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Chaque année, des millions d’enfants à naître sont assassinés dans le ventre de leur mère. L’acceptation générale de la pratique des avortements est-elle un signe révélateur de ce que nous sommes – et de ce qu’est la société actuelle ? Quel est l’avenir d’un monde dans lequel on pratique l’avortement de façon routinière ? Il faut que vous le sachiez !
Au cours des quarante dernières années, le thème de l’avortement a pris le devant de la scène. Il a provoqué des controverses à l’échelle mondiale en opposant des gens, en divisant des régions, et en obligeant certaines organisations religieuses à prendre position contre l’État. Les plus zélés partisans de l’avortement – les « pro-choix » – débattent et expliquent passionnément leur position avec autant de détermination qu’un nombre égal d’opposants – « les pro-vie » – à cette pratique. La confrontation des deux points de vue est souvent émotionnelle et amère, devenant parfois violente – et même mortelle. Un observateur a constaté que « peu de sujets ont autant divisé la société contemporaine » (The Ethics of Abortion, Baird & Rosenbaum, page 7. C’est nous qui traduisons tout au long de cet article). Pour comprendre ce thème porteur d’émotions, il nous importe de savoir pourquoi l’avortement a nourri la controverse à notre époque, et reconnaître ce qui, finalement, sera mis en jeu. Une question plus importante encore se pose : « Jusqu’où l’acceptation de l’avortement conduira-t-elle notre société ? »
Pourquoi l’avortement est-il devenu un sujet de controverse au sein de nombreux pays actuels ? Durant des siècles, l’avortement était méprisé et interdit dans beaucoup de nations. Cependant, au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, il a été premièrement admis, puis adopté ! Avec le déclin de l’influence des valeurs judéo-chrétiennes, et conséquemment le rejet de la morale biblique, beaucoup de gens ont adopté des comportements sexuels permissifs. La « liberté de procréer » devint le cri de ralliement des femmes, qui avaient abandonné leur rôle traditionnel et qui avaient pris goût à la liberté sexuelle, sans vouloir en assumer les conséquences. Simultanément, par crainte de surpopulation mondiale, des gouvernements ont commencé à subventionner – et même à imposer parfois, comme en Chine – l’avortement comme moyen de « contrôle des naissances ».
Beaucoup plus qu’ailleurs, les États-Unis sont divisés sur la question, car une grande partie de la population respecte encore les normes morales bibliques. En Europe, l’avortement est – de loin – moins débattu, alors qu’à peine 10% de la population assiste régulièrement aux services religieux, contre près de 50% aux États-Unis.
Aux États-Unis, les activistes « pro-vie » sont interpellés à cause de l’ampleur du problème, quoique ce dernier soit encore plus grand ailleurs. Depuis la légalisation de l’avortement, en 1973, par la Cour suprême des États-Unis (la décision Roe Wade) près d’un million et demi d’avortements sont pratiqués chaque année – soit près de quarante millions de jeunes vies supprimées ! En Grande-Bretagne, ce sont plus de six millions d’enfants tués depuis que cette pratique a été légalisée, en 1967. Dans l’ex-Union soviétique et dans le bloc des pays de l’est, la plupart des grossesses ont fini par un avortement. En Chine, où la loi existe depuis 1957, plus de cent millions d’avortements ont été pratiqués en quarante ans. En 1979, la Chine a mis en place sa politique de « l’enfant unique », qui dissuadait sévèrement la plupart des parents d’avoir un second enfant. Avec la vulgarisation de la technologie des ultrasons (qui permet de connaître le sexe d’un enfant dans le ventre de sa mère), est apparu le phénomène de l’avortement sélectif, auquel les familles obligées de restreindre leur progéniture à un enfant unique avaient recours pour supprimer les filles à naître, afin de conserver un garçon. Rien d’étonnant à ce qu’aujourd’hui, les jeunes Chinois habitant en ville sont majoritairement masculins !
Ailleurs – principalement en Afrique et en Amérique latine – les avortements sont autorisés au cas où la mère risquerait de rencontrer de graves complications, ou qu’elle risquerait de mourir en accouchant normalement.
De par le monde, le nombre d’avortements est estimé entre quarante et cinquante millions par an (voir The Abortion Debate, Kulczycki, page 5). Cela signifie que le quart des grossesses finit en avortement – par empoisonnement, par démembrement ou par succion !
En Allemagne, durant la Deuxième Guerre mondiale, le mouvement nazi d’Adolf Hittler a fait disparaître un nombre estimé à six millions de Juifs, auquel on a donné le nom d’Holocauste. Après la guerre, les responsables de cette barbarie et de cette cruauté furent jugés et condamnés pour crime contre l’humanité, et le monde, scandalisé, était suspendu au verdict. Cependant, à notre époque, des dizaines de millions d’enfants à naître meurent chaque jour – et beaucoup d’entre eux au sein des nations qui siégeaient au tribunal de Nuremberg.
Rien d’étonnant que l’on ait parfois qualifié d’holocauste moderne la vague d’avortements sans précédent. L’abattage en masse d’enfants à naître, accepté légalement et socialement par nos nations modernes, dépasse, de loin, le nombre de morts en Allemagne sous les nazis, en Russie sous Staline, en Chine sous Mao Tsé Toung, et au Cambodge sous Pol Poth – bien que peu de gens s’en émeuvent aujourd’hui ? En fait, ceux qui parlent contre l’avortement sont couramment qualifiés de rétrogrades et de fanatiques religieux de droite.
Mais, comment en sommes-nous arrivés au point où des individus modernes et éduqués – ayant hérité de valeurs chrétiennes, qui considéraient l’avortement comme illégal et immoral – acceptent et revendiquent que cette pratique soit reconnue légalement ? La réponse réside dans l’argumentation des partisans de l’avortement, qui brouillent le véritable débat au cœur de la controverse. Lorsqu’on examine attentivement leurs arguments – labellisés « intellectuels » et « progressistes » – on s’aperçoit qu’ils sont superficiels et partiaux, ignorant délibérément les faits de base établis en matière de biologie.
Les défenseurs de cette pratique prétendent qu’au début de la grossesse, l’embryon n’est pas vraiment une vie humaine, mais rien qu’un « amas de cellules » qui ressemble davantage à un têtard qu’à un être humain. Néanmoins, toutes ces diverses cellules se développent de façon telle qu’elles ne produiront jamais un têtard, ni un arbre, ni un singe ! Quelque dix ou douze semaines plus tard, ce petit être aura un visage humain, des bras, des mains et des doigts, des jambes, des pieds et des orteils. Il semble sourire et suce son pouce, il réagit même aux bruits ! Il est un être humain en miniature. Il ne ressemble pas tout à fait à un être humain au cours des premières semaines de son développement, mais cela ne fait pas de lui un « sous-humain ».
Les partisans de l’avortement aiment à rendre obscur le débat sur le moment où la vie commence. Ils prétendent que la vie ne commence pas jusqu’à ce que l’on ait détecté un mouvement, ou que le premier souffle ait été inspiré, ou que le fœtus puisse vivre par lui-même, afin de justifier qu’avant d’avoir atteint ce stade, on n’a pas vraiment supprimé une vie humaine. Cependant, il est un fait reconnu par la biologie que la vie commence au moment de la conception. Dès cet instant, chaque cellule de l’embryon qui se développe contient le nombre exact de chromosomes, ainsi que tous les éléments génétiques qui distinguent le nouvel être humain de ses parents. Certains prétendent que le fœtus n’est qu’un organe – une partie du corps de la mère comme l’appendice ou une verrue – et qu’il appartient à la maman de décider si elle veut le garder ou l’extraire. Cependant, dès sa conception, le fœtus a une construction génétique qui le différentie des organes du corps de sa mère. Mettre fin à cette vie revient à supprimer un individu qui est génétiquement unique. Il est biologiquement impossible de tirer un trait sur ce point, pour affirmer que la vie commence à un moment autre que celui de la conception. Le fœtus bouge dans le ventre de sa mère avant que celle-ci ne puisse le ressentir. Néanmoins, un fœtus ne pourrait pas se suffire à lui-même à l’extérieur du corps de sa mère, de même qu’un bébé ne peut pas se suffire à lui-même à sa naissance ! Il doit être alimenté, soigné et élevé au cours des années avant d’être capable de ne plus dépendre d’un autre.
On dit également qu’en réduisant le nombre de grossesses non désirées, l’avortement légal réduira les incidents liés aux mauvais traitements infligés aux enfants, puisque tous les bébés auront été désirés et aimés. Néanmoins, depuis que l’avortement a été légalisé, les conséquences des mauvais traitements infligés aux enfants n’ont pas cessé d’augmenter !
L’argument selon lequel l’avortement doit être légalisé pour résoudre les cas de viol, d’inceste ou de détection d’anomalies à la naissance, ignore le fait que ces cas malheureux, relativement rares, ne représentent qu’une infime proportion des avortements pratiqués aujourd’hui (reportez-vous au tableau). Beaucoup d’avortements sont pratiqués sur des adolescentes sexuellement actives, pour des raisons purement personnelles (et souvent égoïstes) (Kulczycki, page 1). Les avortements sur commande – « une liquidation par commodité » – sont fréquemment demandés pour se soustraire aux responsabilités, ou à l’embarras d’une conception non désirée (Slouching Towards Gomorrah, Bork, page 180).
Les raisons invoquées pour l’avortement : |
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Un bébé bouleversera ma vie | 76% |
Ne peut pas se charger d’un bébé maintenant | 68% |
Ne veut pas d’une famille monoparentale | 51% |
Pas prête à prendre cette responsabilité | 31% |
Ne veut pas que les autres la sachent enceinte | 31% |
Pas mature pour avoir un enfant | 30% |
Le fœtus a un problème de formation | 07% |
Femme victime de viol ou d’inceste | 01% |
Family Planning Perspectives, juillet/août 1988, pages 169-170. |
Robert Bork, le juriste, a montré que la décision de la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé l’avortement, a été saluée par les féministes comme une « borne dans la marche des femmes pour l’égalité […] le sujet n’a rien à voir avec l’humanité du fœtus, mais va pleinement dans le sens de la libération de la femme » (Bork, page 183). L’argumentation des partisans de l’avortement a pour but de faire avancer les droits de la femme – en dépit du fait que la femme ne serait pas ce qu’elle est, sans utérus maternel !
Dans la Grèce antique et la Rome païenne, les enfants non désirés étaient abandonnés et finissaient par mourir. L’avortement était une pratique acceptée, et de multiples méthodes étaient disponibles. Platon et Aristote plaidaient pour l’avortement, afin de limiter la taille de la famille. Quoique la loi romaine était plutôt favorable à la famille, elle ne s’opposait pas à l’avortement. Avec le déclin de Rome, on constata une recrudescence de crimes, de promiscuité – et d’avortements. Le christianisme, au contraire, interdisait le meurtre et enseignait que la vie est sacrée, défiant par là les valeurs païennes et contribuant à ce que certains ont appelé la « première guerre de l’avortement » (voir Christianity Today, 6 octobre 1989). Ce conflit de valeurs (non seulement visible dans les Écritures, mais également dans les écrits des premiers « Pères de l’Église ») a, depuis des siècles, formé les attitudes anti-avortements de la civilisation occidentale.
Une autre « guerre de l’avortement » éclata aux alentours de 1850, lorsque l’avortement trouva un regain de popularité à travers les États-Unis stimulés par de nouvelles valeurs produites par la révolution industrielle. La médecine, néanmoins, réussit à faire adopter des lois restrictives pour faire baisser le nombre des avortements pratiqués par des praticiens non qualifiés, limitant par la même occasion les effets de la concurrence.
Dans les années 1930, les nazis allemands firent passer des lois qui légalisaient l’élimination physique des personnes âgées et des infirmes. Ce principe fut, plus tard, étendu à l’élimination des Juifs, des Gitans et des éléments « indésirables » de la société. Finalement, l’Allemagne nazie ne chercha pas à promouvoir l’avortement dans la population considérée par les généticiens comme socialement désirable.
Les « guerres sur l’avortement » ne culminèrent pas avant le milieu du 20ème siècle. Au cours des années 1960 et 1970, les États-Unis et le Royaume-Uni suivirent l’exemple laissé par la Chine et l’Union soviétique, qui avaient légalisé l’avortement. Le système de valeurs séculaire fut, dès lors, remplacé par l’ancien mode de vie païen au sein d’un grand nombre de nations « chrétiennes », de par le monde.
Il y a cinquante ans, des gens comme il faut furent scandalisés d’apprendre que des médecins nazis avaient fait des expériences sur des êtres humains vivants, à des fins « scientifiques », et qu’ils avaient récolté des organes humains pour en faire commerce. Aujourd’hui, il n’y a que peu de gens qui s’inquiètent du commerce des tissus humains, prélevés sur des fœtus avortés, entrant même dans la composition de crèmes pour le visage ! Comme la société a changé ! Depuis que l’avortement et l’euthanasie ont été légalisés en Hollande, on estime que 8% des nourrissons qui meurent chaque année sont tués par des médecins ! Un observateur a fait remarquer ce qui suit : « Il a fallu à la Hollande presque trente ans de pratique médicale pour que les médecins hollandais soient capables d’utiliser un mode d’euthanasie, que certains médecins allemands avaient laissé en suspens après Nuremberg. »
La dimension historique de la controverse sur l’avortement est affligeante. Mais qu’en est-il de la question morale ? L’avortement est-il bien ou mal ? Que dit la Bible à ce sujet ?
L’apôtre Paul a écrit : « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi » (1 Timothée 5 :8). Pourrait-on prétendre qu’un chrétien prend soin d’un membre de sa famille en le tuant ? Souvenez-vous que l’un des Dix Commandements condamne spécifiquement le meurtre (Exode 20 :13). Autrement dit, toute méthode de contrôle de naissance, qui occasionne un avortement, est assimilable à un crime.
Moïse avait mis en garde les Israélites contre la pratique des coutumes pécheresses de leurs voisins cananéens – ce qui incluait l’infanticide. Il leur avait dit : « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu […] et même elles brûlaient au feu leurs fils et leurs filles en l’honneur de leurs dieux » (Deutéronome 18 :9-14 ; 12 :31).
Le roi David nous révèle que les Israélites irritèrent Dieu, car « ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux idoles, ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles » (Psaume 106 :32-39). Le prophète Ézéchiel rappela l’avertissement divin, avec une voix de tonnerre, qu’ils avaient oublié Dieu et qu’ils avaient « égorgé mes fils […] il y a du sang à leurs mains […] et les enfants qu’elles m’avaient enfantés, elles les ont fait passer par le feu pour qu’ils leur servent d’aliment » (Ézéchiel 16 :21 ; 23 :37).
Au mépris des instructions divines, l’ancien Israël avait adopté des pratiques barbares païennes de meurtres d’enfants ! En réplique, le prophète Jérémie les avertit : « Jusque sur les pans de ton habit se trouve le sang de pauvres innocents […] Voici, je vais faire venir sur ce lieu un malheur qui étourdira les oreilles de quiconque en entendra parler. Ils m’ont abandonné […] C’est pourquoi voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où ce lieu ne sera plus appelé Topheth et vallée de Ben-Hinnom [où les enfants étaient sacrifiés], mais où on l’appellera vallée du carnage [où Dieu Se servira de nations étrangères afin de punir Son peuple d’avoir tué ses propres enfants] » (voir Jérémie 2 :34 ; 19 :3-6). Ces passages révèlent à quel point Dieu condamne le massacre d’enfants, qu’ils soient des nourrissons ou des enfants à naître !
Des « philosophes », comme Peter Singer, de l’université de Princeton, ont émis l’argument qu’un fœtus à naître a moins de valeur qu’un être humain. Cette « nouvelle » idée était déjà fort populaire chez beaucoup d’anciens philosophes païens. Cependant, cette approche est clairement contredite par la Bible. Lisez ce que Dieu avait dit à Jérémie : « Avant que je t’aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu sois sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations » (Jérémie 1 :5). Un ange fut envoyé près de Zacharie, le père de Jean-Baptiste pour dire : « Il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère » (Luc 1 :15). La Bible révèle que Dieu considère les enfants à naître comme des êtres humains, et que supprimer un nourrisson né, ou à naître, suscitera la colère du Dieu tout puissant ! Notre société laïque a oublié ces avertissements !
Où nous conduira la légalisation de l’avortement au sein de nos nations modernes ? Quel accueil nos sociétés réservent-elles à cette pratique ? Le juge, Robert Bork, qualifie la décision de la Cour suprême des États-Unis, ayant légalisé l’avortement, d’une tentative pour imposer les valeurs des élites laïques libérales au reste de la nation (voir Bork, page 174). Il remarque ce qui suit : « L’avortement nous a montré ce que nous sommes », et il reflète « la bestialité de notre culture » (Ibid., page 182). Il déclare : « L’élimination systématique, à grande échelle, d’enfants à naître est révélatrice de l’indifférence générale qui ne cesse de croître depuis un certain temps à l’égard de la vie humaine. L’avortement […] renforce et légalise le nihilisme [au mépris des valeurs traditionnelles] qui se répand dans notre culture en considérant qu’une mise à mort par commodité est acceptable » (Ibid., page 192).
Le critique social britannique, Peter Hitchens, observe la même chose en écrivant que l’avortement « corrompt toute société qui le rend libre. L’idée qu’une vie innocente puisse être supprimée avec l’appui de la loi, parce que cela arrange les autres ou que cela est, supposément, bon pour la société, anéantira le sens même de la loi, à partir du moment où tout le monde l’aura admise » (The Spectator, 7 août 2004). Le chroniqueur britannique, Bruce Anderson, écrivit : « Depuis quarante ans, l’avortement clinique est devenu indispensable à notre système de société permissive. Le droit absolu au plaisir sexuel réclame, en plus de la contraception, celle qui est rétroactive [l’avortement] » (The Spectator, 17 juillet 2004).
Même ceux qui tentent de circonscrire le débat en termes de « droits à la reproduction » ne peuvent pas, honnêtement, nier la tendance sociale négative, consécutive à l’acceptation de l’avortement. Tout ce qu’ils trouvent à répliquer consiste à dire que, d’après leur système de valeurs, ces tendances négatives représentent le prix fort à payer. En fin de compte, deux questions se posent : Quelles sont les valeurs qui prédomineront – et qui contrôlera la société ? Dr Andrzej Kulczycki, consultant aux Nations unies, a fait remarquer que « le débat sur l’avortement était le reflet d’un conflit relatif à qui dirige la société » – les sociaux libéraux ou les religieux, ainsi que les sociaux conservateurs – « leurs divergences de vue s’opposent sur le fœtus, sur la femme, et en réalité sur la structure du monde tel qu’ils l’imaginent » (The Abortion Debate, Kulczycki, pages 157, 18). Ces points de vue conflictuels sont au cœur des guerres culturelles, qui séparent actuellement des gens et divisent des nations.
Il est significatif que l’avortement soit désormais largement accepté dans un grand nombre de cultures, censément « chrétiennes ». Les prophéties divines avertissent que, « dans les derniers jours », les gens seront « égoïstes [attachés à leurs droits, sans considération envers les autres] insensibles [durs et sans affection naturelle – des mères envers leurs enfants] cruels » (2 Timothée 3 :1-5). Ces prophéties décrivent clairement notre monde actuel, mais la tendance empirera au cours des années à venir. Heureusement, le retour de Jésus-Christ établira bientôt le Royaume de Dieu, et rétablira les valeurs bibliques, dont « le cœur des pères [et des mères] à leurs enfants ». Alors, le tragique holocauste moderne de l’avortement deviendra une chose du passé !
Les nations modernes devraient apprendre la leçon cruelle de la façon dont furent traités les enfants de l’ancienne Carthage, et le destin final de cette cité. En l’an 300 av. J.-C., Carthage était le centre d’un riche empire commercial, rivalisant avec Rome. Ses citoyens étaient riches, cultivés et éduqués, mais durs à l’égard des autres. Les orphelins et les veuves indésirables étaient supprimés, « afin de limiter la pauvreté et la souffrance dans la cité » (When Nations Die, Black, page 164). Les Carthaginois immolèrent des milliers de leurs enfants pour s’attirer les bonnes grâces de Tanet, leur divinité protectrice. D’anciens écrivains ont rapporté que, de fréquents sacrifices publics « avaient lieu devant la statue en bronze du dieu, dont les bras étaient tendus au-dessus d’un foyer ardent ; l’enfant roulait sur les bras et tombait » dans les flammes (The Phoenicians and the West, Aubet, page 211). La nécropole de Carthage contenait plus de vingt mille urnes pleines des restes carbonisés de nourrissons et d’enfants. Cette pratique effrayante cessa lorsque les Romains assiégèrent et détruisirent Carthage, en l’an 146 av. J.-C.
L’historien Jim Nelson Black se demanda en quoi le meurtre d’enfants à naître, dans notre société moderne, différait des meurtres d’enfants dans l’ancienne Carthage ! Il écrivit : « L’avortement n’est-il pas un rite sacrificiel de notre culture, dédié aux dieux du matérialisme et de la convoitise ? Les Phéniciens ont tué des milliers d’enfants […] mais dans toute l’histoire de Carthage ou de Rome, ils n’en n’ont jamais tué trente millions au nom du « droit des femmes à être maîtresses de leur corps » (Black, page 166).
Les médias ont beaucoup prêté attention à la célèbre religieuse catholique, Mère Thérèsa, mais ils ont rarement rendu compte de ses reproches cinglants envers la société contemporaine. Mère Thérèsa compara l’avortement à « une guerre contre l’enfant à un meurtre direct perpétré contre un enfant innocent, assassiné par sa propre mère. Si nous acceptons qu’une mère puisse même tuer son propre enfant, comment pouvons-nous empêcher les gens de ne pas tuer quelqu’un d’autre ? […] Un pays qui accepte l’avortement n’enseigne pas l’amour à ses ressortissants, mais à utiliser la violence pour obtenir ce qu’ils veulent. C’est pourquoi, l’avortement est le plus grand destructeur de la paix et de l’amour qui soit » (Ibid., pages 214-215).
Carthage poursuivit les meurtres barbares d’enfants jusqu’au jour où elle fut détruite. Notre société actuelle, qui permet des choses plus abominables, subira-t-elle le même sort ?