La crise de l’eau à Calgary: un signal d’alarme | Le Monde de Demain

La crise de l’eau à Calgary: un signal d’alarme

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La plupart des Canadiens s’attendent à avoir accès à l’eau potable en ouvrant un robinet. Mais que se passe-t-il lorsque cette attente n’est plus satisfaite ?

Près des trois quarts de la Terre sont recouverts d’eau. Il y a tellement d’eau sur notre planète que, vue de l’espace, elle ressemble à une sphère bleue. L’eau est un des éléments les plus essentiels à la vie. Certains organismes peuvent prospérer dans l’eau salée, mais la plupart d’entre eux, y compris les êtres humains, ont besoin d’eau douce pour se développer. Bien que cruciale pour la vie humaine, l’eau douce n’est pas si facilement disponible car elle représente seulement 3% de l’eau disponible sur Terre. 69% de cette eau douce est emmagasinée dans les glaciers et les calottes glaciaires et 30% se trouve dans les nappes phréatiques souterraines difficiles d’accès. Ainsi, il reste seulement 1% de l’eau douce de notre planète facilement disponible pour la consommation humaine et renouvelable par le biais du cycle hydrologique, soit à peine 0,03% de toute l’eau sur Terre.

L’approvisionnement en eau est pris pour acquis dans les villes du Canada et dans les régions développées à travers le monde. La plupart des Canadiens s’attendent à avoir accès à l’eau potable en ouvrant un robinet. Mais que se passe-t-il lorsque cette attente n’est plus satisfaite ?

Une canalisation brisée

Récemment, la ville canadienne de Calgary a connu une grave perturbation qui a réduit son approvisionnement en eau de 60%. Située dans la province de l’Alberta, Calgary est la plus grande ville des trois provinces des Prairies, avec le Manitoba et la Saskatchewan. La ville compte 1,3 million d’habitants, auxquels s’ajoutent les 300.000 habitants de la zone métropolitaine. Les Calgariens sont habitués à des étés secs. La ville bénéficie d’un climat semi-aride avec des précipitations annuelles moyennes d’environ 50 cm.

L’eau abondante qui coule des Rocheuses, à l’ouest de la ville, participe généralement à l’approvisionnement en eau. Des restrictions d’utilisation de l’eau ont été adoptées dans le passé, mais aucune ne fut aussi massive ni aussi prolongée que celles mises en place à l’été 2024. Une importante rupture de la conduite principale Bearspaw, dans le secteur de Bowness et Montgomery, avait interrompu l’écoulement de l’eau depuis une des stations de traitement jusqu’au réseau de distribution de Calgary.

Peu après la découverte de la rupture, le 5 juin, les autorités municipales ont lancé une alerte demandant à la population de ne pas arroser les pelouses ou les jardins, de ne pas prendre de douches ou de bains, ni de laver la vaisselle ou faire fonctionner des appareils utilisant de l’eau, ainsi que de conserver l’eau par tous les moyens possibles. Dans un premier temps, alors que le problème était en cours d’évaluation, les habitants de Calgary furent déconcertés par la façon dont les autorités communiquaient sur la gravité de la situation. Cela aggrava le chaos pour les habitants de la région de Calgary. Cependant, il était clair que l’infrastructure en eau de la ville était compromise et qu’il fallait réduire la consommation.

Des réparations bâclées et un réseau vieillissant

La conduite principale Bearspaw fut remise en état juste à temps pour le début du Stampede de Calgary (spectacle de rodéo), le 5 juillet. Cependant, des contrôles effectués fin juillet et début août révélèrent que d’autres zones nécessitaient des réparations urgentes.

Des travaux supplémentaires ont été menés jusqu’à la fin septembre. Pendant cette période, les autorités de Calgary mirent en place des restrictions d’utilisation de l’eau à l’intérieur et à l’extérieur afin d’atténuer la situation. Les restrictions à l’intérieur des bâtiments commerciaux et résidentiels étaient volontaires. Les restrictions à l’extérieur étaient obligatoires et leur non-respect passible d’amendes allant de 400 à 3000 dollars. La municipalité fixa quatre niveaux de restriction à l’extérieur. L’étape 1 autorisait un arrosage minimal des arbustes et des jardins à l’aide d’un tuyau d’arrosage, ainsi que l’arrosage de la pelouse, deux heures par semaine. À l’étape 4, toute utilisation d’eau potable à l’extérieur était interdite.

Le niveau des restrictions changea plusieurs fois au cours de l’été, alors que les responsables de la ville essayaient d’équilibrer l’approvisionnement et l’utilisation. Certains résidents choisirent de respecter ces restrictions, même si leur niveau n’était pas toujours clair. D’autres ne firent aucun effort, par frustration ou par manque de compréhension de la gravité de la situation. Pour ajouter à la confusion, la cause de la rupture et la répartition des responsabilités furent modifiées au cours de l’été.

Les habitants se souviendront longtemps de cet épisode, mais les implications de la crise vont bien au-delà de la ville de Calgary.

L’infrastructure de distribution d’eau des grandes villes canadiennes comprend des canalisations vieilles de plus de 50 ans. Bien que ces conduites aient été conçues pour durer longtemps, certaines semblent atteindre leur obsolescence bien plus tôt que prévu. L’augmentation de la population urbaine met également à rude épreuve cette infrastructure vieillissante, car les conduites d’eau des constructions récentes sont reliées à l’ancien réseau existant. L’évaluation des conduites d’eau, l’identification des zones à problèmes et les réparations nécessaires impliquent un travail important et des dépenses considérables. Cependant, il est essentiel de garantir aux Canadiens une eau potable de qualité. Les ingénieurs municipaux, les planificateurs et les politiciens de nombreuses grandes zones urbaines d’Amérique du Nord considèrent la crise de l’eau à Calgary comme un signal d’alarme.

Peu après, le 16 août, dans la province de Québec, la ville de Montréal a connu la rupture d’une conduite d’eau principale, créant un geyser spectaculaire et inondant gravement des maisons et des entreprises près du centre-ville.

Qui peut nous donner de l’eau vive ?

La détérioration des infrastructures hydrauliques du Canada n’est que le symptôme d’un problème plus fondamental. Les bases de notre société s’effondrent autour de nous : la famille, l’éducation, le gouvernement et l’économie sont les victimes les plus visibles d’une décadence morale généralisée. L’humanité a tourné le dos à Dieu. Elle suit une voie qu’elle a elle-même tracée et elle en récolte les conséquences.

Dieu ne nous a pas créés pour exister en Le mettant de côté, comme le prophète Jérémie l’a rappelé : « La voie de l’homme n’est pas en son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas » (Jérémie 10 :23). Dieu révéla la voie qui mène à la prospérité et au bonheur véritables. Si nous ne la suivons pas, tout dans notre vie finira par échouer : « Quand il n’y a pas de révélation, le peuple est sans frein ; heureux s’il observe la loi ! » (Proverbes 29 :18).

L’eau potable est essentielle à la vie humaine. Lorsque son approvisionnement est restreint, cela nous rappelle à quel point notre vie physique est fragile. « Toute chair est comme l’herbe,
et tout son éclat comme la fleur des champs. L’herbe sèche, la fleur tombe, quand le vent de l’Éternel souffle dessus. Certainement le peuple est comme l’herbe » (Ésaïe 40 :6-7). La vie humaine a été conçue pour être temporaire. Comme toutes les choses physiques, y compris notre corps et les infrastructures des villes, elle est sujette à la décomposition. Elle s’usera avec le temps.

Bien que les choses physiques soient temporaires, le prophète Ésaïe ajouta que « l’herbe sèche, la fleur tombe ; mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement » (Ésaïe 40 :8). Tout comme notre vie physique a besoin de l’eau que Dieu a créée pour nous, notre vie spirituelle a besoin de l’eau vive que Lui seul peut fournir. Jésus-Christ a dit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein » (Jean 7 :38). Croire en Jésus et L’aimer véritablement consiste à obéir à Ses commandements (Jean 14 :15). Pour bénéficier d’une véritable « source d’eau », nous devons regarder au-delà de nos besoins et de nos exigences physiques, en cherchant des réponses dans la parole de Dieu.

Nos infrastructures s’effondrent, tout comme notre société, à cause de notre rejet de la révélation divine. Seule la parole de Dieu, y compris Sa loi, apporte le bonheur et la pérennité.

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