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La génétique humaine est puissante. Voir un fils grandir et adopter la même démarche que son père ou entendre une adolescente développer la même voix que sa mère peut être marquant. Si vous observez vos mains, vos yeux, vos cheveux et d’autres traits physiques, votre père et votre mère biologiques vous ont donné beaucoup d’eux-mêmes. Ce à quoi nous ressemblons extérieurement et intérieurement est en grande partie transmis par nos parents.
Ces traits héréditaires se trouvent dans l’ADN, ces longues molécules en forme d’échelle torsadée, composées de seulement quatre composants chimiques assemblés en 23 paires de chromosomes. La moitié vient de votre père et l’autre moitié de votre mère. Les gènes sont de courtes sections d’ADN et chacun d’entre eux remplit une fonction spécifique. Votre « génome » est l’ensemble complet de vos informations génétiques, encodées avec vos chromosomes et vos gènes. Lorsque des chercheurs ont « séquencé » pour la première fois le génome humain en entier, les hyperboles ont fait florès. Comme Richard Gibbs l’a écrit dans le journal Nature : « L’annonce a été saluée comme “la fin du commencement” et la rampe de lancement d’une nouvelle ère. »1 Nous croyions que nos gènes déterminaient non seulement des attributs physiques comme la couleur des yeux ou des cheveux, mais aussi des caractéristiques plus complexes, comme la criminalité ou la promiscuité. À partir de cette vision déterministe, il fut envisagé de concevoir des « super bébés » génétiquement modifiés et les théoriciens ont spéculé sur la possibilité de mélanger et d’assortir les facteurs « parfaits ». Les théories et les possibilités semblaient infinies.
La réalité est bien différente de la théorie. Les sceptiques du déterminisme génétique total ont soulevé des objections. Les scientifiques pensaient qu’il fallait plus de 100.000 gènes pour atteindre la complexité physique et comportementale humaine, mais le Projet du génome humain n’en a séquencé que 20.000. Et les études sur des jumeaux monozygotes n’ont pas réussi à utiliser l’ADN pour expliquer les différences notables concernant l’état de santé et les maladies contractées.
Même dans l’utérus, l’ADN laisse quelques questions sans réponse. Toutes les cellules des organes et des tissus d’une personne ont le même ADN, cependant les cellules présentes dans les différents tissus et organes ont des formes, des structures et des fonctions à la fois différentes et spécifiques. Par exemple, les cellules de la peau de vos mains et de vos globes oculaires partagent exactement le même ADN dans leur noyau. Mais il y a des différences évidentes entre la peau et un globe oculaire ! Comment expliquer le fait que le corps « sache » quel tissu doit se former à tel ou tel emplacement ? Si les cellules de la paume de votre main devenaient confuses, un globe oculaire pourrait théoriquement croître à cet endroit. Des gènes spécifiques sont activés ou désactivés au bon moment et au bon endroit.
Le domaine de l’épigénétique nous donne une vue encore plus détaillée de la complexité génétique. Cette discipline étudie les mécanismes réversibles par lesquels des facteurs environnementaux, tels que l’exercice ou l’abus d’alcool, peuvent « allumer » ou « éteindre » des gènes spécifiques en bien ou en mal pour le corps. Tout cela s’effectue sans modifier les gênes en eux-mêmes. Parmi les « marques » ou les « interrupteurs » épigénétiques, la méthylation et la modification des histones ont été les plus étudiées. La méthylation est l’ajout d’un élément chimique à un gène. Tout comme un « Post-it » recouvrant une partie d’un texte imprimé sur une page, un groupe méthyle ajouté peut bloquer l’efficacité de certaines protéines qui « lisent » le code génétique. Les gènes affectés sont ainsi désactivés ou « éteints ».
Les histones servent normalement de support à l’ancrage de l’ADN, tout comme les pages d’un livre sont attachées par la reliure, située derrière la tranche. Il est souvent difficile de bien ouvrir les pages d’un livre neuf et cela restreint la lecture. De la même manière, lorsque l’ADN est trop attaché à une histone, il devient inaccessible et il est « désactivé ». Comme la méthylation, ce facteur épigénétique peut être héréditaire.
L’épigénétique révèle des implications importantes au niveau de l’individu : nous avons un degré de responsabilité sur notre propre avenir et même sur celui de la prochaine génération. Les choix de mode de vie que nous effectuons pendant notre jeunesse affectent notre santé physique et mentale plus tard dans la vie. Les interrupteurs épigénétiques héréditaires transmis à nos enfants sont une source d’inquiétude encore plus grande. En se basant sur des études animales, des chercheurs ont établi que la consommation massive d’alcool pouvait affecter le développement cérébral d’un enfant n’ayant pas été exposé directement à l’alcool.2 Une étude menée en 2008 a découvert que les enfants dont les mères étaient enceintes d’eux pendant la famine aux Pays-Bas en 1944-1945 étaient plus enclins à développer des maladies cardiaques, du diabète de type 2 ou de la schizophrénie.3
Les scientifiques nous disent que la multitude d’éléments chimiques liés à la vie moderne peuvent déclencher des changements épigénétiques hors de notre contrôle. Les modifications épigénétiques causées par notre environnement pourraient affecter de plus en plus notre santé future, même si nous calculons les calories que nous consommons ou nos « pas » quotidiens.
L’humanité est vraiment conçue d’une manière formidable. Les merveilles du code génétique, écrit dans le code chimique magistral par la main de notre Créateur, nous surprennent de nos jours. L’abondance des facteurs épigénétiques, qui activent ou désactivent en partie ou totalement nos gènes, montre la profondeur et l’ampleur impressionnante de l’interaction entre l’ADN et l’environnement. Nous devrions avoir conscience de notre responsabilité de prendre soin du corps qui nous a été donné, de faire des choix judicieux en termes d’alimentation et d’exercice, ainsi que dans nos pensées.
Cependant, nous reconnaissons aussi que notre corps est soumis à l’impermanence. En dépit des millions d’euros et de dollars dépensés pour la recherche de l’allongement de la vie, nous finirons tous par mourir (Hébreux 9 :27). Les suppléments alimentaires coûteux, le jeûne intermittent ou la « force de caractère » la plus disciplinée et la plus efficace n’empêcheront pas l’issue fatale. Au-delà de toutes les promesses pour augmenter le potentiel humain, la mort est toujours présente. Aucune « parole de foi » ne peut détrôner le Dieu qui a programmé votre propre code génétique. Afin d’avoir une véritable espérance, nous devons voir au-delà des faux espoirs.
Saviez-vous que vous avez la promesse d’une existence qui ne soit pas conditionnée par des gènes corruptibles (1 Corinthiens 15 :53) ? La science ne peut pas toujours rendre l’ouïe à des oreilles sourdes et la vision aux aveugles. Elle n’arrive pas toujours à terrasser un cancer incontrôlé ou à restaurer un corps perclus de douleur. Cependant, notre Créateur prévoit de nous donner une existence magnifique lorsque nous naîtrons dans Sa famille (Jean 3 :5). Dieu ne se contente pas d’effectuer des réparations de fortune. Il ne nous donnera pas une autre structure génétique corruptible en nous réincarnant en poulet, en cochon, en vache, ni même en superhumain.
Dieu se prépare à une tâche qu’Il est le seul à pouvoir effectuer. Il planifie de vous transformer d’être mortel, que vous êtes, en être immortel (1 Corinthiens 15 :54). Il planifie de vous donner une puissance qui dépasse l’entendement, une puissance illimitée capable d’agir jusqu’aux confins de l’Univers (Hébreux 2 :8 ; Philippiens 3 :21). Nous sommes émerveillés par la conception stupéfiante et abasourdissante de notre corps (Psaume 139 :14), or ce n’est rien par rapport à l’avenir que votre Créateur a prévu pour vous (1 Corinthiens 2 :9). La génétique est puissante. Mais votre Créateur, qui a conçu votre corps et planifié un avenir à peine imaginable pour vous, est encore plus puissant.
1 “Le projet du génome humain reste une étape importante pour l'humanité”, ImpactoTIC.co, 15 avril 2021
2 “Binge Drinking and Intergenerational Implications”, Journal of the Endocrine Society, volume 2, n°7, juillet 2018, pages 672–686
3 “Persistent epigenetic differences associated with prenatal exposure to famine in humans”, Proceedings of the National Academy of Sciences, volume 105, n°44, 4 novembre 2008