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Combien d’entre nous, en tant que femmes, nous sommes-nous plongées de temps à autres dans les récits mettant en scène de grands rois ? La littérature et les légendes sont remplies de tels récits, de même que l’Histoire – notre histoire. Voyons ensemble l’un de ces récits.
Il était une fois un grand Roi, puissant et éternel. Ce Roi était splendide, Il vivait dans la beauté et dans une lumière inaccessible (1 Timothée 6 :16). Il était omniscient, omnipotent et immensément riche, puisqu’Il possédait tout ce qui existe (Psaume 24 :1). Il avait même un Fils parfait, Son Porte-parole. En plus de tout cela, Il dirigeait une grande armée de serviteurs qui faisaient Sa volonté et qui parcouraient le monde (2 Chroniques 16 :9, Ostervald).
Malgré tout, il Lui manquait quelque chose. Ce « quelque chose » était une grande famille aimante, faite de filles et de fils créés à Son image et à Sa ressemblance. Des enfants qui L’appelleraient « Père » (Jérémie 3 :19).
Nous, qui avons reçu le privilège d’être appelés dans l’Église de Dieu à notre époque, comprenons que l’Être décrit ici est notre Roi et notre Dieu !
Nous savons que Dieu n’est pas un Roi égocentrique qui souhaite conserver Sa puissance et Ses possessions pour Lui seul. Au contraire, Il est un Dieu qui aime, qui pardonne et qui partage – un Dieu dont le but est de soutenir et renforcer Ses filles et Ses fils potentiels afin qu’ils puissent atteindre le but exaltant de leur existence, à savoir de devenir membres de Sa famille et d’hériter « toutes choses » (Apocalypse 21 :7, Ostervald).
Mais comment est-ce possible ? Comment les fragiles êtres humains que nous sommes, avec notre nature charnelle et avec Satan le diable qui essaie de nous influencer, peuvent-ils hériter une si grande récompense ? Y a-t-il anguille sous roche ? Est-ce comme un canular téléphonique annonçant faussement à des gens qu’ils ont gagné une grande somme d’argent ou une croisière en Méditerranée, avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’une farce ou d’une mauvaise blague ?
Non ! Notre Dieu n’est pas comme cela. Il ne peut pas mentir (Tite 1 :2) et Sa parole est la vérité (Jean 17 :17). Ses promesses sont absolument valides, mais il est vrai qu’en retour, Il attend quelque chose de notre part. En tant que femmes désirant entrer dans le Royaume de ce Monarque, nous devons nous focaliser sur ce qu’Il attend de nous.
Lorsque Jésus-Christ marcha sur la Terre, lors de Sa première venue, Il nous exhorta à « [chercher] premièrement le royaume et la justice de Dieu » (Matthieu 6 :33). Il déclara à propos de la grande récompense finale, qui est d’entrer dans le Royaume des cieux : « Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en s’emparent » (Matthieu 11 :12). En d’autres termes, les femmes (et les hommes) passionnées et énergiques ont l’esprit focalisé sur ce Royaume (Matthieu 6 :22-24). Elles ne sont jamais distraites par leurs propres objectifs, malgré les obstacles le long du chemin. Elles ne détournent jamais les yeux du but et elles ne lâchent jamais prise, de la même manière que Jacob n’abandonna jamais lorsqu’Il lutta avec Dieu (Genèse 32 :26).
Un moyen de maintenir notre enthousiasme pour achever ce but formidable est de suivre les exemples de celles qui ont illustré ces caractéristiques, en restant focalisées pour accomplir un but magnifique. La vie d’Elizabeth Fry, née Gurney, illustre bien cette attitude de ténacité.
Elizabeth (Betsy) Gurney était née le 21 mai 1780 à Norwich, en Angleterre. Elle naquit dans une famille de riches banquiers et son père était l’un des associés de la banque Gurney. Sa mère faisait partie de la famille Barclay, celle-là même qui fonda la banque éponyme, encore en activité de nos jours. Ils habitaient une maison de campagne spacieuse et luxueuse, Earlham Hall, qui fait aujourd’hui partie de l’université d’East Anglia.
Les Gurney étaient une famille de quakers, avec de fortes valeurs chrétiennes. À l’âge de 18 ans, Elizabeth fut très émue par un sermon de William Savery, un quaker américain. Motivée par ses paroles, elle fut convaincue qu’elle devait commencer à aider les pauvres, les gens malades et ceux qui sont en prison, notamment les femmes.
Elle commença simplement en collectant des vêtements usagés pour les pauvres. Elle visitait les malades dans son voisinage et, chaque dimanche, elle donnait des cours dans la maison d’été familiale pour apprendre à lire aux enfants défavorisés.
Deux ans plus tard, Elizabeth épousa Joseph Fry, lui aussi banquier et quaker. Bien qu’Elizabeth ait toujours vécu dans l’opulence (sauf les quatre années où la banque de son mari connut des difficultés financières), elle ne perdit jamais de vue son but de servir et d’aider les personnes dans le besoin.
Mme Fry donna naissance à onze enfants et les choses furent parfois compliquées après leur naissance, mais elle fit néanmoins preuve d’une détermination infaillible pour continuer à aider les gens.
À l’instigation d’un ami quaker, Elizabeth commença à visiter les prisons et elle fut choquée de voir à quel point ces lieux étaient sombres, sales et dangereux. Dans la prison de Newgate, elle fut particulièrement horrifiée de voir des femmes et des enfants vivre et mourir dans ces conditions épouvantables. Elle en fut tellement affectée qu’elle prit la ferme résolution d’agir.
Elle passait parfois des nuits entières dans la prison de Newgate. Elle devint proche des gens grâce à sa gentillesse et sa bonté. Elle gagna ainsi la confiance et l’amitié de ces femmes. Elles commencèrent à travailler et à essayer d’améliorer leurs propres conditions de vie. Elle fit aussi des recommandations aux autorités afin que les prisonnières ne soient plus surveillées par des hommes, mais par des femmes.
Lors de ses visites dans d’autres prisons, Mme Fry venait toujours les bras chargés de nourriture et de vêtements pour les détenues. Elle assurait un suivi en établissant des écoles pour les enfants qui étaient enfermés avec leur mère et elle insista pour que les femmes apprennent à coudre et à lire, en utilisant notamment la Bible.
À l’époque, il était plutôt rare et mal vu qu’une femme prenne des initiatives avec autant de zèle. Elle fut d’ailleurs très critiquée pour cela. Les gens murmuraient contre elle, mais elle persévéra inlassablement, contre vents et marées. En 1835, elle devint la première femme à témoigner à la Chambre des communes, devant une commission parlementaire mise en place pour enquêter sur l’état des prisons en Angleterre et au Pays de Galles. Elle devint la première personne, impliquée dans les réformes pénales, à dédier ses efforts à la lutte contre la détresse des femmes et à l’amélioration de leurs conditions de vie. Elle puisait constamment sa force dans la foi et la prière, gagnant même le surnom « d’ange des prisons ».
Grâce à sa position dans la société, elle recevait souvent d’autres femmes riches des classes aisées et elle les incitait à s’engager et à servir à ses côtés. Elle lança d’autres œuvres humanitaires, comme la construction de refuges pour les sans-abris et elle créa la Visiting Society dans le district de Brighton, qui regroupait des volontaires allant visiter les pauvres afin de leur apporter l’aide et le soutien nécessaires.
Mme Fry effectua aussi plusieurs visites sur le continent européen, pour promouvoir sans relâche le bien-être des peuples et ses idéaux humanitaires. Elle était tellement efficace qu’elle impressionna même le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse, qui vint la rencontrer lors d’une de ses visites officielles en Grande-Bretagne. La jeune reine Victoria admirait également Mme Fry, au point de lui accorder plusieurs audiences et de donner généreusement à ses œuvres caritatives. Victoria écrivit plus tard qu’elle considérait Mme Fry comme « une personne vraiment supérieure ».
Nous ne savons pas si Mme Fry comprenait bien les Écritures mais, consciemment ou inconsciemment, elle mit en application (et de la bonne manière) les paroles de Jésus-Christ : « Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi » (Matthieu 25 :35-36).
De l’âge de 18 ans jusqu’à sa mort, à 65 ans, Elizabeth Fry poursuivit ses idéaux, sans jamais faiblir ni se relâcher. Cette femme étaitdédiée à une cause.
De nos jours, une imposante statue s’élève en son honneur dans le grand hall d’Old Bailey à Londres (siège de la Haute Cour criminelle pour l’Angleterre et le Pays de Galles). Et depuis 2001, son effigie est présente sur les billets de 5£ émis par la Banque d’Angleterre. On la voit en train de faire la lecture à des femmes en prison.
À travers les époques, de nombreuses autres femmes ont persévéré et ont travaillé dur pour atteindre les objectifs qu’elles s’étaient fixés. Certaines l’ont fait pour des ambitions politiques personnelles, tandis que d’autres se sont consacrées à des causes nobles. Mais elles illustrent toutes ce trait de caractère consistant à avoir un esprit déterminé et focalisé sur un objectif.
Bien entendu, je ne veux pas minimiser les contributions de ces femmes dévouées dans notre société. Mais en tant que chrétiennes, notre dessein et notre objectif surpassent et éclipsent tous les buts de ces femmes dévouées dans le monde. Nous avons reçu la promesse de pouvoir naître de nouveau à la première résurrection et de faire partie de l’Épouse du Christ. À combien plus forte raison, ne devrions-nous pas avoir la même détermination inébranlable pour atteindre l’objectif fixé par notre Dieu ? En faisant ainsi, nous pourrons également êtres reconnues comme des femmes dédiées à une cause.
Le grand Roi nous dira alors : « Venez, vous qui êtes [bénies] de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Matthieu 25 :34).