Où Friedrich Merz veut-il emmener l’Europe ?

Dimanche dernier, avant que les résultats des élections allemandes ne soient entièrement comptabilisés, le prochain chancelier allemand, Friedrich Merz, réagissait déjà à un « effondrement » de la relation transatlantique (lecho.be, 24 février 2025). Lors d’un débat après l’élection, M. Merz a déclaré : « Ma priorité absolue sera de renforcer l’Europe le plus rapidement possible, de manière à ce que nous obtenions peu à peu une véritable indépendance vis-à-vis des États-Unis. » En fait, il semblait considérer les choses comme tellement urgentes que, selon L’Écho, on n’est pas sûr si on parlera « encore de l’Otan dans sa forme actuelle d’ici à son prochain sommet, fin juin ? L’Allemand pose ouvertement la question, et celle, corollaire, de savoir “si nous ne devrons pas établir beaucoup plus rapidement une capacité de défense européenne autonome”. »

Il semble que M. Merz soit beaucoup plus affirmé que son prédécesseur et qu’il ait des objectifs plus ambitieux pour renforcer le rôle de leader de l’Allemagne en Europe (Politico, 21 février 2025). Certains analystes mettent en garde contre d’éventuels conflits entre M. Merz et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en raison de leur passé politique. Cependant, d’autres pensent que les deux dirigeants travailleront ensemble pour catapulter l’Allemagne en tant que nation leader de l’Europe. M. Merz veut accélérer l’indépendance vis-à-vis des États-Unis et souhaite non seulement créer une armée européenne forte et autonome ainsi qu’une force de dissuasion nucléaire, mais aussi obtenir le soutien total et rapide des autres pays de l’UE. Cela peut fonctionner pour certaines nations, mais probablement pas pour toutes. C’est pourquoi l’expression « une Europe à deux vitesses » est de nouveau utilisée (European Council on Foreign Relations, 20 février 2025) – mais aujourd’hui, ce concept a encore plus de sens. De nombreuses nations de l’UE ont désormais la volonté politique et la pression géopolitique de pousser au moins certaines nations européennes à agir ensemble. Celles qui ne le feront pas pourraient être laissées pour compte. Les mesures prises par les dirigeants européens dans les mois à venir pourraient « conduire à l’institutionnalisation d’une Europe à deux vitesses… définissant un camp hautement intégré [dans le nord de l’Europe], l’Europe méditerranéenne du sud restant à la traîne ».

Les jours à venir verront sans aucun doute de grands changements dans l’orientation et les ambitions européennes, et l’Allemagne a un rôle prophétique puissant à jouer en Europe. Pour en savoir plus sur ce rôle, lisez ou écoutez L’Allemagne selon la prophétie.