Une fondation solide

Lorsque Dieu créa notre planète, Il sépara la terre de l’eau, établissant une distinction claire entre les deux. Bien que les êtres humains aient appris à construire des bateaux pour traverser les étendues d’eau, l’immense majorité d’entre eux vit sur la terre ferme. Toutes les eaux de la Terre ne sont pas identiques. Il existe de l’eau douce ou salée. De même, toutes les terres de notre planète ne sont pas identiques.

Dieu donna au Canada une grande variété de terres : forêts pluviales, déserts, montagnes, collines, vallées et plaines. Il créa cette diversité intentionnellement et dans un but précis. David, roi de l’ancien Israël, s’était émerveillé : « Que tes œuvres sont en grand nombre, ô Éternel ! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens » (Psaume 104 :24). Dieu inspira Moïse à écrire : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, c’était très bon » (Genèse 1 :31). Le Canada présente une remarquable diversité en termes de climat, de topographie, de terrain, de flore et de faune. Cette diversité est source de défis, mais aussi de grandes bénédictions. Cela a influencé la répartition des habitants du pays, posant les bases de la prospérité et de la croissance.

Un grand pays, une petite population

Avec 9985 millions de km², le Canada est le deuxième plus grand pays du monde par la superficie totale de ses terres et de ses eaux. En ne comptant que la superficie terrestre, il est le quatrième plus grand pays, avec 9094 millions de km². Il est indéniable que le Canada est immense !

Pourtant, le Canada n’est pas très peuplé avec un peu plus de 40 millions d’habitants, plaçant le pays au 36^ème rang mondial.¹ La densité démographique du Canada est d’environ quatre personnes par km², une des plus faibles au monde. Mais ce calcul néglige le fait que près de la moitié de la population du Canada vit dans une zone de 230.000 km², située dans le corridor Québec-Windsor, représentant à peine 2,5% de la superficie totale du pays, où la densité moyenne de la population est de 82 personnes par km².

Pourquoi, dans un pays aussi vaste, autant de citoyens sont-ils regroupés dans une même région ? La réponse n’est pas que les Canadiens ont besoin de se serrer les uns contre les autres pour se réchauffer, bien que certaines régions du Canada soient effectivement glaciales à certaines périodes de l’année et que d’autres le soient en permanence. La raison principale n’est pas la température, mais un élément géographique. Une caractéristique géographique en particulier est à l’origine de la répartition insolite de la population du Canada et d’une grande partie de sa richesse.

Une plaque rocheuse

En se dirigeant vers l’est, depuis les vastes prairies du centre du pays, un changement de terrain notable s’opère à proximité de la frontière est du Manitoba. Vous n’y trouverez plus de prairies, de terres agricoles et de petites communautés de fermiers. Le terrain devient accidenté et rocailleux, tandis que la végétation diminue. Bienvenue sur le magnifique plateau laurentien, dont le sol est formé par une partie visible de l’écorce terrestre. C’est aussi la plus grande masse de roche précambrienne exposée au monde.

Le plateau laurentien s’étend sur huit millions de km² de roches ignées et métamorphiques qui forment le cœur du continent nord-américain. Depuis le Labrador à l’est, il s’étend vers l’ouest à travers le Canada pour inclure la majeure partie du Québec, une grande partie de l’Ontario et du Manitoba, le tiers nord de la Saskatchewan, l’extrémité nord-est de l’Alberta, la moitié est des Territoires du Nord-Ouest et la majeure partie du Nunavut. Puisque la plus grande partie (cinq millions de km²) du plateau laurentien se trouve sur le territoire du Canada, représentant la moitié de la superficie du pays, il est appelé à juste titre le « bouclier canadien ». Ses extrémités débordent sur le territoire des États-Unis et du Groenland.

Difficile de s’y établir

Un sol productif sur un terrain relativement plat est essentiel pour mettre en œuvre l’agriculture nécessaire à une forte densité de population. La plupart des territoires émergés de la planète sont recouverts d’une couche de terre dont l’épaisseur varie de quelques centimètres à plusieurs mètres. Le sol d’une grande partie du bouclier canadien se situe à l’extrémité basse de cette fourchette et la terre y est souvent pierreuse, mal drainée et peu fertile. De plus, le terrain comporte de nombreux affleurements escarpés et des collines de roches solides, vestiges d’anciennes montagnes. Le bouclier canadien contient peu de terres arables propices à l’agriculture ou à l’élevage.

La productivité agricole du bouclier canadien est faible, mais ce n’est pas la seule raison expliquant le faible peuplement de cette région du Canada. Le bouclier canadien est principalement formé de granit, une des matières les plus dures. Il fait d’excellent plans de travail dans les cuisines, mais il est extrêmement difficile de construire sur cette roche. Creuser une tranchée ou un trou suffisamment profond dans le bouclier canadien nécessite l’emploi de dynamite. Les maisons, les routes, les réseaux d’égouts et les autres infrastructures nécessaires au maintien d’une population nombreuse sont non seulement coûteux et difficiles à construire, mais aussi à entretenir, car il faut travailler un matériau particulièrement dur.

Des ressources fabuleuses

Bien que les terres du bouclier canadien ne conviennent pas à l’agriculture à grande échelle et soient difficiles à travailler, elles ne sont pas totalement stériles. En raison de la faible profondeur du pergélisol (ou permafrost), la végétation dans la partie nord du bouclier canadien est minimale et les arbres qui parviennent à pousser sont généralement rabougris. En revanche, de vastes forêts boréales, l’écosystème dominant du bouclier canadien, se sont développées dans les parties centrale et méridionale. Les conifères et les feuillus abondent : pins, épinettes, sapins, cèdres, pruches, peupliers, trembles, bouleaux, frênes et érables. Un véritable trésor de bois mou et de bois dur.

Le bouclier canadien contient également de grandes quantités de minerais tels que l’or, l’argent, le nickel, le cuivre, l’amiante, le zinc, le fer, l’uranium, le cobalt, le palladium et le diamant (découvert plus récemment). L’exploitation minière commerciale a débuté au 19^ème siècle et a largement contribué au développement économique du Canada. La production minérale du Canada était évaluée à 55,5 milliards de dollars en 2021, provenant principalement du bouclier canadien. Rien que pour l’or, la production était de 223 tonnes, estimé à 13,7 milliards de dollars, ce qui fait du Canada le quatrième producteur mondial de ce métal précieux.²

Une autre ressource naturelle du bouclier canadien est sans doute plus précieuse que le bois ou les minerais : c’est une grande réserve d’eau douce. Des dizaines de milliers de lacs, petits et grands, se trouvent dans la région du bouclier canadien. Ces lacs constituent un habitat pour les poissons, une source d’eau potable pour les humains et les animaux, des zones de loisirs et des opportunités de production d’énergie hydroélectrique.

Solide et sûr

Seulement 10% de la population du pays vit sur le bouclier canadien, car ce plateau rocheux qui recouvre la moitié du pays n’est pas idéal pour l’habitat humain. Bien que ce ne soit pas le meilleur endroit pour établir une ferme ou une ville, il n’est en aucun cas vide et désertique. Il renferme un éventail incroyable de ressources naturelles qui constitue la base physique solide sur laquelle l’économie du pays a été construite. Le bouclier canadien est une « très bonne » bénédiction de Dieu.

En tant que disciples du Christ, nous devons nous aussi avoir des fondations solides, en nous efforçant d’obéir à notre Sauveur (Luc 6 :46 ; Jean 14 :15). Jésus-Christ a dit à Ses disciples de bâtir leurs fondations spirituelles sur le roc (Matthieu 7 :24-27). Mais contrairement au granit difficile à travailler du bouclier canadien, notre Rocher est Jésus-Christ (1 Corinthiens 10 :4). Une fondation physique solide n’est viable que si elle est accompagnée d’une fondation spirituelle solide bâtie sur le Christ, la seule pierre angulaire spirituelle éprouvée et précieuse sur laquelle nous devons construire (Ésaïe 28 :16).