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Pourquoi certaines croyances sont-elles « acceptables », tandis que d’autres sont abominables ou maudites ? Comment différencier un hérétique d’un vrai chrétien ? L’Histoire nous donne une réponse étonnante !
« Hérétique ! Tu es anathème ! »
Ces paroles ont terrifié les prétendus chrétiens pendant le Moyen Âge. Ce jugement sévère qui signifiait une mise à l’écart de l’Église catholique romaine pouvait aussi être synonyme de torture et de mort – et c’était souvent le cas. Des milliers de gens ont été brûlés vifs sur un bûcher. S’éloigner de l’orthodoxie religieuse était risqué !
Qu’est-ce qu’un hérétique ? C’est une personne soutenant une « doctrine, opinion émise au sein de l’Église catholique et condamnée par elle comme corrompant les dogmes » (“hérésie”, Le Grand Robert). Le mot anathème signifie « celui, celle qui est l'objet d'opprobre, d'exécration, de malédiction » (“anathème”, ibid.) et pendant les 2000 ans d’existence de l’Église catholique, beaucoup ont été maudits et jugés coupables d’un crime punissable de torture ou de mort par les autorités civiles.
De nos jours, les érudits reconnaissent que l’Église telle qu’elle existait au premier siècle était très différente, dans ses croyances et ses pratiques, de celle qui lui succéda aux siècles suivants. Jesse Lyman Hurlbut, auteur et pasteur protestant, reconnaît la réalité de ce changement important : « Les cinquante années qui ont suivi cet événement [la mort de Paul] sont cachées comme derrière un rideau, à travers lequel nous aimerions discerner de quoi satisfaire notre soif d’information. Quand ce rideau se lève enfin, aux environs de l’an 120, grâce aux écrits des pères de l’Église, nous découvrons une chrétienté qui, sous bien des aspects, diffère beaucoup de celle que nous avons connue aux jours de Pierre et de Paul » (L’histoire de l’Église chrétienne, page 31, éditions Vida, traduction Philippe Le Perru). De nos jours, les historiens appellent l’Église chrétienne d’avant ces changements, qui débutèrent aux deuxième et troisième siècles, « l’Église originelle ».
À quoi ressemblait la vie d’un disciple du Christ, à l’époque des apôtres ? Historiquement, il existe de nombreuses différences avec aujourd’hui. Par exemple, ils observaient le sabbat biblique, d’après le commandement : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier » (Exode 20 :8), les Jours saints annuels (Exode 23 :12-16 ; Lévitique 23 ; Hébreux 4 :9-10 ; 1 Corinthiens 5 :8), ainsi que la Pâque chrétienne (Luc 22 :15 ; 1 Corinthiens 11 :23-25). Les membres non-Juifs de l’Église originelle « n’essayaient pas de judaïser » lorsqu’ils observaient les Dix Commandements, ils s’efforçaient plutôt d’obéir à Dieu (Matthieu 19 :17 ; 1 Jean 2 :3-4 ; 5 :3 ; Apocalypse 14 :12).
« L’Église originelle » croyait que l’Évangile du Royaume de Dieu, prêché par Jésus, parlait d’un Royaume littéral qui serait établi par Jésus de Nazareth sur cette Terre, lorsqu’Il reviendrait en tant que Messie établir Son règne millénaire. Pourtant, dans l’esprit de nombreux prétendus chrétiens, le retour du Christ à la tête d’un Royaume terrestre établi à Jérusalem n’est pas une réalité, mais plutôt une simple allégorie. Le fait de croire à un « Messie politique » pourrait être qualifié d’hérésie.
Jésus déclara : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16 :15). Pourtant, des milliards de prétendus chrétiens dans le monde ne sont pas d’accord avec le véritable Évangile.
Voyez ce que le plus grand groupe de prétendus chrétiens – avec plus d’un milliard de fidèles – enseigne à ses membres : « Le Royaume est déjà là, non pas de manière éclatante et encore moins par une restauration politique mais par une vie nouvelle […] dont la semence est déposée au cœur de l’homme […] Certains saints n’ont pas hésité à dire que le baptême installait la présence du Royaume dans le cœur des fidèles » (Encyclopédie catholique Théo, 2009, pages 954). D’autres identifient le Royaume de Dieu avec les cieux où ils espèrent vivre après leur mort. D’autres ne montrent aucun intérêt pour le Royaume de Dieu et se focalisent uniquement sur la personne de Jésus-Christ.
Ils ne peuvent pas tous avoir raison. Après la mort et la résurrection du Christ, les doctrines enseignées au nom du « christianisme » n’ont cessé de se diversifier. Au premier siècle apr. J.-C., les apôtres devaient déjà se battre contre de faux enseignants et de fausses doctrines. L’apôtre Paul déplorait les enseignements trompeurs importés dans l’Église originelle : « Je m’étonne que vous abandonniez si promptement celui qui vous avait appelés à la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile ; non qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l’Évangile de Christ » (Galates 1 :6-7, Ostervald).
À l’origine, l’Église fondée par Jésus-Christ croyait que Celui-ci reviendrait dans la puissance et la gloire pour établir un Royaume mondial et que Ses saints gouverneraient avec Lui pendant le « Millénium ». Bien que ce message d’espoir ait été au cœur du véritable christianisme à ses débuts, il fut ensuite rejeté et considéré comme une simple allégorie. L’orthodoxie de l’Église du premier siècle fut rapidement qualifiée d’hérésie.
Paul avertit aussi que de faux ministres s’élèveraient et enseigneraient de fausses doctrines. « Mais j’agis et j’agirai de la sorte pour ôter ce prétexte à ceux qui cherchent un prétexte, afin qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11 :12-15).
Au quatrième siècle apr. J.-C., l’Église catholique a tenu une série de conciles, ou de synodes, pour déterminer les doctrines qui devraient dorénavant s’appliquer. Pendant le Concile de Nicée (en 325), l’observance du dimanche fut officiellement codifiée (ainsi que d’autres doctrines). Pendant le Concile de Laodicée (vers 364), non seulement l’observance du dimanche fut réaffirmée, mais celle du sabbat biblique du septième jour fut interdite. Les dirigeants catholiques prirent cette décision car l’observance des Dix Commandements – y compris le sabbat du septième jour – était encore très répandue.
Le canon 29 du Concile de Laodicée déclare « que des chrétiens ne doivent pas judaïser et se reposer le samedi, mais travailler ce jour-là, préférant, si du moins ils le peuvent, se reposer le dimanche, en tant que chrétiens ; mais s’ils se trouvent judaïser, qu’ils soient anathèmes auprès du Christ » (La collection canonique d’Antioche, page 309).
Le Concile de Laodicée ne fit pas qu’interdire aux gens de se reposer pendant le sabbat biblique, comme le quatrième commandement l’ordonne, mais il leur imposa de travailler ce jour-là – profanant ainsi ce que Dieu avait sanctifié. Ceux qui refusaient de briser le commandement du sabbat étaient excommuniés en tant qu’hérétiques et ils étaient déclarés anathèmes.
« L’anathème, ou excommunication solennelle, a lieu avec un cérémonial beaucoup plus imposant. L’évêque […] est assis sur un fauteuil, devant le grand autel. » Le pape Zacharie (741-752) rédigea une formule pour cette cérémonie : « “C’est pourquoi par le jugement du Dieu tout puissant Père et Fils et Saint-Esprit, et de saint Pierre, prince des apôtres, et de tous les saints, ainsi que par notre propre autorité, quelque indigne que nous en soyons, et par la puissance que nous avons reçue de Dieu de lier et de délier sur la terre et dans le ciel, nous décrétons l’anathème et l’excommunication contre un tel [nom de la personne], ainsi que contre tous ses complices et partisans, après l’avoir séparé de la participation au corps et au sang de Jésus-Christ, retranché de la société de tous les chrétiens et du sein de notre sainte mère l’Église, tant dans le ciel que sur la terre ; nous portons contre lui un jugement de damnation en société du diable et de ses anges, et le vouons aux feux éternels, jusqu’à ce qu’il parvienne à s’échapper des filets du démon, qu’il revienne à pénitence et amendement, et satisfasse l’Église qu’il a offensée, le livrant à la peine du feu, que lui fera souffrir Satan, afin que son âme puisse être sauvée au grand jour du jugement.” Les douze répondent trois fois : Qu’ainsi soit fait ! » (Dictionnaire de la liturgie catholique, pages 588-589).
Ces croyants étaient exclus… excommuniés… damnés !
Jésus avait prophétisé que Son Église serait un « petit troupeau » (Luc 12 :32) qui endurerait la persécution. « Ils vous excluront des synagogues ; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu » (Jean 16 :2). Il annonça aussi : « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… » (Jean 15 :20). Et cela se poursuivrait jusqu’à Son second Avènement : « Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom » (Matthieu 24 :9).
Existe-t-il actuellement des groupes se professant chrétiens, mais considérés comme hérétiques ? Assurément, oui. Mais ces groupes qui diffèrent du christianisme « dominant » sont désormais appelés des « cultes » et non des hérétiques. Le mot « culte » conserve néanmoins un sens négatif et en l’entendant, la plupart des gens ont tendance à penser à un groupe qui maltraite ses membres physiquement ou psychologiquement. Dans l’étude des religions, ce terme a pourtant une définition bien plus simple : « Pratiques réglées par une religion pour rendre hommage à la divinité » (“culte”, Le Grand Robert).
Dans les écrits du dix-neuvième siècle, le mot « culte » ne porte pas de jugement. C’est un synonyme de « secte » ou « dénomination ». De nos jours, la signification des mots « culte » et « secte » a changé, et ces mots ont une connotation négative. Ils sont utilisés pour définir des groupes plaçant leurs membres dans un état extrême de stress physique, émotionnel ou personnel. Dans le « christianisme dominant », l’utilisation du mot « culte » désigne les Églises qui n’enseignent pas sa théologie.
Un des livres les plus influents à ce sujet a été écrit par Walter Martin. Il qualifie plusieurs groupes religieux de cultes non-chrétiens à cause de leur théologie. Il cite l’éminent professeur et théologien Charles Braden : « Par le terme culte, je n’entends rien de dérogatoire pour les groupes ainsi classifiés. Tel que je le définis, un culte est un groupe religieux qui diffère significativement sur un ou plusieurs aspects, dans ses croyances ou ses pratiques, des groupes religieux considérés comme les expressions normatives de la religion dans notre culture absolue […] D’un point de vue théologique, les cultes contiennent de nombreuses déviations importantes de la chrétienté [catholique] historique. Mais paradoxalement, ces cultes insistent pour continuer à être qualifiés de chrétiens » (Kingdom of the Cults, 1965, page 11).
Martin a aussi écrit qu’un « culte est un groupe de gens réunis autour de l’interprétation de la Bible par un individu et il se caractérise par ses déviations importantes du christianisme orthodoxe au niveau des doctrines cardinales de la foi chrétienne » (Rise of Cults, page 12). Notez bien ! Lorsque Martin parle des « doctrines cardinales », il se réfère à l’orthodoxie qui s’est développée après le premier siècle et codifiée ensuite sous l’autorité de l’Église catholique. La plupart des historiens, séculiers ou religieux, comprennent cela.
Voyez ce commentaire écrit par Josh McDowell et Don Stewart : « Un culte est une perversion, une distorsion du christianisme biblique et/ou le rejet des enseignements historiques de l’Église chrétienne » (Understanding the Cults, page 17). Leur définition va à l’encontre de l’image habituelle d’un « culte ». Au contraire, ils reconnaissent que « dans la plupart des cas, nous aurions bien du mal à isoler un élément de la méthodologie d’un culte qui n’est pas présent chez les Églises dominantes. Pour les chrétiens, le problème principal avec les cultes devrait être la théologie » (ibid., page 20).
Comme McDowell et Stewart, beaucoup d’auteurs disent qu’un groupe religieux ne doit pas nécessairement être néfaste pour être qualifié de culte – il doit juste être différent. Ironiquement, tout en disant cela, ils rejettent un grand nombre de croyances et de pratiques de l’Église du premier siècle. Par exemple, ils considèrent que l’observance du sabbat du septième jour, gardé par Jésus-Christ et les apôtres, peut être considérée comme la marque d’un culte !
De nombreux ministres des Églises « dominantes » craignent que leurs ouailles s’engagent dans une étude biblique personnelle qui les conduirait à s’éloigner des enseignements codifiés par l’Église catholique, lors du Concile de Laodicée, au quatrième siècle. Ils sont prompts à utiliser le mot effrayant de « culte » pour éloigner les curieux d’un groupe théologiquement différent. Le fait d’étiqueter une foi religieuse de culte crée inévitablement de la crainte et de la suspicion vis-à-vis de ses membres. Cela peut transformer un simple désaccord théologique en quelque chose allant bien au-delà de la simple bigoterie.
De nos jours, comme au quatrième siècle, les gens qui restent accrochés à la foi originelle de Jésus-Christ, la foi du premier siècle, sont souvent marginalisés en étant qualifiés d’hérétiques et de membres d’un culte non-chrétien. Ils sont « exclus… excommuniés… damnés ». Une fois encore, le « christianisme dominant » déclare à la foi originelle : « Hérétique ! Tu es anathème ! »
Suivrez-vous la majorité ? Ou mettrez-vous en pratique le christianisme originel du « petit troupeau » du Christ – le christianisme que vous trouvez dans la Bible – peu importe ce que les autres diront à votre sujet ?