Patrons et employés : à chacun sa part

Je les ai réunis et j’ai expliqué que je voulais établir un plan permettant à chaque employé de prendre part aux bénéfices. Cependant, plus tard dans la réunion, la discussion a commencé à tourner autour des avantages que les employés croyaient mériter. Les jours fériés payés ? Bien entendu. Une assurance maladie et une assurance vie ? Pas de problème. Des jours additionnels pour les fêtes religieuses ? OK. Puis des demandes sont arrivées pour les vêtements de travail et les repas payés.

Avant de m’en rendre compte, la réunion était terminée et je réalisai que j’avais ouvert la « boîte de Pandore » en essayant de faire plaisir à mes employés. Il restait encore une marge bénéficiaire, mais elle était tellement mince que je travaillerais pour presque rien, alors que je prenais bien soin de mes employés.

Quelques années plus tard, j’ai dû fermer cette entreprise car je ne pouvais plus financer son fonctionnement.

Quel était le problème ? J’ai appelé cela la « théorie du casse-croûte ». Peu d’employés apportent encore leur casse-croûte, mais c’est le terme que j’utilise pour illustrer le principe qu’un travailleur doit s’investir là où il/elle apporte son casse-croûte. Si vous faites partie d’une entreprise, vous faites partie de l’équipe et vous méritez d’avoir part aux bénéfices.

Employés et direction

Malheureusement, de nos jours, les employés et la direction essaient trop souvent d’exploiter l’autre – même lorsque cela finit par détruire les intérêts (et les bénéfices) de tous. Que déclare la Bible à ce sujet ?

Plusieurs versets parlent des règles à respecter entre les employeurs et les employés. Les deux fonctions sont nécessaires et honorables. Voyez : « Que tous ceux qui sont sous le joug de l’esclavage regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur » (1 Timothée 6 :1). Les employés devraient considérer leur employeur avec respect et honneur. De même, les employeurs ont aussi un devoir à accomplir envers leurs employés : « Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel » (Colossiens 4 :1).

De nos jours, le fossé entre la direction et les employés ne cesse de s’agrandir, conduisant souvent à des hostilités. De nombreux employeurs pourraient fournir du travail, mais hésitent à le faire, car ils craignent de se faire abuser et de ne pas en récolter les bénéfices pour subvenir aux besoins de leur propre entreprise et de leur famille. Dans notre économie moderne, ceux qui apportent leur casse-croûte ont souvent plus d’influence que la direction pour rendre une entreprise bénéficiaire ou non. Mais la direction a aussi une importance essentielle et non négligeable pour que l’entreprise prospère.

Mériter son salaire ?

Considérez la parabole des ouvriers, dans Matthieu 20 : « Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne » (verset 1). Le viticulteur proposa à ses employés un salaire qu’il jugeait raisonnable (verset 4). Plus tard dans la journée, il employa d’autres ouvriers, mais en fin de journée, ils reçurent tous le même salaire.

Les Écritures nous rappellent que « l’ouvrier mérite son salaire » (Luc 10 :7). Ce viticulteur payait-il trop cher les derniers ouvriers ? Ou payait-il trop peu les premiers ouvriers ? Au lieu d’être reconnaissants d’avoir trouvé un travail, de reconnaître la prérogative de l’employeur et de se souvenir du contrat qu’ils avaient passé avec lui, les premiers ouvriers « murmurèrent contre le maître de la maison » (Matthieu 20 :11).

Cela vous rappelle-t-il les conflits actuels entre les ouvriers et les employeurs ? Comme toujours, les instructions contenues dans les Écritures sont intemporelles. À moins de revenir aux valeurs enseignées par Jésus-Christ – des valeurs que nous trouvons dans la Bible – nous serons incapables d’avoir des relations apaisées entre les employés et les employeurs.