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Bien que Noël ne soit pas présent dans les Écritures, beaucoup pensent qu’il est possible de « christianiser » cette célébration. Mais les déclarations bibliques sont très différentes !
Au milieu du mercantilisme de Noël, alors que les vitrines des magasins s’illuminent dès le mois de novembre pour les fêtes de fin d’année, des voix discordantes se font entendre et donnent à réfléchir. Nous commençons à lire des articles dans la presse écrite et en ligne sur les origines non chrétiennes de nombreux aspects des célébrations de Noël. Ces articles citent souvent des encyclopédies et des livres décrivant en détail la transition des fêtes païennes romaines du solstice d’hiver, les Saturnales, et de la naissance du dieu-soleil Mithra, vers les célébrations de l’Église catholique au cours du troisième et du quatrième siècle. Nous lisons dans l’Encyclopédie Universalis :
« Noël est célébré le 25 décembre dans toutes les Églises chrétiennes depuis le IVe siècle. Cette date était alors celle de la fête païenne du solstice d'hiver […] À Rome, l’Église a adopté cette coutume fort populaire, d’origine orientale, qui venait de s'imposer dans le calendrier civil, en lui donnant un sens nouveau. »1
La Bible interdit-elle certaines de vos pratiques traditionnelles ? Au premier siècle, les pharisiens avaient des traditions qui transgressaient les commandements de Dieu. Ils prétendaient avoir une justification pour leurs erreurs et les théologiens actuels en font de même. Par exemple, la plupart des gens se disant chrétiens savent que la célébration de Noël n’est pas biblique, mais savez-vous comment les théologiens essaient de la justifier ?
Lorsque l’empereur romain Constantin fit du christianisme la religion officielle de son Empire, il entama le processus difficile d’adaptation des païens aux pratiques de l’Église catholique. Pour y parvenir, il eut recours à ce que les historiens et les théologiens appellent le syncrétisme, c’est-à-dire le mélange de pratiques religieuses diverses et variées.
Comme beaucoup d’autres cultures païennes, les Romains célébraient le solstice d’hiver. Quel était sa signification ? Anne Baring et Jules Cashford, anthropologues culturels de renom, ont écrit :
« À travers le monde entier, depuis des millénaires, les peuples ont participé à des rites religieux lors du solstice d’hiver, lorsque la course du soleil cesse de descendre et semble arrêter de s’éloigner de la Terre. Chaque année, ce changement d’état au milieu de l’hiver morose était considéré comme la renaissance du soleil et il était célébré comme le jour de la naissance du dieu soleil, l’enfant divin de la lumière. »2
La plupart des lecteurs de la Bible savent que Noël n’est pas une fête biblique. Nulle part, ni dans l’Ancien ni dans le Nouveau Testament, il ne nous est demandé de célébrer l’anniversaire du Christ. De plus, la plupart des gens comprennent qu’Il n’a pas pu naître en décembre. Les bergers n’auraient pas été dans les champs à cette époque de l’année (Luc 2 :8), car leurs moutons avaient été rentrés depuis longtemps dans les bergeries pour les mois d’hiver. D’autres indications bibliques montrent que le Christ est plutôt né en automne.
De nos jours, Noël est devenu une grande fête laïque, avec d’immenses enjeux commerciaux. C’est pourquoi beaucoup de gens aiment dire qu’il faut « replacer le Christ au centre de Noël » ! Le problème est qu’Il n’y a jamais vraiment été, alors comment les théologiens justifient-ils de L’y associer ? Une des principales idées est de « sanctifier le paganisme ».
Les pratiques païennes peuvent-elles être sanctifiées pour l’adoration du Dieu tout-puissant de la Bible ? Les Églises du monde affirment que c’est possible, mais Dieu Lui-même donne une réponse très différente dans Sa parole.
L’Histoire de la civilisation est un imposant ouvrage des historiens Will et Ariel Durant – divisé en onze sections et publié en 28 tomes en français. Dans la troisième section, intitulée César et le Christ, ils décrivent sans ambages l’influence païenne sur le développement ultérieur du christianisme « dominant ». Ils appuient leurs propos en fournissant des exemples de la sanctification de pratiques païennes par Rome :
« Le christianisme n’a pas détruit le paganisme ; il l’a adopté […] Les mystères grecs vinrent se fixer dans l’impressionnant mystère de la messe. D’autres cultures païennes ont contribué au résultat syncrétiste. D’Égypte vinrent les idées de trinité divine, de jugement dernier, d’immortalité personnelle pour la récompense et pour le châtiment ; d’Égypte aussi, l’adoration de la mère et de l’enfant […] De Phrygie vint le culte de la grande mère ; de Syrie, le drame de la résurrection d’Adonis […] Le rituel mithriaque ressemblait de si près au sacrifice eucharistique de la messe que les pères chrétiens accusèrent le démon d’avoir inventé ces analogies pour égarer les esprits faibles. Le christianisme [nicéen] a été la dernière grande création de l’ancien monde païen »3 (c’est nous qui accentuons).
Les temples païens furent convertis en églises ; au moins onze conversions de ce type eurent lieu uniquement à Rome. Les statues des dieux païens furent « recyclées » pour représenter les saints chrétiens. Dans l’art, l’auréole (ou le nimbe) qui ornait les images des dieux païens et des empereurs fut transférée aux représentations de Jésus et de personnages supposément chrétiens. Le calendrier solaire et ses fêtes païennes remplacèrent le calendrier biblique et ses Fêtes divines. La liste est encore longue.
Le cardinal John Henry Newman, un influent prélat catholique du 19ème siècle, rationalisa cette pratique d’un point de vue théologique en écrivant ceci :
« Eusèbe [un des premiers historiens de l’Église] nous dit de différentes manières que l’empereur Constantin, pour recommander la nouvelle religion aux païens, y introduisit les ornements extérieurs que ceux-ci avaient accoutumés dans la leur […] L’usage des temples, les églises dédiées à des saints particuliers, et ornées de branches d’arbres dans certaines occasions […] les jours de fêtes et les quatre-temps [les saisons], l’usage de se tourner vers l’Orient, celui des images à une époque postérieure […] sont des choses d’origine païenne, sanctifiées par l’adoption de l’Église »4 (c’est nous qui accentuons).
Au 20ème siècle, le théologien catholique Christopher Dawson mentionna une approche encore plus extrême en écrivant que « la sanctification complète du paganisme est l’aboutissement de la christianisation du monde ».5
Mais si le scénario de Dawson se réalise, le paganisme sera-t-il christianisé, ou le « christianisme » sera-t-il paganisé ?
Certaines personnes pensent qu’elles peuvent employer des pratiques païennes dans leur culte, tant qu’elles le font pour honorer Dieu. Mais ce dernier a-t-Il changé d’avis à ce sujet ? Il nous a dit : « Je suis l’Éternel, je ne change pas » (Malachie 3 :6) et « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Hébreux 13 :8). Jésus cita aussi le prophète Ésaïe qui a écrit : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matthieu 15 :8-9). Dieu n’a pas changé d’avis sur la manière dont Il doit être adoré et le Christ nous avertit qu’il est possible de L’adorer en vain.
Dieu nous dit qu’Il est saint et qu’Il a mis Israël à part pour L’adorer sans faire usage de pratiques païennes (Lévitique 20 :6). L’apôtre Pierre avait cela à l’esprit lorsqu’il rappela aux chrétiens : « Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1 :15-16). Pierre citait Lévitique 20 :7 dans ce passage, se souvenant que l’ancien Israël avait parfois incorporé des pratiques païennes dans son adoration du Dieu Très-Haut – des pratiques tirées de l’adoration de divinités païennes comme Baal, Astarté et Moloch. Mais Dieu interdit cela dans le premier commandement qu’Il donna au mont Sinaï : « Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d’autres dieux devant ma face » (Exode 20 :2-3).
Comme beaucoup de gens aujourd’hui, l’ancien Israël avait une propension au syncrétisme, transformant et intégrant des coutumes religieuses païennes dans le culte rendu au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Pourtant, Dieu avait averti Israël :
« Vous détruirez tous les lieux où les nations que vous allez chasser servent leurs dieux, sur les hautes montagnes, sur les collines, et sous tout arbre vert. Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous brûlerez au feu leurs idoles, vous abattrez les images taillées de leurs dieux, et vous ferez disparaître leurs noms de ces lieux-là. Vous n’agirez pas ainsi à l’égard de l’Éternel, votre Dieu » (Deutéronome 12 :2-4).
Cet avertissement s’applique à nous aujourd’hui. Les éléments du paganisme ne peuvent pas être transformés pour l’adoration du Dieu Très-Haut.
Puisque notre culture partage tant de choses avec le paganisme d’antan, certains affirment que nous pourrions tout à fait sanctifier ces liens païens. Par exemple, les noms que nous donnons aux jours de la semaine sont généralement d’origine païenne. Ainsi, l’étymologie de « mercredi » vient du dieu romain Mercure – Mercurius dies ou « le jour de Mercure ». Certains utilisent cet argument pour justifier le fait que sanctifier des pratiques païennes dans l’adoration de Dieu ne devrait pas poser de problème : si l’un n’est pas un péché, alors l’autre non plus.
Mais c’est un mauvais raisonnement. Les chrétiens et les païens mangent du pain, boivent de l’eau, respirent de l’air, rient et pleurent. Dieu n’a pas dit que nous ne devions rien faire de ce que font les païens. Son commandement spécifique est que nous ne devons ni adorer des divinités païennes, ni mélanger un culte païen avec le Sien !
Dieu nous a donné un ordre très clair lorsqu’Il inspira cette exhortation :
« Lorsque l’Éternel, ton Dieu, aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi, lorsque tu les auras chassées et que tu te seras établi dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu’elles auront été détruites devant toi. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Éternel, et même elles brûlaient au feu leurs fils et leurs filles en l’honneur de leurs dieux » (Deutéronome 12 :29-31).
Il donna ensuite un ordre et une interdiction très explicites : « Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien » (verset 32). Dieu n’a pas changé d’avis à ce sujet et nous ne pouvons pas ignorer cette instruction !
Beaucoup comprennent que Noël fait partie des nombreuses fêtes qui ont été « christianisées » à partir de traditions religieuses païennes. Les dirigeants religieux de l’époque de Jésus ont souvent laissé leurs propres traditions l’emporter sur les commandements clairs de Dieu, tout comme le font souvent leurs homologues actuels. Mais Jésus-Christ leur adressa – et nous adressa – un avertissement important. Il déclara sans ambages :
« Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous rejetez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (Marc 7 :6-9).
Comme nous l’avons vu, les changements apportés par Constantin et par l’Église romaine, au cours des premiers siècles de notre ère, allaient bien au-delà du « lavage des coupes, des cruches et des vases » (Marc 7 :4). Dieu affirme clairement que les pratiques associées à d’autres dieux ne doivent pas être employées pour L’adorer et qu’Il les rejette.
1 “Noël”, Robert Cabié, Universalis.fr
2 The Myth of the Goddess, Baring et Cashford, page 561
3 Histoire de la civilisation, Will Durant, “César et le Christ”, volume 9, éditions Rencontres, pages 239-240, traduction Jacques Marty
4 Histoire du développement de la doctrine chrétienne, John Henry Newman, éditions Sagnier et Bray, page 361, traduction Jules Gondon
5 The Leavening Process in Christian Culture, Christopher Dawson, 7 août 1955