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Gibraltar est-il un anachronisme du 18ème siècle ? Les Britanniques devraient-ils tout simplement rendre ce territoire de 6 km², dont les Espagnols revendiquent la propriété ?
L’Espagne défie une nouvelle fois la Grande-Bretagne et sa mainmise sur le rocher stratégique de Gibraltar – ce petit promontoire de calcaire situé à la pointe sud de la péninsule ibérique. Gibraltar a été une source constante de disputes avec les Espagnols, depuis que le Traité d’Utrecht a attribué ce territoire aux Britanniques en 1713, stipulant que la forteresse et la ville sont données « de manière absolue afin qu’elle l’ait et en jouisse de plein droit et pour toujours ».
Depuis longtemps, les relations entre Gibraltar et l’Espagne sont difficiles. Le généralissime Francisco Franco, dirigeant de l’Espagne de 1936 à 1975, ferma les frontières de sa nation aux habitants de Gibraltar. Le gouvernement socialiste qui succéda à Franco amena l’Espagne à adhérer à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, et quand l’Espagne intégra l’Union européenne en 1986, les espoirs espagnols ressurgirent de voir cette autorité supranationale persuader les Britanniques de leur rendre le « Rocher ».
En juin 2009, l’Union européenne a accordé des droits supplémentaires à l’Espagne sur les eaux territoriales de Gibraltar, en établissant une nouvelle « zone écologique » placée sous l’autorité espagnole. Mais ce n’est pas tout. « Selon la loi européenne, un site de conservation ne peut être déclaré que par l’état souverain qui possède la zone maritime ou le territoire concerné. Ainsi, en répondant favorablement à la demande espagnole d’inclure les eaux de Gibraltar [dans la zone écologique], les bureaucrates européens ont tacitement reconnu que [l’Europe] possédait ce territoire britannique » (“Gibraltar Con Trick”, The Daily Mail, 1er juin 2009. C’est nous qui traduisons).
Peu de gens comprennent que cette querelle n’est pas une simple opposition entre la convoitise de l’Espagne et l’intransigeance de la Grande-Bretagne. C’est le résultat d’une promesse, vieille de 4000 ans, faite par Dieu à Abraham et à ses descendants.
Les lecteurs de longue date du Monde de Demain savent que les Écritures révèlent que les États-Unis et les peuples de descendance britannique sont des descendants actuels de l’ancien Israël. La Bible montre qu’à la mort de Jacob (Israël), toutes les bénédictions que Dieu lui avait données furent transmises à Joseph – et aux deux fils de Joseph, Éphraïm et Manassé (Genèse 48 :16, 20). Ces bénédictions venaient en supplément des bénédictions que Dieu avait jadis promises à Abraham et à Isaac.
Les Écritures décrivent un Dieu bienfaiteur qui fit les promesses suivantes à la descendance d’Abraham : « Je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis » (Genèse 22 :17).
Cette dernière promesse devait s’accomplir dans les « derniers jours » – vers la fin des temps, juste avant le retour de Jésus-Christ sur terre. Bien que l’accomplissement de cette promesse fût inconditionnel, Dieu posa des conditions pour que la descendance d’Abraham puisse conserver cette promesse. Dieu les avertit qu’Il leur retirerait Ses bénédictions s’ils méprisaient Ses lois et s’ils prenaient en horreur Ses ordonnances (Lévitique 26 :14-17).
Nous en sommes actuellement les témoins, alors que l’influence mondiale de la Grande-Bretagne diminue.
À l’apogée de son empire, la Grande-Bretagne possédait la majorité des portes maritimes mondiales. Plusieurs historiens leur ont donné le nom de « points d’étranglement » (ndt : l’expression anglaise est un jeu de mots faisant à la fois référence à un goulot d’étranglement [choke point] et à un point de contrôle [check point]). Ces lieux combinent une topographie naturelle et une situation géographique particulière créant des passages maritimes naturels, et celui qui les détient possède un avantage stratégique dans le domaine maritime.
Prenez par exemple le détroit de Malacca, qui voit passer chaque année 80% des importations japonaises de pétrole et 50.000 bateaux. La Grande-Bretagne a contrôlé ce passage maritime jusqu’à l’indépendance de Singapour en 1965. Pendant deux décennies, dans les années 1950 et 1960, la décolonisation de la Grande-Bretagne amena la nation britannique, jadis la plus puissante au monde, à se séparer de la majorité de ses portes maritimes. Voici la liste des territoires stratégiques conquis, puis perdus, par la Grande-Bretagne.
1815-1948 | Sri Lanka |
1882-1956 | Canal de Suez (Égypte) |
1819-1965 | Singapour |
1839-1967 | Golfe d’Aden |
1795-1975 | Base navale de Simon’s Town (Afrique du Sud) |
1841-1997 | Hong Kong |
La Grande-Bretagne détient toujours quelques portes maritimes. En plus de Gibraltar, elle contrôle toujours les Iles Falkland (baptisées Iles Malouines par l’Argentine, qui en réclame aussi la possession) pour lesquelles la Grande-Bretagne a sacrifié beaucoup de vies et d’argent, lors de la guerre de 1982, pour en garder le contrôle. Une autre possession stratégique de moindre importance est l’île de Diego Garcia, dans l’océan Indien, louée aux États-Unis par la Grande-Bretagne et qui joua un rôle important lors des deux Guerres du Golfe.
Les États-Unis ont aussi contrôlé plusieurs portes maritimes, dont la base navale de la Baie de Subic aux Philippines (1899-1992) et le Canal de Panama (1914-1999). La perte de ces portes maritimes engendra un affaiblissement de l’influence internationale – pour le canal de Panama, non seulement il a été rétrocédé au Panama, mais de plus cette ressource stratégique essentielle est maintenant gérée par une société originaire de République Populaire de Chine ! Que cela laisse-t-il présager dans le cas d’un conflit militaire ?
Comment se dessine l’avenir du contrôle britannique de Gibraltar ? À l’époque des armements nucléaires, les portes maritimes peuvent sembler superflues. Est-ce vraiment le cas ? La réponse est définitivement non ! Prenez par exemple le récent conflit en Ossétie du Sud. Quelques jours après le début du conflit, des navires de la Sixième Flotte de l’U.S. Navy traversèrent le détroit du Bosphore pour apporter de l’aide humanitaire aux Géorgiens, signifiant ainsi aux Russes l’intérêt américain pour ce conflit. Pour ce faire, les navires ont dû traverser le détroit de Gibraltar et celui du Bosphore. De nos jours, ce sont la Grande-Bretagne et la Turquie qui contrôlent ces points stratégiques – mais les choses pourraient changer. Alors que les États-Unis et la Grande-Bretagne sont contraints de faire des coupes budgétaires dans leurs dépenses militaires, l’Union européenne accroît son influence économique et militaire. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’Union européenne enjoigne la Grande-Bretagne à renoncer à sa base navale de Gibraltar, afin de l’intégrer sous le commandement européen.
Non, l’Espagne ne récupérera pas le contrôle exclusif de Gibraltar, car il est dans son intérêt de protéger aussi l’autre côté du détroit.
Les revendications de l’Espagne sur Gibraltar prennent un tout autre sens lorsque nous examinons les prétentions espagnoles sur le port stratégique de Ceuta en Afrique du Nord, faisant face à Gibraltar et contrôlé par l’Espagne depuis 1580. Le gouvernement du Maroc a déjà avancé l’argument que si l’Espagne récupérait le contrôle de Gibraltar, Ceuta devrait redevenir une possession marocaine, afin que l’Espagne ne contrôle pas les deux côtés du détroit permettant l’accès à la mer Méditerranée. De nombreux habitants de Ceuta sont hispanophones ou d’origine espagnole. Ils ne veulent pas devenir Marocains, tout comme les résidents anglophones de Gibraltar ne veulent pas devenir Espagnols.
Lors d’un référendum en 1967, les 12.138 résidents de Gibraltar ont fait savoir leur souhait de rester un territoire britannique ; seulement 44 d’entre eux souhaitaient repasser sous le contrôle espagnol. Et lors d’un vote en 2002, 98,97% des résidents de Gibraltar ont rejeté leur rattachement à l’Espagne.
Que va devenir Gibraltar, suite au déclin de la force navale britannique ? Une ancienne légende de Gibraltar dit que ce territoire restera britannique tant qu’une colonie de macaques berbères habitera sur le rocher. En 1942, apprenant que la population de macaques était presque décimée, le premier ministre Winston Churchill ordonna que des macaques marocains soient amenés pour repeupler la population de singes de Gibraltar. De nos jours, environ 230 macaques vivent sur le rocher. Partiront-ils ou mourront-ils ?
Dieu seul connaît la réponse. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’avenir des États-Unis et des nations de descendance britannique, lisez notre brochure gratuite intitulée Les États-Unis et la Grande-Bretagne selon la prophétie.