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Il est naturel d’aspirer à une vie confortable, sans douleur ni chagrin. Qui ne souhaite pas une vie facile ? Mais une vie continue de confort, de facilité et de divertissement est-elle ce qu’il y a de mieux ? Existe-t-il un mode de vie plus gratifiant ?
Dans ses mémoires, Walden ou la Vie dans les bois, l’essayiste américain Henry David Thoreau observa que « l’existence que mènent généralement les hommes, en est une de tranquille désespoir ».1 Il rejetait l’accent mis sur les richesses matérielles et le statut social, découvrant qu’il pouvait satisfaire ses besoins physiques de base en travaillant seulement six semaines par an. Thoreau prônait l’introspection et les loisirs comme un remède aux valeurs erronées et à l’avarice.
Le 26ème président des États-Unis avait une vision bien différente de la valeur de la vie. Dans sa jeunesse, Theodore Roosevelt était malade, souffrant d’un asthme sévère, mais il menait une vie stimulante marquée par une activité physique vigoureuse. Il était un politicien compétent, un écrivain, un éleveur et un chef militaire courageux. « En 1884, submergé de chagrin par la mort de sa mère et de son épouse, le même jour, il quitta la politique et s’isola pendant deux ans dans son ranch situé dans les Badlands, dans le territoire du Dakota. »2
Roosevelt reconnaissait qu’il n’y a pas de véritable succès sans effort, sans courage et sans prise de risque. S’adressant aux étudiants de la Sorbonne, à Paris, il a déclaré :
« Ce n’est pas le critique qui compte ; ce n’est pas l’individu qui montre comment l’homme fort a fait un faux pas ou comment l’auteur d’actions aurait pu les mieux faire. Le crédit appartient à l’homme qui est descendu de sa personne dans l’arène, dont le visage est sali de poussière, de sueur et de sang ; qui lutte vaillamment […] qui, au cas de pleine réussite, connaît à la fin le triomphe de la grande œuvre accomplie, et qui, si le pire arrive et qu’il échoue, du moins échoue au cours d’un vaste effort. »3
Thoreau et Roosevelt avaient embrassé des philosophies différentes pour avoir une vie épanouie. Thoreau reconnaissait à juste titre la futilité des valeurs trompeuses qui guident la vie de beaucoup de gens, mais il n’en tira pas les bonnes conclusions. Il vivait selon la croyance du transcendantalisme, « un système de pensée idéaliste basé sur la croyance en l’unité essentielle de toute la création, la bonté innée de l’humanité et la suprématie de la perspicacité sur la logique ».4
L’argument de la « bonté innée » de l’humanité ne résiste pas à l’examen des faits, vu l’historique de l’humanité en termes de guerre et de cruauté. Les idées de Thoreau s’opposent également à la Bible qui nous dit que le cœur de l’homme est loin d’être bon (Matthieu 15 :18-20 ; Jérémie 17 :9). La quête intérieure de Thoreau pour la vérité était vaine, car il ne cherchait pas au bon endroit.
En revanche, le plaidoyer de Roosevelt en faveur du travail acharné et du fait de descendre « dans l’arène » est conforme à l’instruction du roi Salomon : « Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec l’énergie que tu as » (Ecclésiaste 9 :10, Semeur). Oui, les choses les plus difficiles sont souvent celles qui apportent les plus grandes récompenses, mais une vie épanouie et pleine de sens doit aller au-delà de l’instant présent. La maxime suivante de Salomon reflète bien cette réalité : « Vanité des vanités, tout est vanité » (Ecclésiaste 1 :2). Nous devons nous demander : « Si cette vie est tout ce qu’il y a, au moment de notre dernier souffle, quelle sera la différence entre une vie de dur labeur et une vie de loisirs ? » Il ne peut y avoir un sens durable à la vie si celle-ci est temporaire.
Les philosophes et les hommes d’État donnent souvent de bons conseils. Thoreau observa à juste titre que beaucoup de vies sont vides, des existences de « tranquille désespoir ». Comme Thoreau, Roosevelt aimait la nature, mais il nous mit au défi, par la parole et par l’exemple, d’abandonner une vie de loisirs au profit d’une existence plus gratifiante, ancrée dans le travail. Cependant, il manque un élément essentiel à ces deux perspectives : la raison d’être de notre présence ici-bas. Quel est le but de la vie ? C’est la vue d’ensemble que le Monde de Demain explique à ceux qui sont prêts à l’accepter.
La réponse se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ, un message que peu de chrétiens comprennent. Le message du Royaume de Dieu, presque universellement incompris, fait intrinsèquement partie du Nouveau Testament. Cette bonne nouvelle d’un Royaume mondial à venir, dont nous pouvons faire partie, a marqué le début de Son ministère : « Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Évangile de Dieu. Il disait : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1 :14-15).
C’est la bonne nouvelle que Jésus vint proclamer. Lui-même l’a affirmé et, refusant d’être statique, Il dit à la foule qui L’écoutait : « Il faut aussi que j’annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Luc 4 :43). Combien de prêtres et de pasteurs annoncent cette vérité à leur auditoire le dimanche matin ? Combien de pratiquants réguliers la comprennent-ils ?
Le message du Royaume de Dieu ne parle pas de monter au ciel. Matthieu rapporta de nombreuses paraboles utilisant l’expression « le Royaume des cieux », mais il y a une différence entre un royaume « des » cieux et un royaume « dans » les cieux. Marc et Luc rapportèrent les mêmes paraboles de Jésus en utilisant l’expression « le Royaume de Dieu ». Le « Royaume des cieux » est identique au « Royaume de Dieu ». Les deux expressions indiquent la possession et non l’emplacement. Il ne s’agit pas d’un royaume « dans les cieux », ni « en Dieu ». Le Royaume des cieux est le Royaume de Dieu, et Matthieu utilise les deux expressions de manière interchangeable (Matthieu 19 :23-24).
Le Royaume de Dieu, au cœur des paraboles de Jésus, ne se résume pas à un dur labeur ou à une vie de loisirs. La parabole du grain de sénevé nous en donne un exemple : « Il dit encore : À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous ? Il est semblable à un grain de sénevé, qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre ; mais, lorsqu’il a été semé, il monte, devient plus grand que tous les légumes, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre » (Marc 4 :30-32).
Mais quel est ce Royaume ? Que représente-t-il au-delà de ce que Thoreau et Roosevelt ont imaginé ? En quoi affecte-t-il votre vie ?
De nombreux passages bibliques montrent que le Royaume proclamé par Jésus régnera sur le monde et que vous pouvez en faire partie. Jésus sera le Roi de la Terre et Il régnera depuis Jérusalem (Zacharie 14 :8-9). David sera roi sur tout Israël (Jérémie 30 :9) et les douze apôtres régneront chacun sur une des tribus d’Israël (Matthieu 19 :27-29).
Les disciples de Jésus pensaient à tort qu’Il allait instaurer un royaume physique au cours de leur vie. C’est pourquoi Il leur donna la parabole des mines : « Un homme de haute naissance s’en alla dans un pays lointain, pour se faire investir de l’autorité royale, et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, leur donna dix mines, et leur dit : Faites-les valoir jusqu’à ce que je revienne » (Luc 19 :12-13).
Lorsque l’homme de haute naissance revint après une longue absence, il rassembla ses serviteurs pour voir ce que chacun avait produit. « Le premier vint, et dit : Seigneur, ta mine a rapporté dix mines. Il lui dit : C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes. Le second vint, et dit : Seigneur, ta mine a produit cinq mines. Il lui dit : Toi aussi, sois établi sur cinq villes » (Luc 19 :16-19).
Oui, une récompense formidable attend ceux qui répondent actuellement à l’appel de Dieu. Certains mènent une vie de loisirs et d’autres de dur labeur, mais il n’y a qu’une seule « arène » qui compte à la fin. Comme Jésus l’a dit au jeune homme riche, « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements » (Matthieu 19 :17).
1 Walden ou la Vie dans les bois, Henry David Thoreau, 7ème édition, Gallimard, page 19, traduction Louis Fabulet
2 “Theodore Roosevelt”, Britannica.com, 27 décembre 2023
3 Revue internationale de l’enseignement, tome 59, Janvier-Juin 1910, page 390
4 “Transcendentalism”, Britannica.com, 14 novembre 2023