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Pierre Berton (1920-2004), s’est imposé comme un des plus grands personnages publics et écrivains du Canada. Il travailla comme journaliste dans plusieurs journaux et revues, et il fut aussi une personnalité populaire à la télévision. Sa plus grande réussite provient de son amour pour l’Histoire canadienne, qu’il diffusa largement à travers plus d’une vingtaine de livres mettant en lumière des histoires intéressantes et surprenantes – mais vraies – concernant des Canadiens.
Un de ses récits remarquables, intitulé « L’odyssée de Cariboo Cameron » (The Wild Frontier, 1978), raconte l’aventure singulière de John Alexander Cameron de l’Ontario. Il était déterminé à s’enrichir en Californie pendant la ruée vers l’or de 1849 et, après un périple difficile, il arriva sur place en 1852. Il quitta les champs aurifères en 1859 pour épouser sa fiancée, Sophia, avant de retourner avec elle en Californie. Finalement, ses efforts échouèrent, mais la nouvelle commença à se répandre que la région de Cariboo, au centre de la Colombie-Britannique, contenait suffisamment d’or pour rendre n’importe qui riche à millions. Cameron, Sophia et leur fille de 14 mois, Mary Isabella Alice, prirent le bateau jusqu’à Victoria en 1862. Malheureusement, leur enfant mourut quelques jours après leur arrivée – ce fut un coup terrible pour eux.
Néanmoins, Cameron et Sophia parcoururent les 650 km le long de la frontière montagneuse et escarpée jusqu’à Richfield, près de Williams Creek, où Cameron et un de ses amis, Robert Stevenson, finirent par découvrir une des plus grandes réserves aurifères dans la région de Cariboo. Mais avant que leur concession minière ne commence à porter du fruit, Sophia contracta la fièvre typhoïde. Avant son décès, en octobre, elle fit promettre à Cameron qu’il ne l’enterrerait pas dans une contrée sauvage, mais qu’il ramènerait sa dépouille en Ontario. Elle fut mise dans un cercueil, lui-même placé dans une cabane vide, car il était impossible de creuser une fosse avec des températures de -35°C. Cameron et son équipe retournèrent dans leur concession et ils trouvèrent un des plus gros filons d’or de la région en décembre.
Cependant, cette richesse nouvellement trouvée ne lui apportât aucune satisfaction. Cameron souffrait d’anxiété et de remords à cause du décès de Sophia. Il se rendait compte que son ambition et sa convoitise pour l’or avaient créé des conditions de vie trop difficiles qui provoquèrent la mort de son épouse et celle de leur enfant. Dans son agonie, il était déterminé à transporter le corps de Sophia vers la côte pour qu’il y soit enterré temporairement, avant de le rapatrier dans sa région natale et accomplir ainsi ses dernières volontés. La tâche se révéla très ardue. Le 31 janvier 1863, au plus fort de l’hiver, avec des températures atteignant -40 à -50°C, lui, son ami Stevenson et 20 mineurs se mirent en route avec le cercueil de Sophia. En emportant le maximum de réserves qu’ils pouvaient transporter (environ 180 kg), ils suivirent une piste pour les chariots à chevaux, recouverte de 2 mètres de neige. En plus de ces difficultés, ils risquaient de tomber malades car ils devaient traverser des régions ravagées par la variole – où les populations entières de certains villages indiens avaient été décimées.
Ils arrivèrent finalement à Port Douglas, près du lac Harrison, d’où ils embarquèrent sur un bateau à vapeur qui les emmena à New Westminster (Vancouver), avant d’atteindre Victoria le 7 mars. Comme prévu, Cameron enterra Sophia sur place (le corps étant préservé dans un hectolitre d’alcool à 50% alc./vol.), puis il rentra à Cariboo deux semaines plus tard. Son fabuleux filon d’or devint la pièce maîtresse de la réserve aurifère et John Cameron fut surnommé « Cariboo Cameron ». Quatre millions de dollars d’or furent extraits de cette région en 1863, à une époque où le salaire moyen était d’un dollar par jour. Pierre Berton mentionne que cela correspondait à 44 millions de dollars en 1978 (ou 171 millions en 2018). En moins d’une année, Cameron avait amassé environ 350.000$ (5,4 millions de dollars actuels) de richesse personnelle – une fortune considérable !
Rongé par les remords, déprimé à cause de la perte de son épouse et souhaitant ramener sa dépouille en Ontario comme il lui avait promis, Cameron quitta la région de Cariboo en octobre 1863. Accompagné de ses deux frères, de Stevenson, de huit chevaux transportant la poudre d’or et d’une vingtaine d’hommes armés, il parcourut presque 13.000 km par la mer entre Victoria et Panama. Cameron et son équipe traversèrent l’isthme en train, avant de rejoindre New York, puis le Canada. Finalement, ils arrivèrent dans la ville natale de Sophia, à Glengarry, en Ontario, à la fin décembre 1863.
Cameron était têtu par nature, mais ses expériences dans des régions isolées l’endurcirent encore davantage. Pour les obsèques de son épouse, il refusa fermement que le cercueil soit ouvert pour voir le corps, à la grande colère de la famille. Il acheta la ferme de son oncle et il y construisit un manoir principalement avec des matériaux venus d’Europe et même des Philippines, avant de se remarier et de vivre une vie luxueuse. Comme le note M. Berton, Cameron était « obsédé par sa richesse ». Des rumeurs commencèrent à circuler que Sophia n’était pas morte, mais qu’elle aurait été abandonnée en Colombie-Britannique. Dix années plus tard, Cameron dut accepter l’ouverture du cercueil afin de révéler le corps de son épouse, dont le visage était reconnaissable grâce à la préservation dans l’alcool. Hélas, en 1886, John Cameron avait perdu presque toute sa richesse suite à des faillites d’entreprises et à de mauvais investissements. Il retourna à Cariboo, en utilisant cette fois-ci le chemin de fer du Canadien Pacifique.
Cameron arriva sur le site de sa réussite précédente, mais il n’y avait plus d’or. Il était vieux, brisé et déprimé par les ruines de la ville fantôme. Sa chasse aux richesses était terminée. Il mourut à 68 ans à Barkerville, en Colombie-Britannique, et il fut inhumé le 7 novembre 1888 dans le cimetière de Camerontown – ce village, nommé ainsi en son honneur, n’était plus que l’ombre de lui-même.
L’histoire de John Cameron est un exemple parlant de la quête humaine pour la richesse et l’aventure – à la poursuite du succès envers et contre tout, mais sans aucune garantie de succès. Certaines aventures se terminent par une grande réussite, en inspirant des récits flamboyants pour les générations suivantes. D’autres échouent lamentablement, en inspirant des récits pour d’autres raisons. Dans sa sagesse, le roi Salomon écrivit jadis au sujet de ces êtres humains ambitieux que « tout dépend pour eux du temps et des circonstances » (Ecclésiaste 9 :11).
Cependant, il existe une quête dont nous sommes certains qu’elle ne s’achèvera pas par un échec et des larmes. Les instructions de Dieu pour Sa création, contenues dans la Bible, expliquent : « Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse, et l’homme qui possède l’intelligence ! Car le gain qu’elle procure est préférable à celui de l’argent, et le profit qu’on en tire vaut mieux que l’or » (Proverbes 3 :13-14). Puisque « la crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse » (Psaume 111 :10), le fait de chercher et de suivre Ses conseils et Ses instructions nous amènera à comprendre que cela apporte « de longs jours, et des années de vie, et la prospérité » (Proverbes 3 :2, Ostervald). Notre monde cherche désespérément la paix et le bonheur, qui s’éloignent de plus en plus de l’humanité. La lecture de notre brochure Les Dix Commandements vous donnera une description détaillée des principes qui nous guident vers le trésor le plus durable – les bénédictions spirituelles et une vie réussie.