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Je me souviens avoir assisté à un phénomène déroutant lorsque j’étais adolescent dans le milieu des années 1970. Un publicitaire et entrepreneur californien commercialisa un gadget appelé « l’animal de compagnie parfait » – le « Pet Rock » (pierre de compagnie). Dans une petite boîte en carton perforée, un banal caillou était déposé sur un nid de paille. Chaque boîte était accompagnée d’un « acte de naissance » pour la pierre – et d’un manuel d’entraînement, Prendre soin et élever votre Pet Rock, contenant les instructions pour enseigner à la pierre à « ne pas bouger », à « tourner sur elle-même » ou à « faire le mort ».
Les Pet Rock furent très populaires pendant les derniers mois de 1975, rendant son inventeur millionnaire, mais cet engouement s’essouffla début 1976 et les ventes s’effondrèrent.
Les effets de mode se doublent d’un engouement dont la définition est : « Se prendre d’une passion ou d’une admiration excessive et passagère (pour qqn ou qqch.) » (DictionnaireLe Petit Robert). Cette définition décrit avec justesse d’autres phénomènes qui ont eu leur moment de gloire, avant de retomber dans l’oubli.
Chaque époque possède ses effets de mode. Même si cela peut sembler difficile à croire, les artistes de variété, les modes vestimentaires et les émissions TV les plus populaires en ce moment seront un jour démodés. À l’époque des Pet Rock, je portais des chaussures à semelle compensée de 10 cm et une tenue en polyester, avec une chaîne dorée autour du cou ! Je vous assure que je ne m’habille plus ainsi.
Une autre vérité est que certains effets de mode, comme les Pet Rock ou les habits des années 70, n’ont pas de conséquences négatives sur le long-terme. D’autres, malheureusement, ont des conséquences à long-terme qui peuvent se ressentir jusqu’à la fin de nos jours et même créer de profonds regrets chez les personnes concernées.
Considérez par exemple le regain d’intérêt pour le tatouage. Pendant de nombreuses années, les tatouages étaient stigmatisés et souvent associés aux marins, aux motards et aux gangs. Cependant, « en France, le nombre d’officines [de tatouage] explose, de 400 il y a 20 ans à 4000 aujourd’hui. Selon un sondage de l’Ifop, un français sur dix serait tatoué et 20% des moins de 35 ans ont succombé à cette nouvelle mode » (NouvelsObs.com, 23 mars 2013). Les tatouages sont devenus tellement banals qu’il n’est pas rare de voir des grands-mères en porter ! De plus, au lieu d’opter pour des motifs discrets, facilement dissimulables, beaucoup de gens multiplient les séances chez le tatoueur pour couvrir de grandes parties de leur anatomie avec un « art corporel » complexe et entrelacé.
Se faire des marques sur la peau est une coutume ancestrale, présente dans plusieurs civilisations et remontant au moins à 3000 av. J.-C. La raison de ces tatouages diffère d’une culture à une autre, « les sociétés dites “traditionnelles” inscrivent à même leur chair des marques, éphémères ou indélébiles, qui déclarent une identité, jalonnent une initiation, précisent une hiérarchie, érotisent et exorcisent » (Signes du corps, Musée Dapper, Paris, 2005).
De nos jours, les personnes tatouées déclarent souvent que ces marques leur permettent de se sentir plus sexy, attractives, fortes ou spirituelles (sondage Harris, 23 février 2012). Mais un sentiment de défiance envers la société continue d’être associé aux tatouages. Ce même sondage rapporte que 25% des personnes interrogées se trouvent rebelles en portant des tatouages – et la moitié des sondés non-tatoués considèrent que les personnes tatouées sont davantage rebelles.
Ces résultats conduisent à une question personnelle importante pour tous ceux qui voudraient passer sous les aiguilles d’un tatoueur : « Quelle est ma motivation ? » Les gens sont doués pour rationaliser leurs désirs et trouver des raisons expliquant leur motivation de passer à l’acte. Mais s’agit-il vraiment de leurs désirs, ou cèdent-ils à la pression de la société pour se « fondre » dans la foule ou paraître « cool » en portant un tatouage ?
Richard Sawdon Smith, professeur au département des Arts et Médias à la South Bank University de Londres – lui-même tatoué – va droit à l’essentiel en expliquant pourquoi tant de gens font ce choix : « En fait, c’est une façon de prendre le contrôle de soi-même en se disant : “C’est mon corps et c’est moi qui en ai le contrôle” » (BBC Newsnight, 4 septembre 2013).
Oui, les tatouages sont une forte déclaration personnelle et ils proclament une attitude de « moi je » qui ne se gêne pas pour montrer à tout le monde la fierté d’une personne dans son propre corps. Mais pour ceux qui suivent Dieu, cette approche de « se faire plaisir en premier » est l’exact opposé de l’intérêt débordant porté aux autres, qui définit l’amour de Dieu. L’apôtre Paul écrivit que « l’amour ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt » (1 Corinthiens 13 :4-5). Pour la plupart des gens, ce genre d’amour n’est pas associé aux tatouages.
Et cela n’est pas uniquement la perspective du Nouveau Testament. Jadis, Dieu ordonna à Son peuple : « Vous ne ferez point d’incisions dans votre chair pour un mort, et vous n’imprimerez point de figures sur vous. Je suis l’Éternel » (Lévitique 19 :28). En tant que créateur du corps humain, Dieu déclara qu’il était « très bon », après avoir créé l’homme et la femme – sans tatouages (Genèse 1 :31) !
Récemment, un homme est venu vers moi en pleurs et en exprimant ses regrets concernant les tatouages qui couvraient ses bras. Il portait une chemise à manches longues, honteux de me montrer ce qu’il appelait des marques du « mal », qu’il trouvait pourtant « géniales » dans le passé. Il était beaucoup plus jeune lorsqu’il s’était fait tatouer et il avait récemment commencé à changer d’attitude. Il s’était renseigné pour faire enlever ces tatouages, mais cela coûtait plusieurs milliers de dollars et n’était pas entièrement efficace. Ce dilemme était l’objet de ses larmes.
Beaucoup de gens qui se sont fait tatouer pendant leur jeunesse rencontrent plus tard des difficultés à trouver un emploi, car de nombreux recruteurs ne veulent pas embaucher des employés portant des tatouages visibles. Certaines personnes peuvent supporter le coût et la douleur pour enlever ces marques, mais d’autres n’ont pas le choix et ils doivent vivre avec le résultat visible d’une décision qu’ils regrettent à présent (“Des adolescents se débarrassent de leurs tatouages – et ils entament une nouvelle vie(1)”, BBC News, 14 août 2013).
Heureusement, tout cela ne sera pas un problème pour ceux qui choisissent aujourd’hui de considérer l’engouement pour les tatouages comme un effet de mode et qui se projettent plus loin dans leur avenir : « L’homme prudent voit le mal et se cache, mais les simples avancent et sont punis » (Proverbe 22 :3).
(1) Teenagers get rid of their tattoos – and start a new life, (BBC News).