeunes auteurs américains expatriés à Paris. Par extension, ce terme désigna rapidement l’ensemble des jeunes ayant traversé la Première Guerre mondiale.

Dans tout cela, la génération Y est-elle foncièrement mauvaise ? Y a-t-il de l’espoir pour cette génération ? Voyons cela dans un contexte plus large.

Chaque génération a ses problèmes

De nos jours, la génération X critique souvent la génération suivante. Mais auparavant, ce fut au tour des baby-boomers de se moquer de la génération X. En 1990, le magazine Time, décrivait ainsi ceux qui appartenaient à la génération X : « Ils n’arrivent pas à prendre des décisions. Ils graviraient plutôt l’Himalaya que les échelons dans une entreprise. Ils sont avides de divertissement, mais leur capacité d’attention est aussi courte que de passer d’une station TV à une autre » (16 juillet 1990). En 1985, un article de Newsweek se moquait de la génération X en la qualifiant de « génération vidéo », car ils documentaient chaque moment de leur vie avec leur caméscope – la technologie à la mode dans les années 1980. Les baby-boomers les dénigraient en les qualifiant de « génération instantanée », car ils souhaitaient une gratification immédiate.

Cependant, dans leur jeunesse, les baby-boomers inquiétaient aussi leurs parents, qui les qualifièrent de « génération moi » et de rebelles anti-establishment. Dans les années 1950, des films comme « L’équipée sauvage » ou « La fureur de vivre » ont lancé un genre cinématographique représentant des jeunes destructeurs, violents et brutaux. Même Broadway représenta cette violence juvénile en 1957 avec la comédie musicale « West Side Story » qui mettait en scène la mort, les tentatives de viol et le meurtre. La délinquance juvénile fut considérée comme un véritable danger en pleine expansion. Une commission du Sénat américain enquêta même sur le lien entre les films et les crimes commis par des jeunes. En 1969, plus de 400.000 jeunes se rassemblèrent à Woodstock et ce festival devint le symbole de la génération des baby-boomers, connue pour le sexe, les drogues et le Rock ‘n’ Roll.

En fait, chaque jeune génération fait preuve de rébellion, d’égoïsme et d’immaturité.

Et ce problème ne date pas d’hier. Vers 400 av. J.-C., dans la comédie classique « Les nuées » écrite par le dramaturge grec Aristophane, le protagoniste Strepsiade déplorait que son fils se la coulait douce, « empaqueté dans cinq couvertures », alors que lui (son père) cherchait une solution pour payer son train de vie (divertissements et chevaux). Encore plus ancien, une tablette vieille de 4000 ans, découverte dans la ville sumérienne de Nippur, décrivait les punitions répétées contre le manque de discipline des étudiants.

La vérité est qu’avec l’âge, nous identifions les erreurs de jeunesse. Que nous soyons un cinquantenaire disséquant les problèmes de la génération Y, ou un enseignant d’une ancienne école sumérienne pour les scribes, nous voyons les erreurs imprudentes des jeunes. Mais la solution ne se trouve ni dans une dénonciation hypocrite ni dans l’acceptation d’un statu quo. Il y a de l’espoir pour chaque génération ! Si nous lisons la parole de Dieu, nous pouvons comprendre les problèmes et apprendre les solutions dans la plupart des cas.

Les caractéristiques de la jeunesse

Selon la Bible, nous sommes influencés par notre hérédité et notre environnement. Nous sommes nés avec une nature humaine – cet esprit unique à l’être humain qui nous différencie des animaux. Bien que nous ne naissions pas pécheurs, nous venons au monde avec une inclinaison naturelle pour l’égoïsme. Si nos parents ne nous apprennent pas à réfréner nos envies égoïstes et immatures, cela peut devenir un danger pour les autres. Dans Genèse 8 :21, Dieu dit à Noé après le déluge que « les pensées du cœur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse ». Sans l’aide des parents, des mentors et de Dieu, notre cœur et notre esprit seront terriblement égoïstes, peu importe la génération à laquelle nous appartenons.

Une autre caractéristique que nous possédons tous pendant notre jeunesse est le désir d’expérimenter des choses par nous-mêmes. Le roi Salomon en parle dans Ecclésiaste 12 :1 : « Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton cœur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement. » Autrement dit, nous voulons voir et tester les choses par nous-mêmes. Il n’y rien de plus naturel. Mais nous apprenons aussi dans la Bible que nous manquons de sagesse et de jugement dans notre jeunesse. « La folie est attachée au cœur de l’enfant » (Proverbes 22 :15). Les conseils des adultes plus âgés et plus expérimentés nous permettent de relever les défis que nous rencontrons. Si nous écoutons nos parents, ils peuvent nous aider à éviter les pièges qui nous blesseraient ou qui blesseraient les autres. « Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, et ne rejette pas l’enseignement de ta mère… » (Proverbes 1 :8).

Nous lisons aussi que nous serons tentés de suivre nos pairs dans la violence et le vice : « Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, ne te laisse pas gagner. S’ils disent : Viens avec nous ! dressons des embûches, versons du sang […] nous trouverons toute sorte de biens précieux, nous remplirons de butin nos maisons ; tu auras ta part avec nous, il n’y aura qu’une bourse pour nous tous ! » (Proverbes 1 :10-14). Ces versets ne sont qu’un échantillon des directives que Dieu donne aux jeunes dans Sa parole. L’ancienne génération reçoit aussi l’ordre et la responsabilité d’enseigner, d’instruire et de guider la génération suivante (Deutéronome 11 :19 ; Proverbes 22 :6).

Un changement de perspective

Des défis uniques se sont dressés devant chaque génération au cours de l’Histoire. Chaque être humain rencontre aussi des défis uniques à sa situation personnelle. Lorsqu’une génération vieillit, son égoïsme de jeunesse et son énergie mal canalisée s’amenuisent généralement au profit d’une certaine maturité liée à l’âge. C’est la progression naturelle des générations. Cependant, Dieu veut que nous « grandissions » à la fois en maturité physique et spirituelle. Et cela peut commencer dès notre plus jeune âge. David écrivit : « Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après ta parole » (Psaume 119 :9). Effectivement, même pendant notre jeunesse – en tant qu’enfant, adolescent, puis jeune adulte – nous pouvons nous débarrasser de l’étiquette qui nous est accolée et devenir des exemples positifs pour ceux qui nous entourent.

Comme l’apôtre Paul l’écrivit à Timothée : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (1 Timothée 4 :12).

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