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La population canadienne a longtemps été formée par les descendants des anciens colons venus de France et d’Angleterre, ainsi que des populations indigènes. Mais la donne démographique a radicalement changé ces 50 dernières années. Le Canada est devenu une nation d’immigrants. Avant 1961, plus de 90% de la population était d’origine européenne. De nos jours, ce nombre a chuté à 16%. Le Canada est désormais constitué d’une mosaïque de gens originaires de tous les continents.
Le dernier recensement canadien, en 2011, a enregistré plus de 200 origines ethniques et plus de 200 langues maternelles. Les ethnies d’origine française, britannique et canadienne représentaient moins de la moitié de la population. Désormais, l’immigration provient davantage du Moyen-Orient et de l’est de l’Asie, que de l’Europe. Avec un faible taux de naissances et une population vieillissante, ces tendances migratoires vont accentuer la diversité des habitants du Canada.
La création d’une société multiculturelle est un motif de fierté pour de nombreux Canadiens. Le gouvernement et les médias s’en réjouissent. Vous trouverez de nombreux articles louant la façon dont le Canada a réussi là où d’autres ont échoué. Le journaliste Haroon Siddiqui illustre bien cette tendance dans un article comparant les échecs européens à la réussite canadienne : « Tandis que [l’ancien] président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron, ont annoncé que le multiculturalisme était mort, aucun politicien sérieux n’oserait l’affirmer au Canada […] Désormais, le monde nous envie pour avoir ouvert notre espace légal, politique et social en incluant tous les citoyens, quelles que soient leur culture, leur religion, leur ethnie ou leur couleur de peau » (Toronto Star, 8 octobre 2011).
Un autre article faisait la leçon à Angela Merkel, après qu’elle eut déclaré l’échec du multiculturalisme dans son pays : « Le Canada se démarque non seulement pour son multiculturalisme, mais aussi pour avoir activement encouragé le multiculturalisme dans sa politique et ses lois depuis des décennies. Invitons la chancelière Merkel et les membres de son gouvernement au Canada […] Invitons nos amis allemands à découvrir les bienfaits d’une “véritable” politique multiculturelle » (Toronto Star, 7 novembre 2010).
Suite au terrible massacre de juillet 2011, sur une île de Norvège, perpétré par un homme déçu des politiques migratoires de son pays, un article expliquait que la situation était différente au Canada, tout en émettant quelques réserves. Tout en faisant habituellement l’éloge de la réussite canadienne, pour avoir réussi à faire vivre ensemble des gens issus de cultures différentes, Barbara Perry, vice-doyenne de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario, met en garde : « Les Canadiens n’ont pas de motifs d’être trop confiants […] Il existe des poches de résistance au Canada contre les changements démographiques […] Tout le monde ne l’accepte pas. Cette notion d’ouverture à tous les arrivants n’est pas universellement appréciée » (CBC News, 4 août 2011).
La population canadienne atteint 33 millions de personnes. La province de l’Ontario compte 12 millions d’habitants, dont plus de la moitié vit dans la région de Toronto. Dans de nombreux quartiers, il y a tellement de diversité qu’au final, tout le monde est une minorité ! Là où j’habite, à Mississauga, on compte 720.000 habitants et nos voisins les plus proches sont pakistanais, indiens, vietnamiens, érythréens, kenyans, chinois, ghanéens et grecs. Les chrétiens et les musulmans interagissent au quotidien, et nous nous entendons bien.
Un autre avantage de la diversité est d’avoir l’opportunité de rencontrer des gens venus du monde entier. J’ai développé un nouveau degré de compréhension et de compassion. Lorsqu’une catastrophe a lieu dans le monde, mon épouse et moi pouvons y associer un visage. Dans la congrégation dont je m’occupe, une dame a une sœur au Sri Lanka qui a littéralement eu de l’eau jusqu’au cou pendant le tsunami, en décembre 2004. Dans la salle où nous nous réunissons, un des agents de sécurité est égyptien et nous parlons souvent de la situation de sa famille chrétienne copte, depuis le départ du président Moubarak.
La plupart des immigrants arrivés au Canada sont profondément reconnaissants d’avoir pu quitter leurs nations troublées pour un pays de paix et d’opportunités. Cependant, il y a aussi des inquiétudes. Certains commencent à râler à cause de la discrimination pour trouver un emploi, car certains nouveaux immigrants embauchent uniquement des personnes de leur ethnie. La plupart des immigrants ne s’intéressent pas à la politique, mais certains groupes ethniques sont très actifs politiquement et cela soulève des inquiétudes, au cas où des éléments moins tolérants obtiendraient davantage de pouvoir. Malgré la culture officielle de tolérance, certains ne parlent pas le politiquement correct en privé, mais vous n’entendrez pas leur voix dans les médias officiels.
Parfois, ces craintes trouvent quand même écho. « Des études montrent que les minorités visibles, y compris celles nées au Canada, souffrent d’une discrimination à l’embauche. Le Québec rejette le multiculturalisme, préférant “l’interculturalisme”, avec sa suprématie présumée de la langue française, mais aussi de la culture française » (Toronto Star, 8 octobre 2011).
Lorsque Jésus énuméra les signes qui annonceraient la fin de l’époque actuelle, Il a mis en garde qu’une « nation [du grec ethnos, signifiant “peuple” ou “ethnie”] s’élèvera contre une nation » (Matthieu 24 :7). Cette tendance pourrait-elle déstabiliser et renverser la paisible nation canadienne ? Il existe déjà un précédent montrant que le Canada n’est pas épargné par les tendances mondiales. En juin 1985, des extrémistes sikhs avaient fait exploser un avion d’Air India, provoquant la mort de 268 Canadiens, parmi les 329 personnes à bord. L’enquête a duré 25 ans et coûté 130 millions de dollars au contribuable.
Oui, le paisible idéal canadien a déjà été attaqué. « Malgré la politique multiculturelle bien ancrée au Canada, la menace est réelle, d’après les experts qui montrent du doigt la hausse du nombre de groupes haineux opérant sur Internet et la forte augmentation des crimes motivés par la haine […] En 2007, une école juive orthodoxe […] a été endommagée par une attaque à la bombe à Montréal. C’était le deuxième incident en deux ans […] En 2004, la bibliothèque d’une autre école juive était détruite par un incendie à Montréal. Un message laissé sur place indiquait qu’il s’agissait de représailles suite à l’assassinat d’un dirigeant du Hamas par l’armée israélienne, au Moyen-Orient » (CBC News, 4 août 2011).
Les lecteurs réguliers du Monde de Demain savent que de nombreuses nations occidentales descendent des « dix tribus perdues » de l’ancien Israël. Cela inclut de nombreux Canadiens qui descendent principalement de la tribu israélite d’Éphraïm (pour en apprendre davantage à ce sujet, lisez notre brochure Les États-Unis et la Grande-Bretagne selon la prophétie). Le prophète Osée qualifia la nation d’Éphraïm aux temps de la fin de « colombe stupide, sans intelligence » et il a décrit ainsi ses habitants : « Éphraïm, lui, se mêle avec les peuples. Éphraïm est un gâteau qui n’a pas été retourné. Les étrangers ont dévoré sa force, et il ne l’a point senti ; sa tête s’est parsemée de cheveux blancs, et il ne s’en est pas aperçu. Et l’orgueil d’Israël rend témoignage sur son visage : ils ne sont pas revenus à l’Éternel leur Dieu ; ils ne l’ont point recherché, malgré tout cela » (Osée 7 :11, 8-10, Ostervald).
Dieu bénit ceux qui obéissent à Ses lois, même ceux qui le font sans le savoir. Les Canadiens ont été bénis pendant de nombreuses années pour avoir suivi les instructions bibliques d’aimer les étrangers parmi eux en les traitant avec bienveillance (Deutéronome 10 :17-19). Mais cette générosité doit être en équilibre avec un autre principe biblique concernant l’absorption d’autres religions et d’autres cultures, car elles peuvent aller à l’encontre des principes donnés par Dieu pour une société bien portante et cohérente (Exode 20 :3-4 ; Néhémie 12 :23-27). À l’approche de la fin de cette époque, les Écritures avertissent que cette tension va exacerber les dissensions. De nos jours, les chrétiens doivent s’assurer de rester proches de Dieu afin d’être protégés pendant cette époque difficile à venir.