La disparition de la famille | Le Monde de Demain

La disparition de la famille

Commenter cet article

Le recensement de 2016 a attiré l’attention sur les changements spectaculaires qui ont lieu dans les ménages canadiens. Les recensements précédents avaient déjà montré que la famille « nucléaire » (c.-à-d. composée d’un père, d’une mère et deux enfants ou plus) était en train d’être remplacée par une flopée d’alternatives. La véritable surprise du recensement de 2016 fut de découvrir quelle structure familiale était devenue la plus courante au Canada :

« Pour la première fois dans l’histoire du pays, le nombre de ménages unipersonnels a dépassé toutes les autres formes de situation familiale. Ils représentaient plus de 28,2% de tous les ménages l’année dernière, soit plus que le pourcentage de couples avec enfants, de couples sans enfants, de familles monoparentales, de ménages à familles multiples et de toutes les autres combinaisons de personnes vivant ensemble. »1

C’était il y a huit ans. Depuis, un nombre croissant d’adultes choisissent d’autres options, telles que vivre avec leurs parents, vivre seul, ou vivre en célibataire avec des colocataires. « Alors que plus des deux tiers (68%) des personnes âgées de 25 à 29 ans étaient en couple en 1981, cela ne représentait que les deux cinquièmes (39%) des personnes de ce groupe d’âge en 2021. »2

En 2021, 15% des habitants âgés de 15 ans et plus vivaient seuls, soit 4,4 millions de personnes, contre 1,7 million en 1981.3 Nous sommes en droit de nous demander pourquoi tant de gens choisissent de vivre seul plutôt qu’avec un conjoint. Les raisons de cette augmentation sont nombreuses, mais il est impossible d’ignorer la réalité du changement d’opinion du public à l’égard du mariage.

Une enquête menée par l’institut de sondage Angus Reid a montré que 53% des Canadiens étaient d’accord avec l’affirmation disant que « le mariage n’est pas nécessaire ». Cette opinion était partagée par 60% des hommes âgés de 18 à 34 ans. Il n’est pas surprenant que ce changement d’attitude à l’égard du mariage fasse écho au changement d’attitude vis-à-vis de la religion. Parmi les Canadiens de 18 à 34 ans qui sont mariés, moins de la moitié ont organisé une cérémonie religieuse, 53% ayant opté pour une cérémonie civile.4

Une fécondité en baisse

Dans la plupart des pays occidentaux, le changement d’attitude à l’égard du mariage, de l’éducation des enfants et de la famille engendre des effets durables. Le Canada n’est pas le seul pays à connaître une forte diminution du nombre de familles traditionnelles. Une des conséquences néfastes de ce phénomène est que le Canada doit faire face à une diminution inquiétante du nombre de naissances.

L’institut MacDonald-Laurier, un groupe de réflexion sur les politiques publiques, basé à Ottawa, ajoute un chiffre inquiétant à ces résultats. Le taux de fécondité du Canada est passé de 1,6 en 2016 à 1,3 en 2022.5 Une baisse de 0,3 peut sembler insignifiante, mais il s’agit d’un chiffre très faible qui s’amenuise encore davantage. Le taux de référence pour maintenir une population est une fécondité de 2,1 bébés par femme âgée de 15 à 49 ans. Actuellement, le taux de fécondité de 1,3% au Canada ne représente que les deux tiers du nombre de naissances nécessaire pour maintenir sa population. Il s’agit d’une baisse de presque 20% en seulement six ans.

En 2021, Statistique Canada a énuméré certains problèmes liés à cette baisse du taux de fécondité : « Si le taux de fécondité continue de diminuer au cours des prochaines années, le Canada pourrait se joindre aux pays où les taux de fécondité sont les plus bas (1,3 enfant ou moins par femme), une situation associée au vieillissement rapide de la population et à une pression accrue sur le marché du travail, les systèmes de soins de santé publics et les régimes de pension. »6

Bien que la décision de se marier et d’avoir des enfants soit profondément personnelle, et qu’il existe de nombreuses raisons légitimes pour lesquelles une personne peut choisir de rester célibataire, la tendance générale au Canada de la raréfaction du mariage et des naissances a un impact sur la société. Cette réalité a été soulignée par le magazine MacLean’s :

« Le mariage n’a peut-être plus la même importance qu’autrefois pour les jeunes couples, mais il est très important pour la société dans son ensemble. Les couples mariés sont le fondement de l’économie. Ils gagnent, épargnent et dépensent plus que leurs homologues non mariés. Ils sont plus heureux. Une montagne de preuves montre que les familles stables ayant deux parents sont bonnes pour les enfants. Ceux qui grandissent dans une famille mariée sont beaucoup plus susceptibles de réussir à l’école, de trouver un emploi et d’éviter les problèmes ultérieurs dans la vie que ceux élevés dans d’autres situations, aussi aimantes soient-elles. »7

Notre plein potentiel

Au-delà du rapport de MacLean’s et des chiffres fournis par Statistique Canada ou l’institut Angus Reid, la réalité que nous devons comprendre est que, dès la création, les hommes et les femmes ont été conçus pour atteindre leur plein potentiel au sein d’une structure familiale.

Genèse 2 contient le récit bien connu de Dieu utilisant une côte d’Adam pour créer Ève. Le langage utilisé montre clairement qu’Adam désirait avoir une compagne, mais « il ne trouva point d’aide semblable à lui » (verset 20).

Lorsque Dieu Lui présenta Ève, la réaction d’Adam semble avoir été un bonheur total : « Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme » (verset 23). Il est possible qu’il ait reconnu tout de suite les implications de leur relation : la création de la première famille humaine.

Quelle valeur Dieu accorde-t-Il à la famille ? Il s’assura que deux des Dix Commandements, qui sont l’expression la plus fondamentale de la morale divine, soient axés sur le maintien de la cellule familiale. Le cinquième commandement dit : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne » et le septième : « Tu ne commettras point d’adultère » (Exode 20 :12, 14).

Peut-être n’avez-vous pas eu l’opportunité de grandir avec un exemple parental positif et ne savez-vous pas exactement à quoi cela ressemble. Dans ce cas, votre Créateur aimant vous apporte de l’aide. La Bible est une mine d’informations décrivant les principes qui peuvent vous aider à remplir votre rôle du mieux possible : père, mère, frère, sœur, mari, épouse, fils ou fille. La Bible peut vous aider à vous préparer à fonder une famille.

Au cours des dernières décennies, la cellule familiale a été attaquée. Bien que de nombreuses personnes se retrouvent dans des situations précaires, indépendamment de leur volonté, la famille est importante. Elle est le socle de la société et le fondement d’une communauté prospère. Une famille saine est, et a toujours été, le meilleur environnement pour élever des enfants et former les générations futures.

Comprendre le rôle vital de la famille est également essentiel pour comprendre le mode de vie que Dieu révèle dans la Bible. Les deux se complètent mutuellement et la cellule familiale nous révèle de nombreuses vérités concernant le plan divin. Pour en savoir davantage sur ce lien essentiel, demandez un exemplaire gratuit de nos brochures Quel est le but de la vie ? et Principes éternels pour l’éducation des enfants. Vous pouvez aussi les lire en ligne sur MondeDemain.org.

1 “Census 2016”, The Globe and Mail, 2 août 2017
2 “How and Why There are So Many Singles in Canada”, Psychology Today, 10 juin 2023
3Vivre en solo”, Statistique Canada, 29 septembre 2022
4 “Four-in-ten Canadian adults have never married…”, Angus Reid, 7 mai 2018
5 “Canada’s Family Erosion”, MacDonald-Laurier, 7 mai 2024
6Moins de bébés naissent au Canada en raison d’un creux record du taux de fécondité en 2020”, Statistique Canada, 16 mai 2022
7 “You can’t mandate marriage, even if it’s good for society”, MacLean’s, 11 octobre 2011

AUTRES ARTICLES DANS CETTE REVUE

Voir +