Pour faire une recherche avancée (rechercher des termes dans un type de publication précis), entrez les mots en suivant la syntaxe présentée dans les exemples ci-dessous :
L’Eglise de Dieu a traversé notre ère. Elle constitue un « petit troupeau » (Luc 12 :32), mais Dieu a promis que « les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16 :18). Dans cette brochure révélatrice, vous lirez un bref récit de la fascinante histoire de la véritable Eglise de Dieu.
Jésus-Christ a dit : « Je bâtirai mon Eglise, et […] les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16 :18). Quelle est l’Eglise que Dieu a bâtie, et que lui est-il arrivée ? Lorsque la Bible parle de l’Eglise, elle ne se réfère pas à un bâtiment ou à une organisation humaine soumise à une autorité séculière. Le mot grec qui a été traduit par « église » en français est ekklesia. Il dérive de deux racines grecques, et il signifie littéralement « appelé hors » ou « appelé de ». En terme profane, il se réfère à une assemblée de citoyens qui sont « appelés hors » des habitants d’une cité, pour faire le point sur des sujets importants. Il fut souvent utilisé dans les traductions grecques de l’Ancien Testament, en référence à la congrégation d’Israël ou à l’assemblée du peuple de Dieu ; « congrégation » ou « assemblée » expriment le sens de ce mot, dans le Nouveau Testament.
L’idée d’être « appelé hors », selon le terme ekklesia, est fondamentale pour comprendre l’Eglise. Dans Genèse 11, nous lisons qu’Abraham fut « appelé hors » d’Ur en Chaldée, par Dieu. Dans Exode 12, nous lisons que les descendants d’Abraham, les enfants d’Israël, furent « appelés hors » d’Egypte par Dieu. Ensuite, ils devinrent la congrégation d’Israël, ou « l’assemblée au désert » (Actes 7 :38), ou « l’Eglise au désert ».
L’un des derniers avertissements de Dieu à Son peuple est un appel à « sortir de » Babylone (Apocalypse 18 :4). Les saints de Dieu ne participent pas à la corruption actuelle, à cette culture basée sur le péché, afin de ne pas subir le châtiment divin réservé à cette « Babylone ».
Jésus a dit que personne ne pouvait venir à Lui sans avoir été appelé par le Père (Jean 6 :44). Ceux qui répondent à l’appel du Père, par la repentance et le baptême, sont ceux qui reçoivent le Saint-Esprit (Actes 2 :38), et ce n’est que par le Saint-Esprit de Dieu que nous sommes intégrés à l’Eglise bâtie par Jésus (Romains 8 :9 ; 1 Corinthiens 12 :13).
Qu’est-il arrivé à l’Eglise que Jésus-Christ devait bâtir ? A-t-elle changé avec le temps par suite d’une révélation progressive ? A-t-elle eu besoin de rectifier sa trajectoire, en passant par la Réforme conduite par des hommes comme Martin Luther ou Jean Calvin ? Y a-t-il eu un groupe de fidèles qui a traversé les âges, continuant à croire et à pratiquer les mêmes doctrines que Jésus-Christ et les apôtres du premier siècle ont enseignées ?
Lorsque nous examinons l’histoire de l’Eglise traditionnelle, censément chrétienne, il apparaît que cette dernière est immensément différente de celle qui est décrite dans les pages du Nouveau Testament. Dans le livre des Actes, nous trouvons que l’Eglise de Dieu célébrait les Jours saints « juifs » (Actes 2 :1 ; 13 :14, 42, 44 ; 18 :21), qu’elle annonçait le retour de Jésus-Christ pour juger le monde (Actes 3 :20-21 ; 17 :31) et qu’elle croyait à l’établissement littéral du Royaume de Dieu sur la terre (Actes 1 :3, 6 ; 28 :23).
Cependant, à peine trois cents ans plus tard, nous sommes en présence d’une Eglise revendiquant son origine apostolique, mais observant le « jour du soleil » à la place du sabbat du septième jour. Lorsque cette Eglise réunit ses évêques pour discuter de matières doctrinales au concile de Nicée, la conférence était présidée par un empereur romain – Constantin ! Comment en était-elle arrivée à cette incroyable transformation ? Que s’était-il passé ?
Dans son livre The Story of the Christian Church l’écrivain protestant, Jesse Lyman Hurlbut, reconnaît qu’un changement dramatique avait eu lieu : « Cinquante ans après la vie de saint Paul, un rideau tomba sur l’Eglise, et toute tentative pour voir au travers resta vaine. Enfin lorsqu’il se lève, vers 120 apr. J.-C., avec les écrits des premiers pères de l’Eglise, nous trouvons une Eglise dont les caractéristiques sont très différentes de celles de l’époque de saint Pierre et de saint Paul » (page 41. C’est nous qui traduisons tout au long de cette brochure).
L’histoire de l’Eglise chrétienne entre la Pentecôte de l’an 31 apr. J.-C. et le concile de Nicée, en 325 apr. J.-C., à peine trois cents ans plus tard, est incroyable. C’est l’histoire de l’orthodoxie d’hier devenue hérésie aujourd’hui, et comment les anciennes hérésies sont considérées maintenant comme des doctrines chrétiennes orthodoxes. C’est l’histoire du remplacement des doctrines basées sur la parole divine, par la tradition et l’enseignement des évêques. C’est un scénario qui dépasse la fiction, mais qui est historiquement vérifiable.
Dans Actes 8, nous sommes mis en présence d’un homme qui fut utilisé par Satan pour infiltrer et pour miner l’Eglise de Dieu. Cet homme s’appelait Simon, un enchanteur de Samarie, mieux connu par les historiens sous le nom de Simon le magicien. Simon était considéré par les Samaritains comme un représentant de Dieu (Actes 8 :9-10). Dans son livre The New Testament Environment, Eduart Lohse déclare que l’expression « ce qu’on appelle la grande [appliquée à Simon] le désigne comme détenteur de la révélation divine » (page 269). Simon fut baptisé et devint chrétien de nom seulement, tout comme le reste des Samaritains. Cependant, l’apôtre Pierre discerna les véritables motifs de la « conversion » de cet individu. Dans Actes 8 :22-23, Pierre le réprimanda en termes très durs : « Tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité. »
Qui étaient les Samaritains ? Le deuxième livre des Rois révèle que les dix tribus d’Israël du nord furent déportées par le roi d’Assyrie, et des Babyloniens furent installés à leur place. Ces Babyloniens en Samarie continuèrent à pratiquer leur ancien paganisme babylonien, en y incorporant une terminologie de façade (2 Rois 17 :33, 41). Quoiqu’ils prétendaient adhérer au Dieu d’Israël, ils n’obéissaient pas à Sa loi (verset 34). En réalité, comme les livres d’Esdras et de Néhémie le montrent, ils s’opposèrent à la véritable Œuvre de Dieu en cette époque.
Tout comme les Juifs, les Samaritains avaient commencé à se disperser dans le monde connu à la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand. Il y avait des colonies de Samaritains dans plusieurs centres importants de l’Empire romain, dont Alexandrie et Rome. Simon avait des admirateurs et des fidèles parmi ces gens.
La religion des Samaritains, avec son mélange de paganisme babylonien et son apparente adhésion au Dieu d’Israël, fut fortement influencée par la philosophie grecque. Simon le magicien ajouta à cela la reconnaissance de Jésus-Christ en tant que Rédempteur de l’humanité. Cependant, comme Jésus l’a déclaré : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7 :21). Simon se servit du nom de Jésus, mais il Lui substitua un autre message – un message qui s’affranchit de la nécessité d’obéir réellement à Dieu et d’observer Ses commandements !
L’ouvrage Handbook to the History of Christianity de Eerdman note : « A l’origine, les écrivains chrétiens estimaient que Simon était à la source de toutes les hérésies » (page 100). Dans un article sur Simon le magicien, The Encyclopaedia Britannica (11ème édition) le désigne comme « fondateur d’une école de gnostiques et père de l’hérésie ». Remarquez ce que l’historien Edward Gibbon dit des gnostiques : « Mélangés à la foi du Christ, beaucoup de principes, sublimes mais obscurs, dérivaient de la philosophie orientale » (The Triumph of Christendom in the Roman Empire, page 15).
Le gnosticisme (ce terme vient d’un mot grec qui signifie connaissance) était une approche hautement intellectuelle sur la façon de vivre. C’était un mélange de religion babylonienne à mystères, de théories philosophiques grecques – le tout enrobé d’une terminologie biblique. Chez les gnostiques, les récits bibliques n’étaient pas acceptés d’une manière littérale, mais considérés comme des allégories destinées à faire comprendre des « vérités » plus profondes. “ Le récit mosaïque de la création […] était tourné en dérision chez les gnostiques » (Gibbon, page 13). Le gnosticisme soutenait la dualité païenne de l’immortalité de l’âme et du mal inhérent à la matière. Il introduisit également beaucoup de vaines spéculations concernant la nature divine et le monde spirituel. Plusieurs livres du Nouveau Testament – dont l’Evangile de Jean, l’Epître aux Colossiens et la première Epître de Jean – furent écrits pour réfuter les hérésies gnostiques, que Simon le magicien et beaucoup d’autres commençaient à propager.
La culture helléniste, qui prévalait au Moyen-Orient et dans la région méditerranéenne, était une alternative, ou une concurrente à la perspective et aux valeurs bibliques. Elle poussait à la supériorité de la raison et de la logique sur la révélation biblique. Les Grecs cultivés, embarrassés par la grivoiserie de leurs anciens dieux et de leurs héros antiques des écrits d’Homère et d’Hérodote, cherchaient à les expliquer comme s’il s’agissait de profondes allégories. Cette façon d’approcher leurs écrits « inspirés » influença les Juifs hellénistes, tel que Philo d’Alexandrie, dans leur façon d’appréhender la Bible. Cette manière allégorique de considérer l’Ancien Testament fut un outil aux mains des gnostiques et des autres, pour prétendre se libérer de l’obéissance aux commandements.
Près de quinze ans après le baptême de Simon le magicien, l’apôtre Paul jugea nécessaire d’adresser une mise en garde à l’Eglise de Thessalonique : « Car le mystère de l’iniquité agit déjà » (2 Thessaloniciens 2 :7). Près de cinq ans plus tard, Paul avertissait les Corinthiens du danger de se laisser corrompre par de faux apôtres enseignant un « autre Jésus », et un « autre évangile ». Simon et ses disciples étaient, en réalité, des ministres de Satan déguisés en ministres du Christ (2 Corinthiens 11 :3-4, 13-15).
Aux environs des années 60 apr. J.-C., l’apôtre Jude, frère de Jacques et de Jésus-Christ, exhortait les chrétiens sur la nécessité de « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Il disait que certains hommes s’étaient introduits dans l’organisation de l’Eglise, essayant de tourner la grâce en dérèglement, en enseignant que la loi divine n’était plus en vigueur (verset 4). A l’époque de Jude, la véritable foi avait déjà été donnée une fois pour toutes. Ceux qui prétendent qu’elle fut fixée par les théologiens du 2ème et du 3ème siècle, qui commencèrent à discuter de la nature de Dieu, feraient bien de relire Jude 3. Il est clair que Jude s’oppose à l’idée d’une « révélation progressive » !
A la fin du 1er siècle, près de trente ans après que le reste du Nouveau Testament eut été complété, l’apôtre Jean fut contraint de contester les hérésies qui s’étaient plus largement répandues qu’à l’époque de Paul et de Jude. Jean devait constamment insister sur la nécessité d’observer les commandements divins (1 Jean 2 :3 ; 3 :4, 22 ; 5 :3). Dans 2 Jean 7, il abonde dans ce sens : « Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde. » Dans 3 Jean 9-10, un chef dont le nom était Diotrèphe, avait pris le contrôle de plusieurs congrégations en Asie mineure, et il était allé jusqu’à chasser de l’Eglise ceux qui étaient restés loyaux au vieil apôtre Jean, et à ses enseignements.
Vingt-cinq ans environ avant les écrits de Jean, survint un événement dont les implications touchèrent de près l’Eglise du Nouveau Testament. Cet événement fut la destruction de Jérusalem par les légions romaines de Titus, en 70 apr. J.-C. L’Eglise de Dieu qui se trouvait à Jérusalem, sous la présidence du successeur de Jacques, Siméon (cousin germain de Jacques et du Christ), fuya précipitamment la ville peu avant cette date et s’établit à Pella, un lieu désertique et isolé. Après la mort de Siméon, il y eut treize dirigeants en vingt-huit ans, et l’Eglise de Dieu de Jérusalem connut une période de grandes turbulences.
Beaucoup d’entre ceux qui avaient déjà répandu des hérésies se mirent à les propager sans retenue. Certains chrétiens furent découragés et devinrent confus, car les événements ne se déroulaient pas comme ils les avaient imaginés. L’Eglise devenait de plus en plus un mélange de nouveaux convertis païens et de membres de seconde et de troisième génération.
Au cours de la dernière partie du 1er siècle, ainsi qu’au début du 2ème siècle, le monde romain devint de plus en plus hostile aux Juifs. Pour les punir, des lois excessivement oppressives et de lourdes taxes leur furent imposées. Entre le 1er siècle (66-73 apr. J.-C.) et le 2ème (132-135 apr. J.-C.), des Juifs se révoltèrent, et il y eut beaucoup de massacres violents organisés contre eux, comme par exemple à Alexandrie et à Antioche. En réaction, les Juifs provoquèrent de violentes émeutes en Mésopotamie, en Palestine et en Egypte.
Il arriva fréquemment que des chrétiens fussent victimes de ces déchaînements, parce que les autorités de l’Empire les considéraient comme une secte juive. Parallèlement, les révolutionnaires juifs les regardaient en traîtres au judaïsme et à leur cause politique, parce qu’ils ne voulaient pas se battre contre les Romains. Durant cette période, des centaines de milliers de membres des synagogues et de membres de l’Eglise – c’est-à-dire ceux qui observaient le sabbat et qui étudiaient les Ecritures – périrent par les Romains ou par la foule.
Au cours de cette ère dangereuse, l’Eglise de Rome, sous l’évêque Sixte (116-126 apr. J.-C.) commença à tenir un culte le dimanche, et cessa d’observer la Pâque annuelle, pour y substituer le dimanche des Pâques, et « l’eucharistie ». C’est ce qui ressort clairement d’un rapport préservé par Eusèbe de Césarée, un érudit de la fin du 3ème siècle et du début du 4ème siècle, connu pour être le « père de l’histoire ecclésiastique ». Eusèbe tira sa source d’une lettre d’Irénée, évêque de Lyon (130-202 apr. J.-C.) à l’évêque Victor de Rome. Dans son livre From Sabbath to Sunday, Samuele Bacchiocchi reconnaît : “ Parmi les érudits, il est largement admis que Rome est en réalité l’instigatrice du dimanche des Pâques. En fait, certains les appellent, à juste titre, « les Pâques romaines » (page 201).
Cette rupture officielle d’avec la loi divine était la conséquence naturelle du « mystère de l’iniquité », qui confondait la grâce avec le dérèglement, en enseignant que l’obéissance à la loi n’était plus requise. Lorsqu’une pratique est jugée inutile, il ne faut pas attendre longtemps avant qu’on cherche à la modifier ou à l’abolir. Etant donné que le conflit entre le judaïsme et l’Empire s’intensifiait, beaucoup de « chrétiens » de Rome, sous la direction de l’évêque Sixte, firent des démarches pour ne plus être perçus, autant que possible, comme des Juifs, et par conséquent, pour ne plus subir la persécution dirigée contre eux.
En 135 apr. J.-C., à la fin de la seconde révolte juive, l’empereur romain Adrien (Publius Aelium Hadrianus) prit des mesures drastiques contre les Juifs. Il fit renommer Jérusalem d’après son nom et celui du « dieu » Jupiter Capitolin – Aelia Capitolina – et imposa la peine de mort contre quiconque, se nommant « Juif », oserait entrer dans la ville.
A ce point, Marcus, un Italien, devint évêque de Jérusalem, comme Edward Gibbon l’écrit au XV chapitre de son célèbre livre Decline and Fall of the Roman Empire : « Sur ses instances, la plus grande partie de la congrégation renonça à la loi mosaïque et à ce qu’elle pratiquait avec persévérance, depuis un siècle. En renonçant à leurs habitudes et à leurs préjugés, ils purent circuler librement dans la colonie d’Adrien, tout en consolidant fermement leur union à l’Eglise catholique » (volume 1, page 390).
Qu’advint-il des chrétiens restés attachés à la loi divine ? Gibbon écrit : « Le délit d’hérésie et de schisme était imputé au reste obscur des Nazaréens qui refusaient de suivre leur évêque latin […] Peu de temps après que l’Eglise fut rentrée à Jérusalem, un doute et une controverse s’installèrent quant à la possibilité, pour un homme, d’espérer obtenir le salut en reconnaissant sincèrement que Jésus était le Messie, tout en observant la loi de Moïse » (page 390).
Il ne fallut pas longtemps pour que les prétendus chrétiens, qui avaient cessé d’observer le sabbat « privent leurs frères judaïsants de l’espoir du salut […] [et] qu’ils leur refusent tout contact fraternel, hospitalier et social ».
Incroyable ! Cela eut lieu à peine quelques années après qu’ils eurent célébré les Fêtes divines, tous ensemble. Cependant, après que l’évêque Marcus leur eut apporté une « nouvelle compréhension », la majorité des prétendus chrétiens le suivirent en condamnant les chrétiens fidèles, qui restaient fermes dans la foi dans laquelle ils avaient été enseignés. Ceux qui étaient restés loyaux à la Vérité furent écartés par une majorité, qui cherchait à remplacer le christianisme historique contre quelque chose de différent, sous prétexte qu’ils étaient devenus une source de « division ».
Beaucoup d’écrits « chrétiens » du 2ème siècle présentent une théologie totalement différente de ce que l’apôtre Jean avait écrit dix ou vingt ans plus tôt. Comme Bacchiocchi l’affirme : « Ignace, Barnabé et Justin, dont les écrits constituent la source majeure de nos informations sur la première moitié du 2ème siècle, témoignèrent et participèrent au processus de séparation d’avec le judaïsme, qui conduisit la majorité des chrétiens à abandonner le sabbat, et à adopter le dimanche en tant que nouveau jour d’adoration » (page 213). Ignace d’Antioche, vers 110 apr. J.-C., écrivit : « Il est monstrueux de parler de Jésus-Christ et de pratiquer le judaïsme » (Magnesians, 10). Il dit également de « ne plus observer les sabbats ». Cependant, l’apôtre Jean, dont l’Evangile avait été écrit quelque vingt ans plus tôt, souligna que Jésus avait observé les mêmes Fêtes que celles de la communauté juive (Jean 7 :2 ; 11 :55).
Dans son Epître écrite vers 130 apr. J.-C., Barnabé d’Alexandrie, (ne pas confondre avec l’apôtre Barnabé), déclara que l’Ancien Testament était une allégorie qui ne devait pas être prise à la lettre. Il considérait que l’interdiction de la loi de consommer des aliments impurs était une métaphore, pour montrer que les chrétiens devaient éviter certaines catégories de personnes (Epître de Barnabé, 10). Il cherchait aussi à relativiser le sabbat, et il déclara : « Nous célébrons le huitième jour pour nous réjouir également de ce que Jésus est ressuscité des morts » (Epître de Barnabé, 15).
Deux théologiens éminents du 2ème siècle ont joué un rôle important dans la transformation de la théologie biblique en théologie catholique romaine, ayant été l’un et l’autre baptisés dans une Eglise placée sous l’autorité de Polycarpe. Polycarpe (69-155 apr. J.-C.) avait été un disciple personnel de l’apôtre Jean, et il était resté l’un des rares dirigeants fidèles, de cette époque, à demeurer dans la Vérité. Ces deux hommes, Justin Martyr (95-167 apr. J.-C.) et Irénée (130-202 apr. J.-C.), quoiqu’ils eussent conservé certaines vérités apprises sous Polycarpe, s’accommodèrent fort bien de la nouvelle orientation de la théologie romaine au nom de « l’unité de l’Eglise ». Bien qu’il se fût affranchi d’une bonne partie des enseignements de Polycarpe, Irénée témoigna, pendant toute sa vie, de l’admiration pour lui en tant que grand homme de Dieu.
Justin était un Grec de Samarie, qui devint philosophe adepte de Platon, et qui, sous l’influence de Polycarpe et de ses disciples, fut baptisé comme chrétien à Ephèse vers 130 apr. J.-C. Il se rendit à Rome en 151 apr. J.-C., y fonda une école et fut martyrisé, par la suite, en 167 apr. J.-C. Après son arrivée à Rome, Justin chercha à s’orienter sur un compromis au sujet de la loi. Henry Chadwick écrivit :
« Justin croyait qu’un chrétien juif était libéré de la loi mosaïque, sans compromettre d’aucune façon sa foi chrétienne, et même qu’un chrétien non juif pouvait observer les coutumes juives si un chrétien juif l’en avait convaincu ; il suffisait de considérer que de telles observances étaient des matières sans intérêt relevant de la conscience individuelle. Mais Justin admettait que d’autres chrétiens non juifs n’avaient pas une approche si libérale, et croyaient que ceux qui observaient la loi mosaïque ne seraient pas sauvés » (The Early Church, pages 22-23).
Irénée avait grandi en Asie mineure, et dans son adolescence, il avait entendu prêcher Polycarpe. Il arriva à Rome au début de sa vie adulte, et plus tard, il devint évêque de Lyon, en France, en 179 apr. J.-C. Irénée est considéré comme le plus grand théologien catholique et semble avoir longtemps favorisé la paix et l’esprit de conciliation. Néanmoins, son désir de paix était si grand qu’il préférait faire des compromis avec la Vérité pour maintenir l’unité de l’Eglise. Les Eglises d’Asie mineure, sous Polycarpe, observaient le sabbat et les Jours saints. Cependant, lorsqu’Irénée vint à Rome, il était prêt à s’adapter aux pratiques romaines de l’observance des Pâques et du dimanche. A Lyon, certains observaient la Pâque le 14 Abib, et certains autres observaient les Pâques. Irénée observait les Pâques, mais il semblerait qu’il eût été tolérant envers ceux qui continuaient à respecter la Pâque.
Une révolution théologique était, en réalité, en train de se produire dans l’Eglise du 2ème siècle. Notez cela : « Justin Martyr occupe une position centrale dans l’histoire chrétienne du 2ème siècle […] Justin avait également influencé la pensée d’Irénée, évêque de Lyon » (Chadwick, page 79). Bien que Justin devînt chrétien à Ephèse, il « ne comprenait pas que cela puisse l’obliger à abandonner ses investigations, ni même à renoncer à tout ce qu’il avait appris du platonisme » (page 75). Il croyait que le dieu de Platon était aussi le Dieu de la Bible. « Justin ne prétend pas, catégoriquement et exclusivement, que la révélation divine avait été confiée aux Hébreux, ce qui aurait eu pour effet de déclarer nulles les valeurs et les autres sources de sagesse. Abraham et Socrate sont semblables à des chrétiens avant le Christ » (page 76). En acceptant une quantité non négligeable de pensées philosophiques grecques, cette nouvelle approche prépara le remodelage de la théologie chrétienne en ce qui concerne la nature de Dieu.
En dépit de toutes ces choses, Justin reconnaissait l’autorité du livre de l’Apocalypse, et croyait que « le Christ viendrait reconstruire Jérusalem pour régner avec Ses saints durant mille ans » (page 78).
Irénée, fortement influencé par Justin, conserva également des parts de vérité, en dépit de son adaptation aux pratiques romaines. Il enseignait avec raison que « le but de notre existence consiste à former le caractère en surmontant les difficultés et les tentations » (page 81). Il croyait également à l’établissement littéral d’un Millénium terrestre durant lequel le Christ régnerait sur terre, et il était contre l’interprétation symbolique d’un espoir millénaire dans les cieux, quoique sur ce point, il insista moins fortement dans ses derniers ouvrages.
Il faut noter deux erreurs fondamentales entre ceux qui se disaient chrétiens et ceux qui continuaient à représenter l’Eglise que le Christ avait fondée. Ces erreurs étaient en rapport avec le fait de savoir si la loi divine continuait d’être obligatoire pour les chrétiens ; ensuite, quelles étaient la nature et l’identité de Dieu. Des erreurs sur ces deux points ne firent qu’élargir les divergences entre la prétendue Eglise chrétienne et la véritable Eglise de Dieu.
L’importance de la loi fut le sujet majeur controversé depuis environ 50 apr. J.-C. jusqu’en 200 apr. J.-C. Ce ne fut qu’au concile de Nicée (325 apr. J.-C.), et au concile de Laodicée (363 apr. J.-C.), que le problème fut finalement résolu, lorsque l’Etat romain s’y mêla. La substance du conflit fut conservée dans la confrontation qui eut lieu vers 190 apr. J.-C., entre Polycrate d’Asie mineure et Victor, évêque de Rome. Polycrate était le successeur de Polycarpe, lui-même disciple direct de l’apôtre Jean. Irénée rapporte que Polycarpe avait fait le voyage jusqu’à Rome, au milieu du 2ème siècle, afin d’essayer de persuader Anicet, évêque de Rome, du bon moment pour la célébration de la Pâque. Anicet répondit qu’il s’en tenait à la tradition de ses prédécesseurs depuis l’évêque Sixte, tandis que Polycarpe déclara « qu’il l’avait toujours observée [la Pâque] avec Jean, le disciple de notre Seigneur, et le reste des apôtres, avec lesquels il était associé » (Eusèbe, xxiv).
Près de cinquante ans après le voyage de Polycarpe, Victor de Rome essaya d’intimider les Eglises d’Asie mineure, afin qu’elles se conforment à la pratique des Pâques romaines. Polycrate écrivit à Victor :
« Par conséquent, nous observons le véritable jour [la Pâque], sans rien y ajouter et sans rien en retrancher. Car, en Asie, de grandes lumières se sont éteintes, mais elles se relèveront à nouveau au jour de l’apparition du Seigneur, lorsqu’Il reviendra des cieux et ressuscitera tous les saints : Philippe, l’un des douze apôtres, qui dort à Hiérapolis […] Jean, qui se reposa sur la poitrine de notre Seigneur […] Polycarpe de Smyrne […] Tous ceux-là observèrent la Pâque au quatorzième jour selon l’Evangile, sans faire d’écart, mais en suivant la règle de la foi […] et mes parents ont toujours observé le jour quand le peuple mettait le levain de côté [14 Abib]. En conséquence, frères, moi qui ai maintenant soixante-cinq ans dans le Seigneur, qui ai consulté les frères à travers le monde, et qui ai étudié toutes les Ecritures sacrées, je n’ai pas peur de toutes ces choses dont vous me menacez pour m’intimider. Car eux, qui sont plus grands que moi, ont dit : « Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Eusèbe, xxiv).
Au cours du 2ème siècle, les nombreuses controverses qui fusaient de partout remirent en question le gouvernement de l’Eglise. Cette approche mettait l’accent sur ce que devait être la « Succession Apostolique ».
Au 1er siècle, l’apôtre Paul avait loué les Béréens pour leur empressement à vérifier chaque jour, dans les Ecritures, que ce qu’il leur annonçait était conforme à la Vérité (Actes 17 :11). Il exhorta les Thessaloniciens à examiner toute chose et à retenir ce qui est bon (1 Thessaloniciens 5 :21). Constamment, au cours du 1er siècle, nous pouvons lire un appel à se tourner vers les Ecritures.
Cependant, à commencer par les écrits de Clément, évêque de Rome, nous lisons autre chose. Clément écrivit une lettre à l’Eglise de Corinthe vers 100 apr. J.-C., probablement peu de temps après la mort de l’apôtre Jean. Les éditeurs de Masterpieces of Christian Literature soulignent que l’idée principale de Clément était que « le chemin de la paix et de la concorde passe par l’obéissance aux autorités établies, les anciens. Le Christ gouverne les Eglises au moyen des apôtres, des évêques nommés par eux et des successeurs approuvés des évêques ».
Environ dix ans plus tard, Ignace insista également sur ce point : « L’unité et la paix dans l’Eglise, ainsi que la validité de l’Eglise sont obtenues en restant fidèle à l’évêque » (Masterpieces).
Au milieu du siècle suivant, cette idée avait tellement pris d’ampleur que Cyprien d’Afrique du Nord déclara : « Le point de mire de l’unité est l’évêque. Lui désobéir, c’est désobéir à l’Eglise, et l’on ne peut pas avoir Dieu pour Père si l’on n’a pas l’Eglise pour mère » (Chadwick, page 119).
Ces revendications étaient destinées à pousser les frères dans une organisation qui se développait rapidement, et qui devint l’Eglise catholique que nous connaissons aujourd’hui. Comme ces appels sont, de loin, différents de ceux de l’apôtre Paul et des autres chefs du Nouveau Testament, qui mettaient l’accent sur les Ecritures et sur les fruits de leurs ministres pour authentifier l’Eglise (voir 1 Corinthiens 11 :1 ; Actes 17 :2). N’étant plus capables de se référer clairement aux Ecritures, les chefs de l’Eglise du 2ème et du 3ème siècle comptaient de manière croissante sur la loyauté des frères auxquels ils affirmaient avoir été dûment ordonnés successeurs des apôtres et des évêques, qui les avaient suivis. Alors qu’ils abandonnaient de plus en plus ce que les apôtres avaient enseigné, ces individus trompeurs cherchaient à rassembler les frères en faisant appel à l’unité et à la mémoire des apôtres.
Comment cela entraîna-t-il tant de gens aussi loin et aussi vite ? C’est la question qui nous vient à l’esprit lorsque nous examinons l’histoire de l’Eglise primitive. A l’époque de la mort de l’apôtre Jean, à l’aube du 2ème siècle apr. J.-C., le mouvement chrétien, quoique assailli, à l’évidence, par de nombreux problèmes et de nombreux faux enseignants, donna au moins naissance à une Eglise qui ressemblait à l’Eglise de Dieu du livre des Actes. Mais, au début du 3ème siècle apr. J.-C., la majorité de ces congrégations, bien que se nommant encore « Eglise de Dieu », ressemblaient davantage, par leurs doctrines, à l’Eglise catholique médiévale qu’à l’Eglise de Dieu de l’époque des apôtres Pierre, Jacques, Paul et Jean.
Au cours du 2ème siècle, un certain nombre de changements graduels affectèrent à la fois la doctrine et la pratique de la vaste majorité des congrégations. Tout concourait à ce que ces changements aient lieu depuis que certaines idées avaient commencé à se propager quelques années à peine après la résurrection et l’ascension du Christ. Les idées produisent toujours des effets !
Le Christ passa Son ministère à prêcher la « bonne nouvelle » d’un gouvernement divin à venir sur terre, à la place des gouvernements humains oppressifs bien connus de l’auditoire de Jésus. Les disciples Lui demandèrent les signes qui leur montreraient quand cette époque serait près d’arriver (Matthieu 24 :3). La dernière question qu’ils Lui posèrent, avant Son ascension, était de s’inquiéter si ce moment était déjà venu (Actes 1 :6). A la fin de son ministère, nous constatons que l’apôtre Paul continuait à prêcher le Royaume de Dieu « et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, en toute liberté et sans obstacle » (Actes 28 :31) ! Même dans le dernier livre inspiré du canon du Nouveau Testament, Jésus-Christ inspira des visions à l’apôtre Jean, concernant l’établissement littéral du Royaume de Dieu sur cette terre (Apocalypse 19 :11-21 ; 20 :4-6 ; 21).
En dépit de la clarté des enseignements de Jésus-Christ, nous lisons dans 2 Corinthiens 11 :3-15 que des faux ministres s’étaient introduits dans les congrégations, et que vingt-cinq ans après la fondation de l’Eglise, un « autre évangile » était déjà prêché. Au 2ème siècle, le véritable Evangile annoncé par Jésus était qualifié « d’opinion discutable » par les chefs de l’Eglise chrétienne « orthodoxe » bourgeonnante. Au 3ème siècle, l’exemple du Christ et ce qu’Il avait enseigné étaient portés au niveau de l’hérésie. Au cours du 2ème et du 3ème siècle, « l’évangile » qui était prêché traitait presque exclusivement de la personne de Jésus. C’est également à cette époque que les concepts païens de l’immortalité de l’âme, ainsi que du ciel et de l’enfer, gagnèrent en crédit.
La bonne compréhension relative au Royaume de Dieu était bien conservée au 2ème siècle, même par des hommes comme Justin Martyr et Irénée. Cependant, ils s’étaient sérieusement écartés du bon chemin en d’autres domaines, comme celui de l’enseignement de la loi divine. Voici ce qu’écrit Gibbon sur cette époque :
« L’assurance de l’établissement d’un Millénium était soigneusement inculquée par […] [ceux] qui avaient discuté avec les disciples immédiats des apôtres […] Mais lorsque l’édifice de l’Eglise fut presque achevé, cet élément fut mis de côté. La doctrine du règne du Christ, sur la terre, fut d’abord traitée comme une profonde allégorie, puis considérée à des degrés divers comme une opinion discutable et inutile, et enfin rejetée en tant qu’invention absurde d’hérétiques et de fanatiques » (Decline and Fall, volume 1, chapitre 15).
Une grande partie de cette évolution est due à l’influence d’Origène. Origène était, comme nous le verrons brièvement, l’un des individus les moins bien-pensants, et pourtant accepté encore comme théologien chrétien. Il joua un rôle majeur en formulant l’enseignement catholique sur la Trinité, l’immortalité de l’âme et le Royaume de Dieu.
Beaucoup d’effets désastreux suivirent l’abandon de la compréhension fondamentale de la véritable nature de l’Evangile et du Royaume de Dieu. L’un d’entre eux fut la participation des membres de l’Eglise à la politique et dans l’armée. Les historiens sont quasiment unanimes à reconnaître que les premiers chrétiens évitaient de telles implications dans la vie publique : « Mais, tandis qu’ils inculquaient la règle d’une obéissance passive, ils refusaient de prendre part activement à l’administration civile, ou à la défense militaire de l’Empire » (Gibbon, The Triumph of Christendom in the Roman Empire, page 41). A la fin du 3ème siècle, cependant, il y avait des légions « chrétiennes » dans l’armée romaine. De prétendus chrétiens disaient que l’engagement politique était chose acceptable.
La doctrine de l’immortalité de l’âme, pratiquement universelle dans le monde païen, n’est enseignée ni dans l’Ancien Testament, ni dans le Nouveau. Notez ce qu’admet The Interpreter’s Dictionary of the Bible à cet égard :
« Dans la nouvelle version anglaise du roi Jacques, le mot anglais “soul” [âme en français] est employé presque exclusivement en tant que traduction du mot hébreu nephesh. Le mot “soul” en anglais, [âme en français…] avec tout ce qu’il sous-entend fréquemment, vient de la philosophie grecque [platonisme] de l’orphisme et du gnosticisme, qui n’ont pas de rapport avec nephesh. Dans l’Ancien Testament, il ne signifie jamais une âme immortelle, mais essentiellement le principe de la vie, ou l’être vivant […] psuche dans le Nouveau Testament correspond à nephesh dans l’Ancien Testament » (volume 4, page 428).
Comment le concept de l’âme immortelle a-t-il fait son entrée au sein du christianisme ? Pas plus tard qu’au début des années 200 apr. J.-C., quelques sectes juives commencèrent à adopter cette idée venant de l’influence grecque, et elles tentèrent de l’incorporer à l’enseignement biblique de la résurrection. Cela est illustré par des écrits apocryphes insérés dans l’Ancien Testament, comme le livre des Jubilées et Quatrième Maccabées, aussi bien que dans Philo et Josèphus. Les gnostiques, avec leur insistance au dualisme païen, s’efforçaient d’imposer l’immortalité de l’âme en contraste avec la résurrection du corps. The International Standard Bible Encyclopedia déclare : « Il faut distinguer entre la croyance platonique de l’immortalité de l’âme seule et l’enseignement biblique concernant la résurrection des morts » (volume 2, page 810).
A la fin du 2ème et au début du 3ème siècle, des écrivains comme Tertullien et Origène jouèrent un rôle majeur en profilant les futures doctrines catholiques du ciel, de l’enfer et de l’immortalité de l’âme. The ISB Encyclopedia révèle que « les premiers chrétiens furent souvent influencés par la pensée grecque, autant que par la pensée hébraïque. Par exemple, beaucoup furent influencés par les enseignements de Pythagore sur la division de l’âme en plusieurs parties, et sa transmigration ; les enseignements platoniciens et néoplatoniciens [surtout de Plotin] furent à l’origine du point de vue d’Origène sur l’âme […] Tertullien suivit la pensée des stoïciens » (volume 4, page 588). The Encyclopedia of Religion fait ressortir que beaucoup de théologiens influents catholiques venus plus tard « interprétaient, sans exception, les concepts bibliques de l’âme selon la ligne platonicienne et dans la tradition générale d’Origène et de son école ».
Les opinions divergentes, relatives à la nature divine, produisirent une multitude d’hérésies dont un grand nombre étaient contradictoires. Il semblerait qu’il y a eu autant de philosophes que d’écoles de philosophie. La pensée catholique traditionnelle, de laquelle est issu l’enseignement protestant orthodoxe, n’est que la marque particulière de l’hérésie qui supplanta celles qui lui étaient concurrentes. Comme c’est elle qui perdura, à quelques nuances près, jusqu’à nos jours, c’est cette dernière que nous examinerons plus particulièrement.
La racine de son orthodoxie, dont l’émergence remonte au 3ème siècle, ne se trouve pas dans les textes bibliques, mais dans les écrits philosophiques grecs. The Roman Catholic New Theological Dictionary fait un certain nombre d’aveux à cet égard. Dans son article « Trinité », il admet : « Pris comme tel, l’Esprit n’est jamais explicitement l’objet d’un culte du Nouveau Testament. Le Nouveau Testament ne dit pas, non plus, que l’Esprit intervient en interlocuteur avec le Père et le Fils. »
Plus loin, dans ce même article, des érudits catholiques modernes, débattant de l’origine de l’idée de la Trinité, admettent que le paganisme a influencé leur théologie :
« Des chrétiens […] versés dans la philosophie en vogue du néoplatonisme ont saisi l’occasion de proclamer et d’expliquer le message chrétien selon une façon de penser que comprenaient les classes cultivées de la société hellénisée. Ce mouvement, que la théologie catholique voyait d’un bon œil, aura un impact énorme sur le développement de la théologie chrétienne […] Convaincus que le Dieu qu’ils [les philosophes grecs païens] prêchaient était le Père de Jésus-Christ, et que le salut qu’ils proclamaient était celui de Jésus, les apologistes adaptèrent beaucoup d’idées hellénistes [… Tertullien] fut le premier à faire usage du terme “trinité”.
« Origène s’inspira du néoplatonisme avec plus de méthode que les apologistes et que Tertullien. En fait, son “concept de la création éternelle” était une adaptation de la doctrine néo-platonicienne, selon laquelle le monde particulier des êtres spirituels aurait existé de toute éternité. Le Fils est éternellement issu [ou engendré] de la nature même de Dieu ; par conséquent, Il est de l’essence du Père, mais second, par rapport à Lui […] Origène, comme Tertullien, inventa un nouveau terme pour les “trois” composantes de la triade divine. Le Père, le Fils, et le Saint-Esprit sont “trois hypostases” […] La contribution majeure d’Origène à la formulation de la doctrine trinitairienne fut l’idée de la création éternelle. Son terme générique pour les “trois” [hypostases] sera adopté et affiné au 4ème siècle » (page 1054).
En examinant l’évolution de la théologie « chrétienne » de la fin du 2ème siècle et du début du 3ème, les noms de Tertullien et d’Origène ne cessent d’être cités. Tertullien (150-225 apr. J.-C.), surnommé le père de la théologie latine, fut « l’un des plus grands écrivains de l’époque, et fut presque aussi influent qu’Augustin en ce qui concerne l’évolution de la théologie occidentale » (Eerdman, Handbook to the History of Christianity, page 77).
Tertullien vécut à Carthage et fut l’un des premiers à enseigner que le feu de l’enfer commence après la mort. A la fin de sa vie, il rompit avec Rome et devint montaniste. Il accepta de donner du crédit aux déclarations de deux femmes, possédées par le démon, qui se disaient prophétesses. Elles entraient en transe et « parlaient en langue », en déclarant qu’elles étaient le « Paraclet » (un mot traduit par Saint-Esprit dans l’Evangile selon Jean), et elles enseignaient un message appelé « la nouvelle prophétie ».
Origène (185-254 apr. J.-C.) « fut l’érudit le plus grand et l’auteur le plus prolifique de l’Eglise primitive » (Eerdman, page 104). Vers 203 apr. J.-C., Origène succéda à Clément d’Alexandrie à la tête d’une école célèbre, qui ambitionnait de préparer les chrétiens au baptême et de dispenser des cours de philosophie et de sciences naturelles au peuple. Comment expliquer la renommée d’Origène en tant qu’érudit et professeur de théologie ? Selon Eusèbe, l’historien du 4ème siècle de l’Eglise, peu de temps après avoir pris la direction de l’école d’Alexandrie, Origène se fit castrer ! Cet acte fut accompli d’après sa compréhension (ou plutôt son incompréhension !) des paroles du Christ dans Matthieu 5 :29-30.
Ce manque total de compréhension des Ecritures est abondamment illustré par une grande partie de ce qu’il a écrit. « Origène entrevit l’hypothèse d’un enfer de compensation [le purgatoire] » (International Bible Encyclopedia, “Enfer”). Il joua également un rôle important dans le développement ultérieur du culte catholique voué à Marie, en étant le premier à émettre l’idée que Marie serait restée vierge après la naissance de Jésus.
L’un des changements les plus drastiques, qui affecta l’Eglise après le 1er siècle, fut l’introduction de l’art religieux dans la célébration du culte. Cette innovation était si violemment et si manifestement condamnée par le second commandement qui interdit l’idolâtrie, qu’elle mit du temps à se généraliser. Notez ce qui suit :
« Autant Tertullien que Clément d’Alexandrie considéraient cette interdiction comme absolue et obligatoire. Les peintures et les statues étaient l’apanage du monde païen et du culte démoniaque. En fait, les seuls chrétiens du 2ème siècle, connus pour avoir possédé des représentations du Christ, étaient des gnostiques radicaux […] Cependant, avant la fin du 2ème siècle, des chrétiens manifestèrent ouvertement leur foi en utilisant l’art » (Henry Chadwick, The Pelican History of the Church, page 277).
L’exemple, le plus ancien, d’églises aux murs décorés de peintures est une construction du 3ème siècle, localisée à Dura, sur l’Euphrate. Et encore, s’agissait-il principalement de scènes inspirées de l’Ancien Testament. Jusqu’à l’empereur Constantin, un grand nombre de dirigeants de l’Eglise, censément chrétienne, étaient même scandalisés à l’idée de posséder les peintures ou des représentations du Christ. Nous lisons :
« Vers 327 [apr. J.-C.], l’historien cultivé Eusèbe de Césarée, reçut une lettre de Constantia, sœur de l’empereur, lui demandant de décrire le Christ […] Eusèbe lui fit un réponse très sévère. Il savait qu’on pouvait se procurer des représentations du Christ et des apôtres. On en vendait dans certains bazars de Palestine, et il en avait vu lui-même. Mais Eusèbe pensait que les peintres et les commerçants qui vendaient ces souvenirs aux pèlerins n’étaient pas du tout chrétiens […] [il] pensait à tort, que seuls, des artistes païens étaient capables de penser à produire de telles représentations » (Ibid., pages 280-281).
Epiphane de Salamis, un dirigeant de l’Eglise au 4ème siècle, fut horrifié de trouver qu’une toile représentant le Christ était suspendue sous le porche d’une église de Palestine. Outre qu’il déposa une plainte véhémente auprès de l’évêque de Jérusalem, il déchira lui-même la toile et la détruisit. Néanmoins, à l’époque où il mourut, c’est-à-dire vers 400 apr. J.-C., les portraits du Christ et des saints commençaient à se répandre de plus en plus. Parallèlement à cela, l’adoration de Marie tenait une place croissante.
Faisant suite à presque trois siècles de persécutions plus ou moins perpétrées par le gouvernement romain, l’édit de Milan fut rédigé en 313 apr. J.-C. Sitôt après, le christianisme simplement toléré par l’Empire romain finit par devenir la religion d’Etat de l’Empire. Etait-ce une victoire de l’Eglise édifiée par Jésus-Christ ? Le véritable christianisme biblique avait-il triomphé de l’Empire romain ?
Loin de là ! Ce que nous avons vu n’était que la victoire d’une religion influencée par le paganisme, s’étant appropriée la terminologie chrétienne, tout en maintenant les traditions païennes – désormais imposées par l’empereur romain Constantin. Cette Eglise était loin de ressembler à l’Eglise judéo-chrétienne, établie par Jésus-Christ, au 1er siècle. Constantin prit conscience du rôle important que la religion pourrait jouer dans l’unification de son Empire, en donnant à son peuple une identité commune. Tout d’abord motivé par ces considérations politiques, Constantin constitua une alliance avec l’évêque de Rome et fut à l’origine du processus de la création d’un « label chrétien », qui devait couvrir son Empire. Il orchestra le concile de Nicée en 325 apr. J.-C., et en assura même la présidence. N’oubliez pas que Constantin n’était même pas baptisé ! En fait, il ne reçut le baptême que sur son lit de mort, et il était si malade qu’il ne fut pas immergé. Son exemple personnel de simple aspersion contribua beaucoup à l’abandon de l’immersion en faveur de l’aspersion.
Le concile de Nicée chercha principalement à résoudre deux points épineux, qui n’avaient jamais été définitivement réglés auparavant. Il s’agissait de la controverse au sujet de la nature de Dieu, ainsi que de la question de la Pâque ou des Pâques. Fort de l’appui impérial, le point de vue de l’Eglise romaine prévalut au concile. Toute opposition fut réduite au silence.
Constantin fut également responsable de faire du « jour de l’adoration du soleil » un jour chômé pour le palais et pour la plupart des activités économiques.
Cet empereur romain était déjà un adorateur du Sol Invictus (“le soleil invincible”) et, avec sa « conversion », beaucoup d’éléments relatifs au culte du soleil, comme la croix et l’auréole, firent leur entrée dans le « christianisme ». C’est ainsi qu’à cette époque, des conversions populaires en masse commencèrent. Pour faciliter cela, les fêtes populaires comme Saturnalia et Lupercalia furent recyclées en nouvelles observances « chrétiennes », qui s’appelaient désormais Noël et la Saint Valentin. Les dirigeants de l’Eglise de Rome déclarèrent qu’elles n’étaient qu’un moyen de permettre au christianisme d’atteindre les masses, et qu’elles étaient surtout moins « juives ». L’antisémitisme était une force qui animait le christianisme romain.
Qu’était-il arrivé à l’Eglise établie et guidée par le Saint-Esprit, à la Pentecôte de l’an 31 ? Où était le Christ, et que faisait-Il depuis lors ?
Aux second et troisième chapitres de l’Apocalypse, Jésus-Christ a consigné des messages destinés aux sept Eglises d’Asie mineure. Au premier chapitre, l’apôtre Jean eut une vision du Christ glorifié, qui Se tenait au milieu de sept chandeliers d’or. Ces sept chandeliers symbolisent l’Eglise de Dieu au cours des âges (Apocalypse 1 :12-20). Les sept villes d’Asie mineure, mentionnées dans l’Apocalypse, étaient littéralement des relais successifs qui jalonnaient une voie postale romaine. Quelle est la signification de ces sept messages ?
Il est clair que ce message s’adressait littéralement aux sept congrégations du 1er siècle, mentionnées dans ce chapitre. Néanmoins – et cela est important pour nous, aujourd’hui – ces congrégations étaient l’exemple type des attitudes et des problèmes qui ont caractérisé la communauté chrétienne, aussi bien que les chrétiens en particulier, depuis l’époque de l’apôtre Jean (voir Apocalypse 2 :7).
Lorsque nous examinons le contexte de l’Apocalypse, nous sommes forcés de reconnaître que ce livre est essentiellement prophétique. Apocalypse 1 :1 révèle que le but de ce livre consiste à montrer aux véritables serviteurs de Dieu les choses qui vont se réaliser dans le futur. Il est donc évident que les sept Eglises devraient d’abord représenter toute l’histoire de l’Eglise de Dieu, fractionnée en sept ères – ou époques – successives.
La première Eglise mentionnée dans Apocalypse 2 est l’Eglise d’Ephèse. Cette Eglise était celle de l’ère apostolique. Au verset 2, nous lisons que la grande épreuve de cette première ère fut de prouver qui étaient les véritables apôtres du Christ, et qui étaient les usurpateurs (voir 2 Corinthiens 11 :3-15). Ce fut une ère qui travailla longuement et durement pour faire l’Œuvre de Dieu, et qui endura beaucoup d’épreuves et de persécutions. Les véritables chrétiens de l’ère d’Ephèse furent ceux qui rejetèrent et qui eurent en aversion les pratiques des Nicolaïtes (les disciples de Simon le magicien).
Néanmoins, après la destruction du temple de Jérusalem, en 70 apr. J.-C., le découragement et une léthargie spirituelle s’installèrent. Les frères s’attendaient à ce que le Christ revienne peu de temps après le siège de Jérusalem par l’armée romaine, mais ils ne pouvaient pas ignorer que la plus grande partie de la Judée et de la Galilée était en ruines – investie par les légions romaines. Les Juifs chrétiens étaient regardés comme des traîtres par leurs congénères, et comme des fauteurs de trouble par les autorités romaines. La vie était devenue difficile et dangereuse.
Cette ère perdit son premier amour, c’est-à-dire son zèle originel pour faire l’Œuvre. Les membres commencèrent à perdre de vue les doctrines, les pratiques et les priorités qui définissaient leur véritable identité et leur véritable raison d’être.
Le message du Christ aux chrétiens de l’ère d’Ephèse les incitait à se repentir et à retrouver leur zèle du début pour proclamer l’Evangile, afin que Dieu ne leur retire pas leur chandelier. L’apostasie de l’écrasante majorité de l’Eglise de Jérusalem en 135 apr. J.-C. (à l’époque où la seconde révolte juive fut jugulée par Rome) marque approximativement la fin de l’ère d’Ephèse. Ceux qui étaient restés fidèles jusqu’au terme de cette époque furent qualifiés de « Nazaréens » (voir Actes 24 :5) et « d’Ebionites » (les pauvres) par l’Eglise dominante. Comme c’est également le cas aujourd’hui, une grande variété de groupes « indépendants », aux idées diverses, faites d’un mélange de vérité et d’erreurs coexistèrent parallèlement à la véritable Eglise de Dieu. Ces groupes, considérés comme des hérétiques par l’Eglise de Rome, furent parfois confondus avec les « Nazaréens » ou les « Ebionites ».
L’Eglise de Smyrne est la seconde des sept Eglises mentionnées dans l’Apocalypse. L’apôtre Jean mourut à Ephèse à la fin du 1er siècle. Comme nous l’avons signalé au chapitre précédent, Polycarpe, évêque de Smyrne, fut un dirigeant fidèle qui succéda à Jean. Les Eglises dont il avait la charge furent la minorité qui conserva les Fêtes divines durant le reste du 2ème siècle. Dans sa vieillesse, Polycarpe fit même un voyage à Rome pour tenter de convaincre l’évêque de Rome, Anicet, qu’il avait tort de ne pas respecter la date de la Pâque biblique, en observant à sa place le dimanche des Pâques et la célébration hebdomadaire de « l’Eucharistie ».
Au cours des dernières décennies du 2ème siècle, Polycrate, qui avait été entraîné personnellement par Polycarpe, lui succéda en endossant sa charge. Il demeura le seul dirigeant chrétien important qui suivit fidèlement l’exemple des apôtres de l’Eglise de Dieu, de Jérusalem. Polycrate enseigna le véritable Evangile de l’établissement littéral du Royaume de Dieu sur la terre, l’état d’inconscience totale des morts jusqu’à la résurrection, et l’importance d’observer la loi divine, ainsi que les Fêtes bibliques.
Vers la fin du 2ème siècle, Victor, évêque de Rome, se mit à qualifier Polycrate et ses fidèles d’hérétiques – les accusant d’être une source de discordes et de schismes dans l’Eglise. En dépit des pressions, de son isolement du reste des « chrétiens », des persécutions et de l’hostilité de la société païenne environnante, Polycrate demeura ferme. Cependant, après sa mort, nous ne connaissons pas d’autre dirigeant de renom qui émergea des congrégations fidèles d’Asie mineure.
Les véritables chrétiens perdaient de plus en plus de terrain devant l’Eglise romaine, qui était plus populaire et moins exigeante. Leur nombre diminua et ils devinrent de plus en plus isolés. Méprisés et qualifiés « d’Ebionites » par l’Eglise principale, des familles restées fidèles et des individus isolés furent contraints de déménager dans les contrées les plus reculées d’Asie mineure.
Déjà à la fin du 1er siècle, des véritables chrétiens furent mis à la porte de certaines congrégations dirigées par des chefs apostats (3 Jean 9-10). Au 2ème siècle, un reste qui refusait d’accepter « les nouvelles vérités » de l’évêque Marcus de Jérusalem furent obligés de quitter d’eux-mêmes la congrégation dont ils étaient membres. Cela eut lieu parce qu’il devenait de plus en plus visible que les dirigeants infidèles conduisaient l’Eglise dans la mauvaise voie.
La grande épreuve de Smyrne était double. D’une part, elle consistait à réussir à faire la distinction entre la continuation de la véritable Eglise de Dieu et une autre organisation qui était, en réalité, l’émergence de la synagogue de Satan. D’autre part, elle eut à endurer la persécution et même à accepter la mort, pour prix de sa fidélité à Dieu (Apocalypse 2 :9-10).
Du point de vue matériel, les chrétiens qui vécurent à cette époque étaient pauvres et persécutés. Ils étaient rejetés en tant qu’hérétiques par le mouvement « orthodoxe » qui croissait rapidement, rejetés des Juifs qui les considéraient comme des apostats et regardés avec suspicion par la société romaine païenne environnante. Cependant, ceux qui demeurèrent fidèles en cette terrible époque étaient spirituellement riches et avaient une grande valeur aux yeux de Dieu. En fin de compte, ils obtiendront la couronne de vie (Apocalypse 2 :9-10).
Après que Constantin eut commencé à soutenir la théologie romaine, en 325 apr. J.-C., la plupart de ceux qui constituaient le reste de la véritable Eglise furent forcés de s’enfuir hors des frontières de l’Empire romain, dans les montagnes d’Arménie, et plus tard, dans les régions balkaniques d’Europe. Ils étaient un petit nombre, sans éclat et sans richesse, regardés en ennemis d’Etat par l’Empire romain prétendument « chrétien ».
Ils étaient pourtant précieux aux yeux de Dieu. Il ne fut jamais dans les intentions divines que Son Eglise croisse au point de devenir une grande organisation puissante, qui devait « christianiser » le monde entier. Sa véritable Eglise devait rester un « petit troupeau » (Luc 12 :32). Sa continuité devait être assurée, non pas par une succession d’évêques superbes et puissants qui siégeraient dans une ville particulière (voir Hébreux 13 :14), mais par une lignée de gens convertis et fidèles qui, quoique dispersés et persécutés, continueraient à adorer le Père en esprit et en vérité (Jean 4 :23-24).
A certaines époques, il y eut des dirigeants fidèles suscités par Dieu pour revitaliser Son peuple et faire une Œuvre visible de l’extérieur, du moins de manière circonscrite. A d’autres époques, l’Eglise de Dieu n’était visible que de Dieu seul, car elle existait dans la dispersion et l’obscurité. Mais jamais, elle ne mourut !
Dans le prolongement du concile de Nicée, l’empereur Constantin et ses successeurs cherchèrent à anéantir toutes les mouvances non conformistes du christianisme. Les groupes qui refusaient de se soumettre aux enseignements et aux pratiques de l’Eglise « établie », qui s’appelait maintenant Eglise catholique (universelle) de Dieu, n’étaient plus considérés comme de simples hérétiques, mais comme des ennemis subversifs de l’Etat.
La véritable Eglise, symbolisée par une femme dans Apocalypse 12, fut forcée de s’enfuir au désert pendant 1260 « jours ». Prophétiquement, un « jour » biblique symbolise souvent une année (Nombres 14 :34 ; Ezéchiel 4 :6). Donc, la véritable Eglise devait rester cachée durant 1260 ans, à partir du concile de Nicée. C’est ce qui arriva selon l’Histoire. Une lumière scintillante continua à traverser les siècles obscurs. Sa flamme fut parfois sur le point d’être soufflée, mais elle ne s’éteignit jamais.
L’érudit ou l’historien qui espère suivre l’errance de la véritable Eglise, durant cette période de 1260 ans, rencontre un certain nombre de difficultés. La raison en est que l’histoire de l’Eglise n’est pas celle d’une organisation humaine continue. L’histoire conservée de l’Eglise de Dieu, qui respectait le sabbat, fut presque totalement rédigée par ses ennemis, qui la taxaient d’hérétique. Il est fait mention de groupes appelés Pauliciens, Bogomiles et Vaudois désignés ainsi par leurs ennemis de l’extérieur. Ces groupes, dont l’importance fut variable selon les époques, semblent avoir été constitués de véritables chrétiens conformes à ceux de l’Eglise de Jérusalem du 1er siècle. Une autre difficulté réside dans le fait que les enseignements de chacun de ces groupes commencèrent à changer avec le temps, pour se rapprocher de ceux de leurs voisins catholiques et protestants.
Il y a également le fait que des écrivains firent souvent un amalgame de tous les groupes « hérétiques », y incluant la véritable Eglise, sans distinction de doctrines. Ainsi donc, la grande difficulté ne consiste pas seulement à identifier qui enseignait quoi, mais également à déterminer quand une Eglise cessait de faire partie de la véritable Eglise, et quand Dieu déplaçait cette dernière à un autre endroit.
Durant ses trois premiers siècles d’existence, l’Eglise de Dieu dut sporadiquement affronter de rudes persécutions. Néanmoins, dans ces moments-là, elle n’était pas la seule visée, car elle partageait le sort des Juifs et d’une grande panoplie de sectes qui revendiquaient leur appartenance au Christ. Ces persécutions étaient locales et temporaires. De 303 à 313 apr. J.-C., l’empereur Dioclétien déclencha la pire de ces persécutions d’avant le concile de Nicée. Il s’agit des « dix jours » mentionnés dans Apocalypse 2 :10.
Lorsque Constantin renforça son autorité sur l’Empire, les choses changèrent significativement. Gibbon nous dit que la dévotion religieuse de Constantin était « particulièrement tournée vers le soleil […] Les autels d’Apollon étaient couverts d’offrandes votives de Constantin, et l’on faisait croire à la multitude crédule que l’empereur avait contemplé la splendeur de sa divinité protectrice […] Le soleil était célébré universellement comme le guide et le protecteur invincible de Constantin » (The Triumph of Christendom, page 309).
Quatre ans avant le concile de Nicée, Constantin proclama une loi qui eut des répercutions sur le peuple de Dieu : « Pour la première fois en 321 apr. J.-C., Constantin imposa officiellement le dimanche, décrétant que tous les tribunaux, tous les habitants des villes et les ateliers devaient être au repos le dimanche [venerabili die solis, c’est-à-dire vénérable jour du soleil] Ce fut la première d’une longue série de dispositions impériales, dont la plupart furent incorporées au code de Justinien. » Environ cinquante ans plus tard, l’Eglise catholique s’aligna sur cet édit impérial dans le « canon [29] du concile de Laodicée [363 apr. J.-C.], qui interdit aux chrétiens de judaïser et de se reposer le jour du sabbat, les enjoignant, en fait, à travailler durant ce jour » (Encyclopaedia Britannica, 11ème édition, à l’article “dimanche”).
Le simple fait que, dans la dernière partie du 4ème siècle, l’Eglise romaine eût jugé utile de légiférer contre l’observance du sabbat, montre que des restes fidèles, particulièrement en Asie mineure, persistaient dans la Vérité. Cette Eglise de plus en plus forte faisait pression pour que tout le monde accepte désormais la marque « christianisée » du culte romain du soleil. Ceux qui refusaient étaient facilement identifiés, et ne pouvaient plus avoir d’emploi s’ils continuaient à demeurer dans les zones urbaines de l’Empire romain. En conséquence, au 4ème siècle, les chrétiens appelés Nazaréens disparurent des régions peuplées d’Asie mineure. Durant trois siècles, les restes de la véritable Eglise avaient séjourné en ces lieux, mais à cause de la loi de Constantin concernant le dimanche, ils furent obligés de fuir. L’historien catholique, Epiphane, décrit ces individus qui différaient à la fois des juifs et des chrétiens [catholiques] : avec les juifs, ils n’étaient pas d’accord parce qu’ils croyaient, eux, au Christ, avec les chrétiens [catholiques] parce qu’ils sont éduqués selon la loi […] Cette hérésie des Nazaréens était localisées à Bérée, dans la vallée de la Békaa [la “Coele Syria” des Romains, à mi-chemin entre Beyrouth et Damas], et dans la Décapole, dans la région de Pella […] d’où elle commença après l’exode de Jérusalem, lorsque les disciples s’y établirent » (Ray Pritz, Nazarene Jewish Christianity, page 34).
Au 5ème siècle, l’Eglise semble s’être déplacée dans les régions éloignées de l’est de l’Asie mineure, vers l’Euphrate, et dans les montagnes d’Arménie. Ces individus étaient appelés les « Pauliciens » par leurs contemporains. Qui étaient-ils ?
Selon l’érudit arménien Nina Garsoian dans The Paulician Heresy : « Il semblerait que les Pauliciens eussent été la survivance du christianisme primitif en Arménie » (page 227). L’auteur déclare également que les Pauliciens étaient « accusés d’être pires que les autres sectes à cause de leur judaïsme » (page 213).
Le message du Christ à cette troisième ère de l’Eglise de Dieu (les Pauliciens) est adressé symboliquement à Pergame (Apocalypse 2 :12-17). Le mot pergame signifie « fortifié ». Or, on constate que les membres de l’Eglise de cette ère demeuraient dans des régions montagneuses reculées. Dans Apocalypse 2 :13, le Christ révéla que l’Eglise de Pergame demeurerait là où Satan avait son trône. Pergumum était un centre de l’ancienne religion à mystères babylonienne. En l’an 133 av. J.-C., Attale III, le dernier « roi-dieu » de Pergumum mourut et légua son royaume et son titre de Pontifex Maximus (qui signifie « suprême édificateur de ponts » entre l’homme et Dieu), aux Romains. Les souverains romains conservèrent le titre et le portèrent jusqu’à l’empereur Gratien, qui le céda au pape Damase en 378 apr. J.-C. Les papes catholiques ont continué à porter ce titre jusqu’à nos jours. Historiquement, le terme « trône de Satan » fait également allusion à l’ancien royaume de Nimrod qui, dans la haute antiquité, englobait l’Arménie et la région supérieure de l’Euphrate (Genèse 10). L’Eglise de Pergame – les Pauliciens – se déplaça dans cette même région après que Constantin eut imposé l’observance du dimanche à l’Empire romain.
Déjà au 5ème siècle, les Pauliciens étaient qualifiés d’hérétiques dans les documents catholiques. Cependant, le premier grand chef important de ce groupe, dont le nom fut célèbre, était Constantin de Mananali (vers 620 à 681 apr. J.-C.). Vers 654 apr. J.-C., il commença à prêcher, ce qui ranima l’Eglise. Avant son ministère, la majorité des membres de l’Eglise étaient les descendants des chrétiens qui avaient fui la Grèce et l’Asie mineure deux siècles plus tôt. Ils avaient conservé le nom de leur congrégation d’origine, en se désignant entre eux comme membres de « l’Eglise d’Ephèse », ou « l’Eglise de Macédoine », bien qu’ils fussent à des centaines de kilomètres de leur contrée d’origine.
Constantin de Mananali fut exécuté en 681 apr. J.-C. par des soldats byzantins (des Romains orientaux) commandés par un officier nommé Siméon. Siméon fut si impressionné par l’exemple et les enseignements de Constantin, qu’en 684 apr. J.-C., il revint, non plus en tant que militaire romain, mais comme converti. Siméon devint un prédicateur paulicien zélé, mais il fut martyrisé à son tour, trois ans plus tard, en 687 apr. J.-C.
En 1838, le manuscrit d’un ancien livre intitulé en français La clé de la vérité fut découvert en Arménie. Des portions de ce livre datent de 800 apr. J.-C. et nous fournissent de plus amples informations concernant les doctrines des Pauliciens. Traduit en anglais par Fred Coneybeare vers 1900, nous y apprenons que les Pauliciens s’abstenaient de faire usage de la croix dans le culte et l’art religieux, en disant qu’elle était un « accessoire blasphématoire ». Ils condamnaient la guerre et observaient la Pâque le quatorzième jour du premier mois du calendrier sacré. Les Pauliciens rejetaient l’Eglise catholique romaine en tant que représentante de « l’Eglise de Dieu », et ils contredisaient la revendication papale « d’héritage apostolique », ainsi que d’autres prétentions du même genre. Ils considéraient que la Trinité, le purgatoire et l’intercession des saints n’étaient pas bibliques.
Dans l’introduction de sa traduction en anglais de La clé de la vérité, Coneybeare décrit, dans un contexte historique remarquable, les pratiques des premiers Pauliciens. « Nous savons également, grâce à une note d’Ananias de Shirak [un écrivain et géographe arménien du 7ème siècle] que les “Paulianis” étaient des Quartodécimaliens [en référence au quatorzième jour du premier mois de l’année], et qu’ils observaient la Pâque à la date juive, comme à l’origine. La façon de s’exprimer de Jean de Otzun laisse à croire que les anciens croyants d’Arménie du 7ème siècle étaient des Quartodécimaliens comme nous le supposions » (Coneybeare, introduction, clii). Plus loin, Dr Coneybeare déclare : « On respectait probablement le sabbat, et il n’y avait rien de particulier concernant le dimanche » (page cxiii). Il poursuit en disant que les Pauliciens « étaient probablement les restes d’une ancienne Eglise judéo-chrétienne qui s’était dispersée dans le royaume de Siuniq et en Albanie, en passant par Edesse » (page clxii).
Cependant, à un certain moment de leur histoire, beaucoup de Pauliciens succombèrent à une erreur fatale. Ils pensèrent qu’il était possible de faire semblant de se conformer extérieurement à un certain nombre de pratiques de l’Eglise catholique pour éviter la persécution, pour autant qu’ils n’y souscrivaient pas dans leur cœur. Cette tendance au compromis conduisit beaucoup d’entre eux à faire baptiser leurs enfants, et d’autres à assister à la messe. Le Christ avait prophétisé ces choses en réprimandant l’Eglise de Pergame au sujet de ceux qui iraient vers des doctrines païennes immorales. (Apocalypse 2 :14-15). A cause de ces compromis, le Christ permit qu’une sévère persécution s’abatte sur eux. Lorsque la persécution survint, certains Pauliciens assiégés décidèrent de trouver une solution en s’alliant aux Arabes musulmans avec lesquels ils organisèrent, par la suite, de fréquentes incursions à l’intérieur de l’Empire byzantin. Tout au long de ces années, les désaccords entre Pauliciens créèrent une multitude de fractures au sein du groupe.
Avant d’atteindre l’année 800 apr. J.-C., une forte personnalité de l’Eglise, un homme du nom de Baanes, prit la direction des Pauliciens en Arménie et promulgua une doctrine de revanche militaire. Peu de temps après, un autre ministre du culte du nom de Serge devint important parmi les Pauliciens. Etant donné que Serge condamnait la guerre, contre la position prise par Baanes, il fut accusé de provoquer un schisme dans le groupe. Mais, en dépit des difficultés, le ministère de Serge dura plus de trente ans. Cependant, après sa mort, la plupart de ses disciples commencèrent à prendre part à la lutte.
Au 8ème et au 9ème siècle, beaucoup de Pauliciens arméniens étaient forcés de s’installer dans les Balkans par les empereurs byzantins. Ils furent contraints de jouer le rôle de tampon contre les tribus bulgares. Une fois installés dans les Balkans, les Pauliciens commencèrent à s’appeler Bogomiles.
Qu’enseignaient ces Bogomiles ? « Le baptême n’était accessible qu’aux hommes et aux femmes adultes […] les images et les croix étaient des idoles » (Encyclopaedia Britannica, 11ème édition). Ils enseignaient également que la prière devait être pratiquée à la maison, et non dans des édifices spéciaux comme des églises. Ils disaient que la congrégation était constituée “ d’élus », et que chaque individu devait tendre à la perfection du Christ. Leur ministère devait guérir les malades et chasser les démons.
Au 10ème et au 11ème siècle, beaucoup de Bogomiles se dispersèrent à l’ouest et s’établirent en Serbie. Plus tard, un grand nombre trouva refuge en Bosnie, à la fin du 12ème siècle. Ces Bogomiles n’étaient « qu’une version d’un groupe de sectes hérétiques aux noms divers qui fleurissaient en Asie mineure et dans le sud de l’Europe, au cours du Moyen Age, les plus connues étant les Patarins, les Cathares et les Albigeois » (Encyclopaedia Britannica, 15ème édition, volume 29, page 1098). Ils furent condamnés comme hérétiques parce qu’ils croyaient que le monde était gouverné selon deux principes, l’un étant le bien, l’autre étant le mal, et que toutes les affaires humaines résultaient d’un conflit entre les deux ; tout le monde visible appartenait à Satan » « Encyclopaedia britannica, page 1098). De leur base des Balkans, l’influence des Bogomiles s’étendit au Piedmont, en Italie, et dans le sud de la France à travers tout un réseau d’échanges commerciaux. A l’époque supposée où les Turcs ottomans dominaient la Bosnie, la semence de la Vérité s’était étendue au Piedmont, en Provence, et dans les régions alpines de l’Europe.
Au début du 12ème siècle, il y eut une redynamisation de la Vérité avec l’émergence d’une nouvelle phase de l’Eglise dirigée par Pierre de Bruys dans le sud-est de la France. Cette étape supplémentaire de l’histoire de l’Eglise est symbolisée par l’Eglise de Thyatire, dans Apocalypse 2. Les vallées du Piedmont du sud-est de la France furent décrites par le pape Urbain II comme étant « infestées par les hérésies ». Ce fut à partir de l’une de ces vallées – la vallée Louise – que Pierre de Bruys émergea en 1104, et qu’il commença à prêcher la repentance. Il fit d’abord beaucoup de disciples parmi les Cathares, et plus tard dans la population.
Les Cathares (signifiant les « parfaits ») parmi lesquels de Bruys commença à prêcher étaient les restes des premières colonies bogomiles. Cependant, à cette époque, la majorité avait accepté une multitude de nouvelles doctrines étranges, qui les avaient rapidement divisés. Sa prédication, ainsi que celle de ses successeurs contribua à revitaliser l’Eglise dans les vallées du sud-est de la France durant la première moitié du 12ème siècle. De Bruys prêcha la restauration du christianisme dans sa pureté originelle. A la fin d’un ministère qui dura environ vingt ans, il périt sur un bûcher. Sans tarder, deux autres ministres solides lui succédèrent : Arnold et Henri.
Après la mort d’Henri, en 1149, l’Eglise s’étiola et sembla s’éteindre. Peu de temps s’écoula avant qu’un riche marchand de Lyon, Pierre Valdo, fût secoué par des circonstances insolites et se mit à prêcher l’Evangile, en 1161. Après avoir été bouleversé par la mort soudaine d’un ami intime, Valdo se procura une copie des Ecritures, et commença à étudier la parole divine. Il fut aussitôt stupéfait de constater que les Ecritures enseignaient tout le contraire de ce que son éducation catholique lui avait appris.
L’historien Peter Allix, citant un ancien document vaudois La noble leçon nous dit : « L’auteur, supposant que le monde allait vers sa fin, exhorte ses frères à prier, à être vigilants […] Il répète les différents articles de la loi, sans oublier celui qui concerne les idoles » (Ecclesiastical History of Ancient Churches of Piedmont, pages 231, 236-237).
Ailleurs, Dr Allix écrit que les dirigeants vaudois « déclaraient qu’ils étaient les successeurs des apôtres, qu’ils avaient l’autorité apostolique et qu’ils avaient les clés pour lier et délier. Ils considéraient que l’Eglise de Rome était la prostituée de Babylone » (Ecclesiastical History, page 175).
Pierre Valdo fit de Lyon, en France, le centre de sa prédication de 1161 à 1180. Ensuite, à cause de la persécution, il se déplaça au nord de l’Italie. Aux environs de 1210, jusqu’à sa mort, qui survint sept ans plus tard, Valdo passa son temps à prêcher en Bohême et en Allemagne. Comme saint François [d’Assise], Valdo mena une vie de pauvreté qui lui permit de prêcher librement, mais la différence était que les Vaudois prêchaient la doctrine du Christ, tandis que les Franciscains prêchaient sur la personne du Christ » (Encyclopaedia Britannica, 11ème édition).
Quelles étaient certaines autres doctrines enseignées par les Vaudois ? Avons-nous la preuve que les Vaudois observaient le sabbat ? L’un des noms les plus anciens par lequel on les désignait était celui de Sabbatati ! Dans son ouvrage datant de 1873, History of the Sabbath, l’historien J. N. Andrew se réfère à un ouvrage plus ancien de l’historien calviniste suisse Goldastus, qui datait de l’an 1600. En parlant des Vaudois, Goldastus écrivit : « [On les appelait] Insabbatatis, non pas parce qu’ils étaient circoncis, mais parce qu’ils observaient le sabbat juif » (Andrews, page 410). Dr Andrews se réfère plus loin au témoignage de l’archevêque Ussher (1581-1656), qui avouait « que beaucoup savaient qu’ils [les noms de sabbatati ou insabbatati] leur étaient attribués [aux Vaudois] parce qu’ils célébraient le culte le jour du sabbat juif » (page 410). Même venant de la part d’érudits protestants de la fin du Moyen Age, il est clair qu’on savait que beaucoup de Vaudois avaient observé le septième jour de la semaine.
Dans son ouvrage de 1845, The History of the Christian Church, William Jones écrit :
« Des inspecteurs firent un rapport au roi de France Louis XII [qui régna de 1498 à 1516] qu’ils avaient visité toutes les paroisses où demeuraient les Vaudois. Ils avaient inspecté tous leurs lieux de culte […] mais ils n’y avaient trouvé aucune image, aucun signe pour la célébration de la messe, ni aucun des sacrements de l’Eglise de Rome […] Ils observaient le jour du sabbat, ils baptisaient comme dans l’Eglise primitive, ils enseignaient leurs enfants dans la foi chrétienne et les commandements de Dieu […] Les Vaudois sont capables de réciter par cœur une grande partie de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils dédaignent les déclarations et les exposés des saints hommes [les pères de l’Eglise catholique] et ils ne se réfèrent qu’aux Ecritures […] Les traditions de l’Eglise [romaine] ne valent pas mieux que les traditions des pharisiens, car l’accent est porté [par Rome] davantage sur la tradition humaine que sur la loi divine. Ils dédaignent la fête des Pâques, et toutes les autres fêtes romaines du Christ et des saints » (A Handbook of Church History, pages 234, 236-237).
Comme pour les Pauliciens, un sérieux problème affecta la plupart des groupes vaudois à la fin du Moyen Age. Beaucoup d’entre eux permirent aux prêtres catholiques de christianiser leurs enfants, ainsi que de participer aux cérémonies religieuses catholiques. Sachant que de telles cérémonies étaient inutiles à leur salut, beaucoup firent mine de se conformer à Rome pour éviter la persécution, tout en pratiquant la Vérité en privé. Cette tendance avait été prophétisée à l’Eglise de Thyatire, dans Apocalypse 2 :20-24. Du point de vue de Dieu, ce qu’ils étaient en train de faire était assimilable à de la fornication spirituelle, et la participation à la communion catholique ne valait pas mieux que de « manger des viandes sacrifiées aux idoles ».
Qu’arriva-t-il aux Vaudois ? « Les Vaudois disparurent lentement des principaux centres habités et se réfugièrent dans les vallées retirées des Alpes. Là, au creux du Piedmont […] une colonie de Vaudois s’était installée, et elle donna son nom à ces vallées. Parfois, des tentatives furent lancées pour supprimer la secte des Vaudois, mais la nature du terrain qu’ils occupaient, leur discrétion, et leur isolement rendaient les opérations très difficiles » (Encyclopaedia Britannica, 11ème édition).
En 1487, le pape Innocent III écrivit une bulle appelant à leur extermination et une attaque sévère fut lancée contre leur citadelle. Un brouillard couvrit et entoura les armées catholiques et sauva les Vaudois d’une annihilation complète. Cependant, la majorité n’avait pas de consistance et était tombée dans la compromission. Lorsque la Réforme commença quelques années plus tard, les dirigeants vaudois envoyèrent des émissaires auprès de l’Eglise luthérienne. « Donc, comme l’écrit l’Encyclopaedia Britannica, les Vaudois cessèrent d’être des reliques du passé, et ils commencèrent à être absorbés dans le protestantisme ».
Comme l’apostasie avait absorbé la majorité des Vaudois à la fin des années 1500, Dieu protégea un reste demeuré fidèle. Des individus qui avaient été touchés par le ministère de Valdo, au cours de ses sept dernières années passées en Bohême et en Allemagne, s’étaient convertis au 13ème siècle. Dans des contrées montagneuses des Carpates, au centre et à l’est de l’Europe, des individus et des petits groupes survivaient encore. En fait, un reste fidèle a survécu dans l’isolement de ces régions, jusqu’à notre époque moderne (voir Apocalypse 2 :24-25).
Comme le 17ème siècle approchait, l’ère suivante de l’Eglise de Dieu s’apprêta à entrer en scène. Un reste de Vaudois allemands, parfois appelés Lollards de l’extérieur, avaient pénétré en Hollande et en Angleterre, dès le 14ème et le 15ème siècle. Néanmoins, ce n’est que dans les dernières dizaines d’années du 16ème siècle que l’Eglise put commencer à émerger au grand jour en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Qu’est-il arrivé à l’Eglise bâtie par Jésus ? Elle tint bon, et elle survécut à son incroyable histoire. Les hommes et les femmes qui furent les ancêtres spirituels du peuple de Dieu actuel firent preuve d’une foi et d’un courage exemplaires. Maintes fois, à travers les siècles, elle fut obligée de changer de contrée pour se protéger des persécutions, ou des compromis et de l’apostasie internes. Lorsque cela arrivait, lorsqu’il semblait que la flamme de la Vérité divine scintillait trop faiblement, le Christ suscitait toujours un autre dirigeant fidèle pour rassembler Son peuple et redynamiser l’Œuvre divine.
A la fin des années 1500, des congrégations que le monde appelait « Sabbatistes Anabaptistes » sortirent de ce qui restait des Vaudois et se développèrent en Europe centrale, en Allemagne et en Angleterre. On les appelait Sabbatistes parce qu’ils prêchaient et observaient le sabbat du septième jour. On les disait « Anabaptistes », qui signifie « rebaptisants », parce qu’ils refusaient d’accepter comme chrétienne une personne qui n’avait reçu qu’un baptême par aspersion alors qu’elle n’était qu’un nourrisson. Ils enseignaient que le baptême était réservé aux adultes qui avaient cru à l’Evangile et qui s’étaient repentis de leurs péchés (voir Actes 2 :38).
Il y eut des hommes remarquables parmi eux comme Oswald Glaidt, Andreas Fischer et Andreas Eossi. Les territoires où ils exercèrent leur ministère furent d’abord l’Allemagne, la Pologne, la Hongrie et certaines parties de la région qui deviendra, plus tard, la Tchécoslovaquie et la Roumanie. Ces hommes enseignèrent le respect du sabbat et des jours saints, de même que le rejet du baptême des enfants et de la Trinité. Dieu les utilisa pour fortifier les restes fidèles, et pour porter le témoignage de la Vérité dans ces régions où la Réforme protestante faisait des ravages.
Oswald Glaidt et Andreas Fischer se rencontrèrent en voyageant sur le Danube, en 1527. Ils avaient, tous deux, écrit des livres pour défendre le sabbat. En réponse à ceux qui l’accusaient d’essayer de gagner le salut – car il enseignait que l’obéissance aux Dix Commandements était nécessaire, Glaidt répondait : « La loi morale dit que tu ne tueras pas, pourtant personne ne songe sérieusement à ne plus l’appliquer, et personne ne songerait à dire que le fait de ne pas tuer est une façon d’obtenir le salut par les œuvres » (Daniel Liechyy, Sabbatarianism in the Sixteenth Century, page 31). Glaidt fut exécuté à Vienne en 1546. Peu de temps avant de mourir, il avait dit à ses accusateurs : « Même si vous me noyez, je ne renierai pas Dieu, ni Sa Vérité. Le Christ est mort pour moi, je continuerai à Lui être fidèle, et je voudrais mourir pour Sa Vérité avant de risquer de L’abandonner » (page 35). Des livres et des tracts sur le sabbat, et sur d’autres sujets semblables, furent également publiés à la fin des années 1500 par Andreas Eossi, un Hongrois de noble naissance.
Vers le milieu des années 1600, les restes de l’Eglise, en Europe centrale, furent de plus en plus persécutés par une Eglise catholique qui avait repris le contrôle après que la tempête de la Réforme fut passée. Les véritables chrétiens durent choisir entre la persécution sans merci ou l’émigration vers une région qui leur offrait une plus grande liberté religieuse. Les régions reculées et montagneuses des Carpates, qui avaient autrefois hébergé les restes des Vaudois, devinrent le refuge d’un grand nombre d’entre eux. Au 18ème siècle, la majorité du petit reste allemand d’observateurs du sabbat émigra en Pennsylvanie. Il y eut également un certain nombre de personnes qui s’associèrent au « mouvement anabaptiste », mais qui acceptèrent d’autres enseignements protestants issus de la Réforme. Ce sont eux qui furent les ancêtres spirituels des groupes comme les Baptistes, les Mennonites et les Amishs qui existent encore aujourd’hui.
Entre temps, les restes de la véritable Eglise s’étaient installés en Angleterre. La scène était prête pour la cinquième étape de l’histoire de l’Eglise de Dieu, caractérisée par l’Eglise de Sardes. Le premier rapport concernant les congrégations d’observateurs du sabbat en Angleterre qui nous soit parvenu date de 1580. Au début des années 1600, un débat public fut engagé pour savoir si le sabbat biblique était encore valable. Très vite, quelques livres traitant de la loi divine et du sabbat furent écrits, beaucoup d’entre eux furent conservés.
John Traske fut l’un des premiers, en Angleterre, à publier un livre qui traitait du sabbat. Ecrivant aux alentours de 1618, il fut emprisonné pour son action. Certains lui attribuent l’édification de l’Eglise Mill Yard à Londres, la plus ancienne Eglise des observateurs du sabbat connue qui fonctionne encore, et parente des futures Eglises sabbatistes d’Amérique. Quoique certains historiens datent la fondation de Mill Yard aux années 1580, bien avant l’époque de Traske, il est certain qu’il en fut le pasteur au début du 17ème siècle. Plus tard, John Traske fut arrêté et jeté en prison. Il semblerait qu’il reniât ensuite ses enseignements pour retrouver la liberté, quoique sa femme eût refusé de le faire ; elle resta ferme dans la Vérité et passa les quinze dernières années de sa vie en prison.
En 1661, John James, un autre ministre de l’Eglise de Dieu de la région londonienne, fut arrêté pour avoir prêché la Vérité.
« Dans ses dernières phrases adressées à la cour, il leur demanda simplement de lire les Ecritures suivantes : Jérémie 26 :14-15 et Psaume 116 :15 […] après son exécution, son cœur fut arraché et brûlé, son corps, découpé en quatre parties, fut fixé aux portes de la ville, et sa tête fut plantée sur un pieu à Whitechapel, en face de la ruelle où il tenait ses réunions. Tel était le prix horrible qu’un certain nombre était prêt à payer pour obéir à Dieu dans l’Angleterre du 17ème siècle » (Ivor Fletcher, The Incredible History of God’s True Church, page 176).
Francis Bampfield fut un autre grand dirigeant dont une copie de son autobiographie The Life of Shem Acher se trouve encore à la bibliothèque du British Museum. De 1662 jusqu’à sa mort en 1683, il passa la majeure partie de son temps, soit en prison, soit à fuir les autorités anglaises. Même durant sa détention à la prison de Dorchester, les gens s’assemblaient pour l’écouter prêcher. Ce fut à cette époque de persécution qu’un événement aux implications importantes se produisit : Stephen Mumford et son épouse – tous deux membres de l’Eglise – quittèrent l’Angleterre pour aller s’établir dans le Nouveau monde, à Rhode Island, en 1664. Au début des années 1700, l’Eglise de Dieu en Angleterre était virtuellement morte. La plupart des ministres de cette époque prêchaient en même temps sur le sabbat et cumulaient la charge de pasteur d’Eglises du dimanche, afin de s’assurer un revenu supplémentaire. Les compromis avaient repris le dessus !
Une fois arrivés à Rhode Island – l’unique colonie américaine fondée sur le principe de la liberté religieuse – les Mumford commencèrent à fréquenter les Baptistes de Newport. Néanmoins, ils ne s’y sentaient pas à l’aise à cause de leur croyance sur le sabbat. En 1665, au cours de la première année de l’établissement des Mumford, en Amérique, Taccy Hubbard se mit également à observer le sabbat avec eux, devenant la première femme convertie en Amérique. Peu de temps après, son mari Samuel l’imita. En 1671, la première Eglise d’Amérique, qui observait le sabbat, fut officiellement fondée avec sept membres. William Hiscox fut le premier pasteur de l’Eglise, de 1671 jusqu’à sa mort en 1704.
En 1708, une seconde Eglise officielle fut ouverte à Westerly (dont le nom fut changé plus tard en Hopkinton). Au cours du 18ème siècle, il semblerait que les Eglises des observateurs du sabbat s’établirent principalement dans les régions du Rhode Island, de la Pennsylvanie et du New Jersey. En même temps, des observateurs allemands du sabbat immigrèrent en Pennsylvanie. Peter Miller fut le plus connu des ministres allemands en Pennsylvanie ; il était, en outre, un ami personnel de Benjamin Franklin.
La révolution américaine fut une période difficile pour le peuple de Dieu. L’histoire de cette ère montre que beaucoup de ministres et de membres étaient spirituellement morts. Plusieurs congrégations ne s’accordaient pas sur des questions d’implications dans la guerre et dans la politique. Jacob Davis, pasteur de Shrewsbury, de l’Eglise de Dieu du New Jersey, rejoignit l’armée comme aumônier. Beaucoup de membres suivirent son exemple et s’engagèrent également. Un membre, Siméon Maxson, eut le courage le protester et de traiter tous les membres qui soutenaient cette lutte charnelle « d’enfants du diable » (Richard Nickels, Six Papers on the History of the Church of God, page 60). Il fut chassé de la congrégation à cause de sa prise de position.
La guerre avait appauvri et divisé les observateurs du sabbat de la région de Shrewsbury. Après la révolution, nombreux furent ceux qui déménagèrent en Pennsylvanie, et, avant l’année 1800, la majorité d’entre eux s’était établie à Salem, en Virginie (nommée plus tard la Virginie occidentale). La région de Salem devint l’un des centres les plus importants du peuple de Dieu de l’année 1800 jusqu’au 20ème siècle. Cependant, au cours de cette ère, il y régna peu d’unité, et il ne fut pas réalisé d’Œuvre significative. Ce fut une histoire de division, d’apostasie, et de léthargie de la part de la majorité – influencée grandement par l’éminente famille Davis, qui procura beaucoup de ministres principaux à l’Eglise au 18ème et au 19ème siècle. La vaste majorité des frères était tellement morte, spirituellement, qu’elle suivit aveuglément des ministres apostats dans le protestantisme.
William Davis, né au pays de Galles en 1663, passa des Quakers d’Angleterre pour devenir Baptiste. En 1706, il accepta le sabbat et il sollicita un poste dans l’Eglise de Newport, mais il fut rejeté parce qu’il avait conservé certaines fausses doctrines. En 1710, il fut finalement admis et, en 1713, on lui permit de prêcher et de baptiser. Cependant, il croyait à la Trinité, à l’immortalité de l’âme et « au ciel » – choses absolument contraires aux doctrines enseignées par l’Eglise de cette époque ! Durant le reste de sa vie, Davis fut tantôt d’accord, et tantôt en désaccord avec l’Eglise. « Davis joua un rôle important en dessinant le profil de ce qui allait devenir le mouvement des Baptistes sabbatistes » (Nickels, page 55).
Au début, personne n’avait songé à donner un nom officiel à l’Eglise. Lorsque les congrégations s’échangeaient du courrier, elles se désignaient, comme par exemple « l’Eglise de Dieu qui est à Newport », ou « l’Eglise de Dieu de Piscataway ». La plupart des membres l’appelaient simplement « l’Eglise ». Ceux du dehors l’appelaient les Sabbatistes, ou les Baptistes sabbatistes. Lorsque l’Eglise de Newport fut officiellement enregistrée en 1919 (elle existait déjà depuis 1671, les conditions pour être reconnue légalement avaient changé) ; elle prit le nom « d’Eglise du Christ baptiste du septième jour ».
En 1803, une Assemblée Générale fut organisée par huit congrégations d’observateurs du sabbat du nord-est, en vue de coordonner leurs efforts pour l’évangélisation et la production de littérature. En 1805, ils adoptèrent le nom « d’Assemblée Générale Sabbatiste ». Vers 1818, le nom fut changé en Assemblée Générale Baptiste du septième jour, et l’organisation grandit en englobant les congrégations des observateurs du sabbat qui n’étaient pas dans le nord-est.
L’Eglise connut beaucoup de changements. Nous pouvons noter la progression des partisans de la Trinité soutenue par la famille Davis, et d’autres. En 1811, une déclaration écrite confirmant l’enseignement traditionnel de l’Eglise stipule que « les Baptistes sabbatistes croient que le Saint-Esprit est la puissance opérante de la pensée divine […] certains […] croient que le Père, le Fils, et le Saint-Esprit sont trois personnes absolues, distinctes et de même rang […] qui sont néanmoins un Dieu » (Nickels, page 91). Vingt-deux ans plus tard, dans le bulletin Expose of Sentiment de 1833, la position officielle était devenue celle-ci : « Nous croyons qu’il y a une unicité du Père, du Fils, et du Saint-Esprit ; qu’ils sont pareillement divins, et pareillement dignes de notre adoration » (Nickels, page 91). Même en 1866, il est prouvé qu’un certain nombre de ministres répugnaient à utiliser le terme de « Trinité »
Durant cette époque, beaucoup de ministres et de membres s’étaient éloignés de la Vérité, et s’étaient mués en protestants qui s’assemblaient le dimanche. L’édition du journal The Westerly Sun du 18 novembre 1883 fait mention de la célébration de l’anniversaire de la plus ancienne Eglise des observateurs du sabbat des Etats-Unis, en publiant ce titre : « L’Eglise célébrera 275 années marquées par le changement. » L’article disait que « l’Eglise célébrera son 275ème anniversaire ce week-end – une aventure qui fut marquée par le changement imposé par la pression de la société, en dépit des coutumes des observateurs du sabbat ».
Les changements furent opérés par une érosion régulière de la Vérité et par un glissement vers le protestantisme. En fait, les Eglises baptistes du septième jour du Rhode Island ont depuis longtemps cessé d’incarner la vivace Eglise de Dieu. Elles ne sont que des vieux murs, des musées dans lesquels la Vérité fut un jour prêchée, et où l’Œuvre de Dieu fit un passage. Ces congrégations croient aujourd’hui à la Trinité, elles observent Noël et les Pâques, elles ont même construit des clochers – qui sont des symboles païens – au sommet de certains de leurs vieux édifices.
Alors que le gros des observateurs du sabbat s’éloignait de plus en plus de la Vérité, il demeura quelques individus, et quelques congrégations fidèles. Nous avons retrouvé des rapports de l’Eglise de South Fork, en Virginie occidentale, qui, au début des années 1800, observait la Pâque et qui évitait de manger des aliments impurs. Ce petit groupe fut obligé de se retirer de « l’Assemblée Générale, ainsi que des autres organisations des Baptistes du septième jour, à cause des différences doctrinales » (Nickels, page 68). Vers 1870, une autre génération succéda et, finalement, la majorité de l’Eglise de South Fork accepta de faire partie de l’organisation des Baptistes du septième jour.
Un autre groupe, du nom d’Eglise de Dieu à Wilbur, s’organisa en 1859 autour d’un ministre du culte nommé J. W. Niles, de Pennsylvanie. Il existait encore dans les années 1930, et Andrew Dugger en parle dans son livre A History of The True Religion, en le qualifiant de « la plus ancienne véritable Eglise de Dieu existant actuellement dans l’Etat de Virginie occidentale » (page 311).
Dans les années 1830, un mouvement sortit des Eglises protestantes de l’Etat de New York. Il mettait l’accent sur le retour de Jésus-Christ sur cette terre, et l’établissement d’un Royaume littéral. Ce message, dont la proclamation débuta avec William Miller, était totalement différent de la doctrine protestante. Ses enseignements sur les prophéties suscitèrent beaucoup d’intérêt et déstabilisèrent beaucoup de gens, comme sa prédiction du retour du Christ en 1844. Après ce qui fut appelé la « grande désillusion », la confusion s’installa chez ces protestants adventistes. Ridiculisés par les protestants traditionnels, certains furent tellement déçus qu’ils abandonnèrent complètement la religion, tandis que d’autres continuèrent à étudier les Ecritures pour voir où ils s’étaient trompés.
Frederick Wheeler était un ministre méthodiste de Washington, qui avait accepté le message du second Avènement du Christ prêché par les Adventistes, ainsi que l’établissement littéral de Son Royaume sur la terre. Aux environs des débuts de l’année 1844, il reçut une invitée dans sa congrégation. Madame Rachel Oakes, membre d’une congrégation des Baptistes du septième jour de Verona, dans l’Etat de New York, était venue rendre visite à sa sœur.
Après avoir entendu M. Wheeler prêcher à sa congrégation qu’il fallait obéir à Dieu et observer Ses commandements en toutes choses, Madame Oakes le rencontra après le service, et lui signifia que l’observance du sabbat était une part importante de l’obéissance aux commandements divins. Surpris, il promit d’étudier la question. Il finit par être convaincu de la vérité du sabbat, et il commença à la proclamer. Cette vérité se répandit comme une traînée de poudre parmi les Adventistes désillusionnés. Des centaines d’autres acceptèrent la Vérité toute simple du véritable Evangile et de la nécessité d’observer tous les commandements divins.
Au sein de ces Adventistes sabbatistes zélés, survint Roswell Cottrell, un ministre de longue date qui observait le sabbat. Sa famille avait fait partie des premiers membres de l’Eglise de Dieu en Rhode Island, mais à cause des doctrines, les Cottrell avaient quitté l’organisation qui, ensuite, avait pris le nom d’Eglise baptiste du septième jour. Cela se passa à l’époque où cette Eglise adopta officiellement des changements de doctrines comme la Trinité, et l’immortalité présumée de l’âme. Environ quinze ans après avoir rejoint les Adventistes sabbatistes, il se retrouva mêlé une fois encore à des controverses. James White, un ministre important qui avait émergé au sein des Eglises de Dieu adventistes observatrices du sabbat, fit pression pour organiser l’assemblée et adopter le nom officiel d’Eglise adventiste du septième jour. Un certain nombre s’opposa à ce changement comme n’étant pas biblique, de même qu’il refusa d’accréditer les visions d’Ellen G. White, la femme de White. Roswell Cottrell était contre les changements que James White voulait opérer. Dans le bulletin Review and Herald du 3 mai 1860, il écrivit : « Je ne crois pas au papisme, ni à l’anarchie ; mais à l’ordre selon la Bible, à la discipline, et au gouvernement dans l’Eglise de Dieu » (Nickels, page 162).
En octobre 1860, au cours de la conférence de Battle Creek, dans le Michigan, l’immense majorité des personnes présentes rejetèrent le nom « Eglise de Dieu » et adoptèrent le nom d’Aventistes du septième jour, pour marquer la teneur de leurs croyances. Ce fut le nom qui avait été soutenu par les White. Les visions d’Ellen White furent de plus en plus considérées comme une « nouvelle vérité » pour l’Eglise.
A travers les années 1860, la fracture entre la majorité qui suivit les White et la minorité des membres restant se fit de plus en plus nette. Durant la guerre civile, les membres de l’Eglise de Dieu adoptèrent une position ferme d’objecteurs de conscience à l’inverse des Adventistes du septième jour dirigés par les White. Une délégation des membres de l’Eglise de Dieu rencontra le président Abraham Lincoln en 1863, en vue d’obtenir le statut d’objecteur de conscience pour les jeunes hommes de l’Eglise.
L’extrait suivant, d’une lettre des frères de Marion, dans l’Iowa, publiée dans le bulletin de l’Eglise « The Hope of Israël » du 7 septembre 1864, donne un aperçu de ce qui se passait à l’époque :
« Le 10 juin 1860, près de cinquante d’entre nous adoptèrent une sorte de convention mise au point par [M. E. Cornell] […] Presque un an et demi plus tard, le même émissaire brandissait, publiquement, divers écrits en même temps que la Bible […] et nous poussait à admettre le bien fondé de leur contenu, en tant que règle de foi et de discipline. Une partie d’entre nous refusa d’accepter cette nouvelle manière de diriger notre Eglise […] En conséquence, environ la moitié de l’Eglise décida d’accepter ces livres comme étant conformes aux Ecritures, et nous quittèrent, ou plutôt nous rejetèrent en nous traitant de rebelles […] Les choses étant ainsi, nous fîmes valoir que nous n’étions pas des rebelles. Nous ne nous étions pas rebellés contre la constitution que nous avions adoptée, car nous demeurions fermes à son égard […] Par conséquent, l’accusation de rébellion s’appliquait plutôt contre ceux qui l’avaient proférée, puisque c’étaient eux qui avaient abandonné leur position d’origine pour en adopter une nouvelle » (Robert Coulter, The Story of the Church of God Seventh Day, page 16).
Au mois d’août 1863, le petit bulletin de l’Eglise The Hope of Israël commença à être imprimé au Michigan. Il débuta avec à peine quarante abonnés. En 1866, il revint à Marion, dans l’Iowa, et en 1888, il déménagea encore à Stanberry, dans le Missouri. Au cours des années, le bulletin changea plusieurs fois de nom pour s’appeler finalement The Bible Advocate.
Jocob Brinkerhoff fut l’une des figures les plus importantes de l’Eglise de cette époque. Il édita le bulletin de 1871 à 1887, puis de 1907 à 1914. En 1874, A. E. Dugger senior, du Nebraska, entra à plein temps dans le ministère de l’Eglise de Dieu. Des années 1870 jusqu’à celles qui précédèrent la Première Guerre mondiale, les anciens Brinkerhoff et Dugger écrivirent beaucoup d’articles qui permirent de clarifier et de solidifier la doctrine dans l’Eglise. Des articles concernant les prophéties, les aliments purs et impurs, la dîme, la façon correcte d’observer la Pâque au bon moment, et l’explication du terme « être né de nouveau » furent publiés.
Dès 1866, des articles basés sur la prophétie démontraient que les Juifs restaureraient une patrie en Palestine. Beaucoup de vérités furent restaurées et enseignées mais, en dépit de tout cela, les efforts de l’Eglise furent minimes et ne touchèrent qu’un petit nombre de personnes, principalement dans les régions agricoles du Middle-West.
Cette phase de l’histoire de l’Eglise, détaillée dans ce chapitre, est décrite par le message du Christ destiné à l’Eglise de Sardes dans Apocalypse 3 :1-6. La Bible dit que, bien qu’elle passe pour être vivante, elle est spirituellement morte : « Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir » (Apocalypse 3 :2). Quoique cette Eglise soit dans l’ensemble spirituellement léthargique, et même morte, le Christ a dit que certains parmi elle « n’ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes » (verset 4).
Il est clair que le 20ème siècle fut l’époque durant laquelle l’Histoire connut les changements les plus rapides. Le siècle débuta avec le transport à cheval et en charrette, et soixante-dix ans plus tard, des hommes débarquaient sur la lune et en revenaient ! Ce siècle connut deux grandes Guerres mondiales, ainsi que l’introduction d’armes de destruction massive. Pour la première fois de son histoire, l’homme devint capable d’annihiler toute forme de vie sur cette planète, tout comme Jésus-Christ l’avait prédit (Matthieu 24 :22).
Ces temps de la fin sont également caractérisés par une prophétie particulière, selon laquelle le véritable Evangile du Royaume de Dieu sera prêché au monde entier pour servir de témoignage (verset 14).
Au commencement du 20ème siècle, l’Eglise de Dieu était petite et dispersée, composée d’à peine mille membres vivant, pour la plupart, dans le Middle-West américain. En 1900, l’Assemblée Générale de l’Eglise de Dieu était légalement reconnue dans l’Etat du Missouri. Comme nous l’avons écrit au chapitre précédent, le nom du bulletin publié par l’Eglise était devenu The Bible Advocate.
En 1903, Gilbert Cranmer, ministre depuis 1850, et parmi les fondateurs de l’Eglise après la rupture d’avec les Adventistes du septième jour dans les années 1860, mourut à l’âge de 87 ans. En 1910, Alexander Dugger, qui avait servi comme dirigeant depuis le début de l’Assemblée Générale, ainsi que comme éditeur de The Bible Advocate, mourut également. Un troisième pionnier fidèle, Jacob Brinkerhoff, décéda lui aussi, en 1916. Il avait été l’éditeur intermittent de l’Advocate de 1871 à 1914. M. Brinkerhoff fut largement considéré comme le dirigeant de l’Eglise le plus éminent de son époque. « Jacob Brinkerhoff avait servi l’Eglise de Dieu pendant plus de quarante ans […] Au lieu de s’acheter une maison en 1874, Brinkerhoff utilisa l’argent pour financer l’achat d’une presse à imprimer […] En faisant tout lui-même, il empêcha l’effondrement total de l’Œuvre » (Richard Nickels, History of the Seventh Day Church of God, page 85).
Andrew N. Dugger, le fils d’Alexander Dugger, commença son ministère dans l’Eglise de Dieu, en 1906. Il devint à la fois président de l’Assemblée Générale et éditeur lorsque Jacob Brinkerhoff se retira, en 1914, de son poste d’éditeur de The Bible Advocate. « Durant le temps qu’il fut président et éditeur, Dugger exerça une forte influence sur l’Eglise. Au début de la présidence de Dugger, l’Eglise de Dieu connut une période de croissance plus grande et plus rapide que par le passé » (Coulter, pages 41-42). Andrew Dugger resta aux commandes de juin 1914 jusqu’en 1932.
L’organisation et le gouvernement au sein de l’Eglise de Dieu étaient longtemps demeurés un sujet de controverses. Réalisant qu’aucune Œuvre, ni rien d’important, ne pourraient être réalisés avec le peu d’argent arrivant au Siège Central à Stanberry (moins de 1000 dollars américains, en 1917), Andrew Dugger prit des dispositions pour corriger la situation. En 1922, il envoya un questionnaire aux membres pour savoir quel était le montant des dîmes qu’ils avaient versés au cours de l’année précédente, et à qui ils l’avaient remis. Il ressortit de cette enquête, que la plupart des dîmes avaient été collectées par différents ministres, et que l’un d’entre eux, travaillant particulièrement peu, s’était taillé la « part du lion ». Aussitôt, il fut décidé que toutes les dîmes seraient versées aux Assemblées Territoriales, et qu’un dixième de ces dîmes serait envoyé à l’Assemblée Générale. En 1923, le revenu de l’Assemblée Générale à Stanberry grimpa à 18.000 dollars.
Vers 1904, G. G. Rupert fit son entrée dans le ministère de l’Eglise de Dieu. Auparavant, M. Rupert avait été ministre de l’Eglise adventiste du septième jour, et avait établi des congrégations en Amérique du Sud. Après plusieurs années de désaccords doctrinaux de plus en plus marqués, il quitta les Adventistes en 1902. Entre autres choses, M. Rupert avait compris que le sabbat, de même que les Jours saints annuels étaient imposés à l’Eglise du Nouveau Testament. En 1913, Jacob Brinkerhoff publia une série d’articles de G. G. Rupert dans The Bible Advocate sur le thème de la loi divine, montrant que les Jours saints de Lévitique 23 étaient obligatoires pour l’Eglise du Nouveau Testament. Alors que l’Eglise aux Etats-Unis manifesta peu d’intérêt à son enseignement, beaucoup de congrégations d’Amérique du Sud qu’il avait établies suivirent son exemple en quittant les Adventistes, et encore acceptèrent les Jours saints de Dieu. A cause de désaccords concernant certaines doctrines, et particulièrement sur l’organisation et le gouvernement dans l’Eglise, entre M. Dugger et M. Rupert, ce dernier devint un ministre « indépendant » de l’Eglise de Dieu et il publia sa propre revue, The remnant of Israël (Le reste d’Israël) jusqu’à sa mort en 1922.
A la fin des années 20 et au début des années 30, l’Eglise de Dieu était virtuellement paralysée à cause d’affrontements politiques et de querelles doctrinales internes. En 1929, l’Assemblée de l’Eglise fut marquée par des confusions et des dissensions considérables. Les sujets de controverse tournaient autour de « naître de nouveau », des aliments purs et impurs, de l’usage du tabac, de la date de la Pâque (le 14 ou le 15 Nisan), et de l’œuvre du Saint-Esprit (le pentecôtisme). Le nombre de conversions s’abaissa et l’Œuvre de l’Eglise était au point mort.
Ce fut dans ces conditions qu’en automne 1926, l’histoire de l’épouse de M. Herbert Armstrong croisa celle de l’Eglise de Dieu. Le ministère de M. Armstrong eut, sans aucun doute, un plus grand impact sur les gens que n’importe quel autre ministère dans l’Eglise de Dieu, depuis le 1er siècle. Mis au défi par son épouse au sujet du jour du sabbat chrétien, et par sa belle-sœur sur la question de l’évolution, M. Armstrong commença une étude intensive qui dura six mois. Au printemps de l’année 1927, il commença à comprendre qu’il avait grandi au milieu d’un grand nombre de croyances qui n’étaient pas bibliques. Il apprit que le sabbat du septième jour, de même que les Fêtes divines annuelles, devait être observé par les chrétiens d’aujourd’hui !
A la suite de cette étude intensive, M. Armstrong fut confronté à cette question : “ Où se trouve la véritable Eglise ? » Il finit par entrer en contact avec des frères de l’Eglise de Dieu de Willamette Valley, en Oregon, car il avait constaté qu’ils gardaient plus de vérités que tout autre groupe.
Vers 1928, M. Armstrong commença à soumettre des articles pour être publiés dans The Bible Advocate. A cette époque, comme il n’y avait pas de ministre en Oregon, les frères d’Eugène lui demandaient fréquemment de parler devant la congrégation. En juin 1931, M. Armstrong fut ordonné ministre par l’Assemblée de l’Oregon de l’Eglise de Dieu ; de là commença un ministère qui dura cinquante-cinq ans !
Entre temps, les troubles montaient dans l’Eglise de Dieu. A l’Assemblée Générale tenue en août 1933, Andrew Dugger, le dirigeant principal depuis plus de vingt ans, perdit son poste par suite d’un vote. Cela précipita une crise qui déchira l’Eglise. « D’un côté, Andrew Dugger et d’autres tenaient à la “réorganisation” du gouvernement de l’Eglise, aux aliments purs, à la proscription du tabac, et à la tenue de la Pâque le 14 Nisan. De l’autre bord, se trouvait Burt F. Marrs qui conduisait un groupe “d’indépendants” d’accords pour manger du porc et fumer du tabac, ainsi que pour célébrer la Pâque le 15 Nisan. La question de la date de célébration de la Pâque fut débattue durant trois jours, lorsque survint la division » (Nickels, page 151). Andrew Dugger sortit de l’Assemblée Générale de l’Eglise de Dieu, dont le Siège Central se trouvait à Stanberry, et tint une réunion afin de réorganiser l’Eglise à Salem, en Virginie occidentale, en novembre 1933. Une nouvelle structure vit le jour, composée de « douze apôtres », « soixante-dix anciens » et « sept » veillant sur les finances.
Les postes furent tirés par le sort au lieu d’être soumis au vote. M. Armstrong, de l’Oregon, fut choisi parmi les « soixante-dix ». Lui-même et la plupart des frères d’Oregon avaient quitté l’organisation de Stanberry pour la nouvelle organisation dont le Siège était à Salem. Bien que M. Armstrong ne perçoive pas de salaire du Siège de Salem, il accepta d’exercer son ministère et de soumettre des rapports ministériels mensuels.
« Les divisions au sein de l’Eglise de Dieu (du septième jour) engendrèrent beaucoup de dissensions parmi les membres et les dirigeants. Beaucoup de membres et de prospects furent découragés à cause d’attaques fréquentes lancées d’une Eglise à l’autre. A maintes occasions, des ministres démissionnèrent en laissant leurs membres déconcertés. En d’autres circonstances, des membres furent manœuvrés comme des pions dans la lutte entre ministres qui exploitaient leur loyauté et leur générosité. Au cours des années 1930 et 1940, l’augmentation du nombre des membres n’atteignait pas le nombre des années 1920, et ne s’en approchait même pas » (Coulter, page 55). En fait, le nombre des membres diminua durant cette période.
A l’époque où tout cela se passait, le fondement était en train d’être posé pour préparer une Œuvre divine, qui allait avoir un impact mondial sans précédent. Au lieu de dépenser son énergie à des luttes politiques internes, M. Armstrong commença à diffuser régulièrement un programme radiophonique hebdomadaire pour prêcher l’Evangile. L’émission s’appelait « Radio Church of God » (l’Eglise de Dieu à la radio) et fut d’abord diffusée sur KORE, une station d’Eugène de 100 watts. L’émission radiophonique fut lancée le premier dimanche du mois de janvier 1934 et, en février, M. Armstrong commença la publication d’une « revue » ronéotypée, intitulée The Plain Truth, envoyée à deux cents personnes environ. Le Christ était en train de l’utiliser pour que surgisse la sixième ère de l’Eglise, représentée par l’Eglise de Philadelphie (Apocalypse 3 :7-13).
Conjointement au programme radiophonique hebdomadaire, M. Armstrong dirigeait des campagnes d’évangélisation dans la région. Bien que plusieurs Eglises fussent établies grâce à son travail, ces nouvelles congrégations finissaient par s’éloigner, ou par s’égarer, par manque de ministres fidèles disposés à paître le troupeau. A cette époque, M. Armstrong entra en conflit avec le Siège Central de l’Eglise de Salem à cause de ses enseignements concernant l’identité d’Israël et des sabbats annuels. Bien que, dans une lettre personnelle, Andrew Dugger eût admis que les enseignements de M. Armstrong sur les « dix tribus perdues » étaient corrects, il refusa de publier un article traitant de ce sujet dans The Bible Advocate.
En fin de compte, le sujet des Jours saints fut exposé à l’antenne, en 1937. Ce qui suit est extrait des rapports de la réunion tenue à Détroit, au Michigan, des 5 au 10 mai 1937, par le bureau des douze apôtres de l’Eglise de Dieu (du septième jour). Siège Central de Salem, Virginie occidentale : “ Le 7 mai, à 13 heures. Lecture de la lettre de l’ancien Armstrong aux douze. Lecture des articles de l’ancien Armstrong d’une durée de vingt minutes chacun concernant la Fête des pains sans levain, la Pâque, la Pentecôte, la Fête des Tabernacles, etc., suivie à chaque fois d’une discussion pour ou contre, de la part des anciens […] La décision fut prise selon la résolution qui suit : “Attendu que certains ont troublé les Eglises en leur enseignant qu’il fallait observer la Fête des pains sans levain et les sabbats annuels […] nous réaffirmons les enseignements de l’Eglise sur ce point […] que nous n’observons pas une telle coutume” » (John Kiesz, History of the Church of God, page 180). Selon les rapports officiels fournis par Virginia Royer, archiviste de la maison des publications de l’Eglise de Dieu à Salem : « Ce fut en 1938 qu’il lui [M. Armstrong] fut retiré son autorisation de prêcher, car il persistait à enseigner des doctrines contraires à celles de l’Eglise » (page 180).
Bien que M. Armstrong n’eût plus le droit de se réclamer de l’Eglise de Dieu (du septième jour) après 1938, il continua à prêcher avec plus de force qu’auparavant. Comme il est rapporté dans la revue Good News d’avril 1939, l’émission hebdomadaire Radio Church of God était écoutée par quelque 100.000 auditeurs du nord-ouest Pacifique. Ce fut également l’année où, pour la première fois, se déroula la Fête des Tabernacles pendant huit jours complets, à Eugène, avec une assistance de 42 personnes (de 1933 à 1938, les services n’étaient organisés que pendant les Jours saints de la Fête). Outre M. Armstrong, d’autres anciens de l’Eglise, comme John Kiesz, prirent la parole durant la Fête jusqu’en 1945.
Vers le milieu de l’année 1942, le nom du programme radiophonique changea de « Radio Church of God » en The World Tomorrow (Le Monde à Venir), ensuite, débuta une période expérimentale de diffusion d’émissions journalières, qui commença dans la région de Los Angeles. A la fin de l’été 1942, plus de 1700 personnes assistèrent à une campagne d’évangélisation que M. Armstrong tint au théâtre Biltmore de Los Angeles. The World Tomorrow se répandit à travers tout le pays, avec une émission dominicale sur WHO à Des Moines et, en 1943, sur WOAI à San Antonio. Vers 1944, la circulation de The Plain Truth atteignait 35.000 exemplaires.
Tandis que l’impact de l’Œuvre de Dieu croissait à travers M. Armstrong, l’Eglise de Dieu (du septième jour) continuait à se fissurer, et à produire de plus en plus de groupes et de ministres indépendants. Des efforts furent produits en vue de rétablir l’unité, et aboutirent à la fusion des groupes de Salem et de Stanberry, en 1949. Néanmoins, cette fusion engendra elle-même des fractures supplémentaires et, vingt ans plus tard, en 1969, la publication d’origine de l’Eglise, The Bible Advocate, ne circulait qu’à un peu plus de 2000 exemplaires. L’Eglise de Dieu (du septième jour) n’était plus que la phase finale de l’Eglise de Sardes mentionnée dans Apocalypse 3. Rappelez-vous qu’elle est décrite comme spirituellement morte, quoique quelques-uns d’entre elle marcheront avec le Christ en vêtements blancs.
En 1946, Dieu permit que l’Eglise de Dieu débuta par la radio, et l’Œuvre s’accomplissait à travers M. Armstrong. Afin de résoudre les impératifs d’enregistrement des émissions journalières (pour lesquels Hollywood était techniquement bien équipé), et conscient de la nécessité d’ouvrir un collège pour entraîner des ministres compétents et fidèles, M. Armstrong envisagea de déménager au sud de la Californie. Il y trouva un domaine approprié à Pasadena, et fit les démarches pour son acquisition.
A cette époque, M. et Mme Armstrong firent un voyage en Europe, pour étudier la possibilité d’établir une branche européenne du collège en vue de préparer des ministres pour une Œuvre internationale. Personne ne pourrait accuser M. Armstrong d’avoir eu des idées étroites ! Cependant, la plupart des gens auraient pu croire que ce projet était totalement surréaliste. Après tout, seules cinquante personnes assistaient à la Fête des Tabernacles à Belknap Spring, en 1946 ! Le collège américain n’était même pas construit et aucunement en état de fonctionner – il n’y avait que de grands rêves et un domaine en déclivité bâti de deux bâtiments, que M. Armstrong tentait de négocier. Cependant, la vision et la capacité de « penser large » étaient des qualités que M. Armstrong manifesta plus qu’aucun autre dirigeant de l’Eglise de Dieu de son époque. L’Ambassador College ouvrit ses portes en automne 1947, avec quatre étudiants et huit professeurs, cependant, l’expansion et une branche du collège en Europe devaient encore attendre un moment.
En 1949, les étudiants de l’Ambassador College entamèrent leur première tournée de baptême dans le pays. Le fruit de ces premières tournées de baptême se manifesta par un bond du nombre de participants à la Fête des Tabernacles, qui passa de 150 en 1951 à 450 en 1952. En décembre 1952, M. Armstrong ordonna les premiers évangélistes de cette phase de l’Eglise de Dieu : Richard Armstrong, Raymond Cole, Herman Hoeh, Paul C. Meredith et Roderick C. Meredith. En février 1953, Marion et Raymond McNair furent ordonnés, portant ce nombre à sept. Commença alors une période de croissance et d’expansion rapide de l’Œuvre.
Après avoir suivi les cours des deux premières classes de l’Ambassador College, les étudiants étaient diplômés, une école supérieure de théologie fut fondée. M. Armstrong utilisa l’école supérieure de théologie comme tremplin pour aborder plus profondément de nombreux sujets, les plus importants étant ceux qui traitaient de la nature de Dieu et de la destinée humaine.
A travers son histoire, l’Eglise de Dieu a toujours été contre le concept de la Trinité. Néanmoins, ce n’est pas avant le printemps 1953 que M. Armstrong et les autres ministres commencèrent à exposer clairement les enseignements bibliques, qui révèlent que Dieu est une Famille, au sein de laquelle les êtres humains convertis naîtront lors de la résurrection des morts. Au départ, ils avaient cherché à prouver que l’idée de la Trinité était une erreur. Au lieu de cela, ils trouvèrent une vérité importante constamment réaffirmée dans la parole divine. Quoique cette compréhension fût clairement sous-entendue dans tout ce qui était enseigné auparavant, M. Armstrong et les autres furent mis au défi d’accepter cette vérité simple mais profonde et fantastique. Cet enseignement important des Ecritures – selon lequel nous pourrons naître un jour dans la Famille divine – est peut-être la seule vérité majeure que Dieu réintroduisit dans l’Eglise de Dieu, à travers M. Armstrong.
Deux pas de géant firent progresser la prédication de l’Evangile, en 1953. L’année commença avec l’ouverture de l’une des plus grandes portes de l’histoire de l’Œuvre. Le 1er janvier, Radio Luxembourg – la plus puissante station de radio de l’époque – commença à diffuser The World Tomorrow en Europe. En outre, M. Armstrong obtint un temps d’antenne pour une émission journalière diffusée dans tout le réseau d’ABC Radio Network.
En février 1953, Richard Armstrong (le fils aîné de M. Armstrong, qui mourut dans un accident de voiture en 1958) ouvrit un bureau à Londres. En 1954, accompagné de son épouse Loma, de Richard Armstrong et de Roderick C. Meredith, M. Armstrong dirigea des campagnes d’évangélisation en Grande-Bretagne. En 1956-1957, M. Meredith revint pour mener d’autres campagnes. En 1958, de retour aux Etats-Unis, il fut nommé second vice-président de l’Eglise.
La revue Plain Truth de juin 1960 comporte un article spécial de M. Armstrong, destiné aux lecteurs britanniques à qui on annonçait une série de conférences qui devaient être présentées dans leur pays par M. Meredith : « M. Meredith est entièrement consacré, extrêmement sincère […] Il vient vous parler de choses que vous ne pouvez entendre ailleurs […] vous serez secoués, surpris – vous entendrez plus de vérités authentiques en une seule soirée que la plupart des gens n’ont apprises au cours de leur vie ! » (Fletcher, page 256). En octobre 1960, le second Ambassador College ouvre ses portes à Bricket Wood, en Angleterre ; puis, en 1964, un troisième campus ouvre à Big Sandy, au Texas.
Comme le nombre de ministres capables de faire des tournées de baptême et de diriger des Eglises augmentait, l’Œuvre engrangeait la moisson. L’assistance aux Fêtes passa de 750 en 1953 à plus de 2000 en 1957. En 1961, le nombre total atteignait presque 10.000, et en 1967, il dépassait les 40.000. La circulation de The Plain Truth atteignit le demi-million en 1964, et le million en 1967. Vers la fin de l’année 1960, The World Tomorrow était diffusé quotidiennement et le nombre d’auditeurs se chiffrait par dizaines de millions de gens de par le monde. Avec cette montée d’intérêt pour la parole divine de par le monde, la dénomination officielle de l’organisation fut changée, en 1967, en « Worldwide Church of God » (Eglise Universelle de Dieu) au lieu de « Radio Church of God ».
Durant toute la croissance des années 1960, Garner Ted Armstrong (le fils cadet de M. Armstrong) fut le principal présentateur du World Tomorrow, ainsi que le vice-président de l’Eglise. Dr Roderick C. Meredith (qui avait reçu, en janvier 1966 son doctorat en théologie de l’école supérieure de théologie de l’Ambassador College) fut nommé directeur du ministère aux Etats-Unis.
En 1967, Mme Loma Armstrong décéda à l’âge de soixante-quinze ans. Vers la fin des années 1960, des signes de futurs problèmes au sein de l’Œuvre commençaient déjà à poindre.
En janvier 1972, l’Eglise fut secouée par la mise à pied de Garner Ted Armstrong. Quatre mois plus tard, il réintégrait son poste. Les années 1970 virent l’émergence grandissante d’un esprit libéral et permissif dans l’Eglise en Amérique et partout ailleurs. En 1974, un certain nombre de ministres et de membres quittèrent l’Eglise ; des confusions doctrinales, ajoutées à des accusations de scandale, prirent l’Œuvre d’assaut. Après s’être remis d’une crise cardiaque grave en 1977, M. Armstrong finit par enlever toutes responsabilités à son fils, au printemps 1978, et à se séparer de lui au mois de juin.
En janvier 1979, l’Eglise fut momentanément frappée d’une liquidation judiciaire, imposée par l’Etat de Californie. De Tucson, en Arizona, M. Armstrong (qui récupérait encore de ses problèmes cardiaques), rappela rapidement Dr Meredith à son ancien poste de directeur du ministère américain, afin de tenter de rétablir la stabilité dans l’Eglise et dans le ministère au cours de cette époque de trouble. En même temps, M. Armstrong chercha à « remettre l’Eglise sur les rails » après le libéralisme et la dilution doctrinale des années 1970. Alors qu’il était, lui, près de sa fin, en janvier 1986, The Plain Truth circulait à plus de huit millions d’exemplaires en sept langues différentes. La participation à la Fête des Tabernacles approchait les 150.000 de par le monde.
Lorsque Joseph Tkach prit les rênes de l’Eglise Universelle de Dieu, à la mort de M. Armstrong, en janvier 1986, l’Eglise paraissait solide. Il sembla qu’elle fût déterminée à faire l’Œuvre de Dieu et à rester dans la Vérité. Cependant, il y avait des problèmes sous-jacents. Ils devinrent de plus en plus évidents, d’abord insignifiants, puis de plus en plus voyants.
Apocalypse 3 nous décrit les deux dernières phases de l’histoire de l’Eglise de Dieu. L’Eglise de Philadelphie est caractérisée par son zèle à faire l’Œuvre. Dieu a promis de mettre devant elle une « porte ouverte » pour prêcher l’Evangile (verset 8), ainsi que de la protéger de la Grande Tribulation à venir (verset 10). Cependant, une septième et dernière étape de l’histoire de l’Eglise de Dieu y est encore mentionnée, l’Eglise de Laodicée. Cette Eglise est caractérisée par sa tiédeur et sa léthargie spirituelles (versets 15-17). Quoique M. Armstrong eût « remis l’Eglise sur les rails », au cours des sept dernières années de sa vie, il était de plus en plus visible que, depuis les années 1970, deux « esprits » différents coexistaient au sein de la même organisation.
Un an après la mort de M. Armstrong, l’ancienne tendance libérale et permissive des années 1970 commença à refaire surface. En quelques années, des changements furent opérés bien au-delà de ce qui s’était passé précédemment, et cela se traduisit par une apostasie totale de la Vérité – au point même où la doctrine de la Trinité fut acceptée, et l’obéissance à la loi divine (incluant le sabbat, les Jours saints, la dîme et les viandes impures) déclarée inutile. En décembre 1992, quarante ans après avoir été ordonné, Dr Meredith fut obligé de quitter l’Eglise Universelle de Dieu à cause de son refus de faire des compromis. Rejoint par des frères et des ministres fidèles, il ranima rapidement l’Œuvre de Dieu sous la bannière de « Global Church of God » (Eglise Mondiale de Dieu). En six semaines, l’Eglise mit sur pied un programme radiophonique hebdomadaire. En mai 1995, l’Eglise commençait son émission télévisée hebdomadaire.
En janvier 1995, la direction de l’Eglise Universelle de Dieu abandonna la ligne doctrinale historique de l’Eglise de Dieu pour embrasser ouvertement la théologie protestante. Cela produisit une « absorption » virtuelle de l’organisation, et la démission de milliers de frères, ainsi qu’un certain pourcentage de ministres de par le monde. Malheureusement, ces départs dès 1995 donnèrent naissance à de nombreuses organisations concurrentes menées par une multitude de ministres indépendants, qui continuent à créer des divisions. En novembre 1998, une tentative fut même organisée par plusieurs responsables du bureau de « Global Church of God » pour prendre le contrôle de cette organisation. Les membres du bureau déposèrent Dr Meredith contre la volonté d’une majorité des membres du Conseil des Anciens, mais aussitôt, la vaste majorité des membres et des ministres de « Global Church of God » apporta son soutien au dirigeant sortant et aux membres du Conseil des Anciens qui l’avaient suivi. Immédiatement, Dr Meredith ranima l’Œuvre avec une nouvelle organisation appelée « Living Church of God » (légalement appelée « Eglise du Dieu Vivant » dans le monde francophone) supportée par quelques milliers de frères et de ministres fidèles. En moins de deux mois, il faisait à nouveau son apparition à la télévision – sur les mêmes stations et aux mêmes horaires que les membres du bureau avaient décommandés !
Quarante semaines après la mise en place de « Living Church of God », l’organisation « Global Church of God » faisait faillite. Depuis lors, ce qui reste de ce groupe continue à se disperser et à se diviser. Les dix hommes qui, après avoir déposé M. Meredith, avaient tenté de reconstituer le Conseil des Anciens de « Global Church of God », sont aujourd’hui dispersés au sein des différentes organisations de l’Eglise de Dieu. Mais tous les membres du Conseil des Anciens, qui avaient quitté « Global Church of God » et qui avaient rejoint Dr Meredith, sont restés soudés, à ce jour, au sein de « Living Church of God ».
L’Eglise du Dieu Vivant persévère dans la mission de faire l’Œuvre – c’est-à-dire d’annoncer au monde le véritable message de l’Evangile de Jésus-Christ. La brochure que vous êtes en train de lire existe parce que l’esprit d’équipe et d’unité a permis à l’Eglise de Dieu de maintenir le zèle philadelphien en tant qu’idéal, et à ne pas accepter l’esprit individualiste et de « repos sur ses lauriers », qui affecte tant de membres laodicéens de l’Eglise. L’Eglise du Dieu Vivant est mandatée pour vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu – y compris d’obéir à « la grande mission » d’aller « par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16 :15)
De la même manière que cela s’est déjà produit dans le passé, le peuple de Dieu se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Satan a semé la confusion et le découragement. En conséquence, beaucoup de frères sont ébranlés et amers ; d’autres ont permis aux soucis de la vie de les dominer. D’autres encore ont été fourvoyés par de faux enseignants, et se sont laissés entraîner dans l’apostasie. Une autre catégorie est devenue si léthargique et tiède qu’elle a perdu la vision et se limite à maintenir en vie les congrégations locales, sans chercher à faire l’Œuvre. Toutes ces constatations sont l’accomplissement d’un avertissement du Christ donné à Son Eglise, dans Matthieu 24 :13-14.
Quoiqu’il advienne, l’Evangile sera prêché au monde entier en ces temps de la fin. (Matthieu 24 :14), et il y a une assemblée grandissante de croyants zélés pour la Vérité – zélée pour terminer l’Œuvre de Dieu. Tout comme le peuple de Dieu a dû aller de l’avant au 1er siècle, de même, Son peuple aujourd’hui doit « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Dieu a déclaré : « Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sur la terre ce qu’il a résolu » (Romains 9 :28). Qui furent utilisés par Dieu pour exécuter cela ? Selon Daniel 11 :32 : « Ceux du peuple qui connaîtront leur Dieu agiront avec fermeté. »
Où se trouve l’Eglise que Jésus a bâtie ? Elle n’est pas morte ! Au contraire, elle a défié les portes du séjour des morts, et elle continue à les braver. Aujourd’hui, l’Eglise de Dieu continue à faire l’Œuvre de Dieu, en proclamant le véritable Evangile à un monde qui s’est laissé piéger dans une spirale fatale.
Voulez-vous faire partie de ceux que Dieu utilise pour terminer Son Œuvre des temps de la fin ? Possédez-vous un véritable esprit philadelphien qui témoigne d’un amour sincère pour les gens du monde entier, et qui souhaite partager le message divin de Vérité et d’espoir ? Pensez-vous qu’il soit important que la maison d’Israël soit avertie des temps d’angoisse, qui vont s’abattre sur la maison de Jacob ? L’Œuvre de Dieu est-elle plus importante à vos yeux que votre confort personnel ?
Dans l’Eglise du Dieu Vivant, nous croyons être la continuation de l’ère de Philadelphie, établie il y a de nombreuses années par le Christ, à travers M. Herbert W. Armstrong. En ces temps qui sont le prélude immédiat de l’époque de la Grande Détresse, nous sommes motivés par un sens de l’urgence. Nous croyons vraiment à ce que Jésus-Christ a enseigné – à savoir qu’il faut faire les œuvres du Père tandis qu’il fait encore jour, car la nuit vient où personne ne peut travailler (voir Jean 9 :4) ! Voulez-vous vous aussi, prêter l’oreille aux paroles du Christ ?