Noël est-il chrétien ? | Le Monde de Demain

Noël est-il chrétien ?

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Pour des milliards de personnes de par le monde, la période de Noël est le moment de l’année le plus impatiemment attendu. Bien sûr, pour beaucoup d’autres, Noël est une période déprimante, qui accentue leur solitude et leur isolement familial. La saison de Noël est l’époque où il y a le plus grand nombre de fêtes et de réceptions. Mais c’est également celle qui enregistre le plus grand nombre de suicides.

Depuis des dizaines d’années, beaucoup de gens essaient de « laïciser » Noël, en supprimant toute allusion à Jésus-Christ et à Sa naissance. Aux États-Unis, des décisions judiciaires ont conduit à la suppression des crèches de Noël dans les cours des Palais de justice, et ont dissuadé bon nombre de chorales scolaires à chanter des chants de Noël à connotations religieuses. Mais, autant les références à Jésus-Christ ont été minimisées, autant le Père Noël est devenu le sujet incontournable en cette saison.

Des millions d’évangélistes sont profondément inquiets à ce sujet. S’estimant qu’ils sont en guerre contre les forces séculières hostiles, qui cherchent à éliminer tout ce qui touche au Christ et à la Bible, ils veulent « reprendre » Noël aux laïques.

Des millions d’autres personnes sont tout simplement dégoûtées ou offensées par le mercantilisme déraisonnable, associé à Noël. Noël est devenu aujourd’hui une activité commerciale particulièrement aux États-Unis – et au Canada. Pour la plupart des commerçants, les ventes de Noël représentent une part très importante de leurs marges bénéficiaires annuelles. C’est pourquoi, dès le début du mois de novembre, les mélodies traditionnelles de Noël retentissent dans les centres commerciaux, en Amérique du Nord. Les commerçants essayent de mettre les gens « dans l’ambiance », pour qu’ils commencent très tôt à faire leurs achats.

Dénonçant l’exploitation commerciale de cette saison – et profondément inquiets des tentatives engagées pour supprimer toute allusion à Dieu et à la Bible – de nombreuses personnes religieuses, bien intentionnées, exigent que le Christ soit « réhabilité » derrière les fêtes de Noël. Elles affirment que les laïques ont détourné une fête chrétienne, sacrée, à des fins individualistes.

La société occidentale est de plus en plus décrite comme une société « post-chrétienne », où les élites séculières sont devenues « les nouveaux païens ». Dans un tel environnement, les chrétiens devraient-ils se liguer pour, d’une certaine manière, reprendre Noël ? Dans une société de plus en plus coupée de Dieu, peut-on réduire cette fracture en encourageant les références à Jésus-Christ, pendant les fêtes de Noël ?

Quelle attitude Dieu veut-Il que Son peuple adopte vis-à-vis de Noël ? Jésus-Christ est-Il réellement « le motif de ces fêtes » ? Vous serez peut-être surpris d’apprendre que Noël n’a, en réalité, aucune origine chrétienne ! Bien des siècles avant la naissance de Jésus-Christ à Bethlehem, les gens décoraient déjà des arbres à feuilles persistantes, s’échangeaient des cadeaux, et participaient à des fêtes et à des réceptions bien arrosées, le 25 décembre.

Comment Noël est-il devenu la principale fête « chrétienne » ? Cette fête est-elle – et peut-elle être – vraiment chrétienne ? Vous pouvez chercher dans le Nouveau Testament, de la première à la dernière page, vous ne trouverez jamais la moindre mention de la fête de Noël. De même, vous ne lirez jamais qu’un service religieux ait été tenu pour commémorer la naissance de Jésus.

Si les premiers chrétiens ne célébraient pas Noël, quelle en était la raison ? Quand et comment cette fête a-t-elle atteint une telle importance dans le calendrier des Églises, qui se disent chrétiennes ?

L’origine de Noël

Saviez-vous que des fêtes de Noël se tenaient à Rome, bien avant qu’il n’y en ait eu à Jérusalem ? Comment est-il possible qu’une fête, dans la plupart du temps associée à Jésus-Christ de Nazareth, tire ses origines de Babylone et de l’Égypte, plusieurs siècles avant Sa naissance ? Et, comment une telle fête peut-elle être si largement reconnue comme chrétienne ?

Pour nous aider à comprendre, considérons la signification du mot anglais « Christmas », traduit en français par « Noël ». « Christmas » signifie « mass of Christ » ou « la messe du Christ ». Cette fête trouve ses origines dans les pratiques de l’Église catholique romaine. Pourtant, même les sources catholiques reconnaissent que Noël ne faisait pas partie des premières fêtes célébrées par l’Église, et qu’elle n’a aucune origine apostolique. Notez : « Noël [Christmas, c’est-à-dire la Messe du Christ], dans l’Église chrétienne, la fête de la nativité de Jésus-Christ […] à la fin de l’an 245, Origène, dans sa huitième homélie du Lévitique, repoussa l’idée pécheresse de l’observance de l’anniversaire de la naissance du Christ “comme s’il s’agissait d’un roi Pharaon”. La première mention précise officielle du 25 décembre, dans les annales romaines, date de l’an 354 apr. J.-C., qui furent publiées en entier pour la première fois par Mommsen. [… le 25 décembre] était une fête en l’honneur de Mithra, selon les annales mentionnées ci-dessus, mais c’était aussi la célébration du natalis invicti solis, ou l’anniversaire du soleil invaincu » (Encyclopeadia Britannica, onzième édition, article “Christmas”. C’est nous qui traduisons tout au long de cet article).

Le Nouveau Testament révèle clairement certaines dates importantes ; nous lisons, par exemple, que Jésus-Christ est mort le jour de la Pâque. Mais les Écritures ne mentionnent pas la date de naissance de Jésus, et ne disent point que les chrétiens la célébrèrent. En fait, la Bible associe la célébration des anniversaires de naissance aux pratiques des rois païens, et elle ne désigne jamais de telles célébrations comme étant positives. C’est pourquoi, Origène – l’un des premiers « Pères » de l’Église romaine, qui écrivit au 3ème siècle – fut choqué à l’idée même de célébrer la naissance du Sauveur.

Lorsque l’Église catholique établit une fête en l’honneur de la naissance du Messie, elle s’arrangea pour que celle-ci coïncide avec une fête païenne existante, laquelle célébrait la naissance du dieu soleil. En cooptant les rituels et les coutumes païennes existantes, l’Église pensait rallier les peuples païens à sa vision du christianisme, en autorisant aux convertis de continuer à pratiquer leurs anciennes coutumes tout en les renommant avec des noms différents.

L’image de « la mère et l’enfant » dans la religion était bien connue du monde païen antique. Dans l’Antiquité, les Babyloniens et les Égyptiens adoraient une « Madone » qu’ils révéraient comme la « Reine du ciel » – un titre que l’Église romaine appliqua, des siècles plus tard à Marie, la mère de Jésus. En Égypte, Isis était la mère et Horus était l’enfant. En Mésopotamie, c’étaient Ishtar et Tammuz.

Ces récits remontent à Sémiramis et Nimrod, dans les années qui suivirent le déluge de Noé. Nimrod était un puissant chasseur (Genèse 10-11), et il conduisit la rébellion des gens contre Dieu, à la tour de Babel. Nimrod fut l’un des principaux architectes de la civilisation humaine qui commença à Babylone, et qui se répandit dans le monde lorsque les gens émigrèrent pour repeupler la terre, après le déluge.

La véritable origine de Noël remonte à ces temps anciens, avant d’être adoptée par une Église « chrétienne » apostate. Le solstice d’hiver – le jour le plus court de l’année dans l’hémisphère Nord – était anciennement associé à la naissance du dieu soleil. C’était une période de festivités. Appelée les Saturnales par les Romains, cette fête ressemblait étonnamment à notre Noël moderne, où l’on offrait des cadeaux. Les hostilités cessaient, les offices civils étaient suspendus, et des fêtes étaient organisées. « D’ordinaire, les amis s’offrent des présents les uns aux autres, toutes les rivalités cessaient, il n’y avait pas d’exécution de criminels, les écoles étaient fermées, on ne déclarait pas la guerre, mais tout n’était que gaîté, chahut et débauche » (Lempriere’s Classical Dictionary, article : “Saturnalia”).

Jésus n’est pas né en hiver

Non seulement, la fête de « Noël » existait « avant l’ère chrétienne » – avec l’adoration païenne du dieu soleil – mais en outre, elle n’a aucun lien avec la naissance du véritable Messie, Jésus-Christ. Comment le savons-nous ? Bien que la Bible ne nous indique pas explicitement le jour exact de la naissance de Jésus, elle nous fait voir clairement l’époque approximative. De par les Écritures, il devient évident que Jésus ne pouvait pas être né en hiver.

Luc nous dit que la nuit où Jésus est né, les bergers étaient encore dans les champs à surveiller leurs troupeaux (Luc 2 :8). Dans l’ancien Israël, la saison pluvieuse commençait après la Fête des Tabernacles (qui se tient généralement début octobre). En novembre, lorsque le temps devenait froid et humide, les bergers avaient déjà fait rentrer leurs troupeaux des pâturages vers les quartiers d’hiver. Les bergers ne passaient plus la nuit dans les champs avec les moutons, comme ils le faisaient à partir du commencement du printemps jusqu’au début de l’automne.

La plupart des gens négligent une autre preuve importante. Dans Luc 1 :35-36, nous apprenons que Jean-Baptiste, mis au monde par la cousine de Marie, Elizabeth, était environ six mois plus âgé que Jésus. Nous pouvons lire que le père de Jean, Zacharie, était un prêtre assez âgé qui officiait dans le temple ; il brûlait de l’encens sur l’autel lorsqu’un ange lui apparut pour lui dire que lui et sa femme auraient un fils, qui préparerait le chemin pour le Messie (versets 8-17). Nous savons approximativement quand l’ange lui fit cette annonce, car la Bible dit que Zacharie était « de la classe d’Abia » (verset 5).

Qu’est-ce que la « classe d’Abia » ? Des siècles auparavant, à l’époque du roi David, il y avait un grand nombre de prêtres. Le roi David les divisa en vingt-quatre « classes » (ou groupes), pour servir dans le temple selon un cycle régulier (1 Chroniques 24 :1-9). La classe d’Abia (ou d’Abija) était la huitième des vingt-quatre classes, et commençait normalement sa première semaine de service vers la fin mai. Comme la Pentecôte, la deuxième des trois grandes périodes de pèlerinage, tombait la semaine après le service de la huitième classe – et que les vingt-quatre classes étaient réunies pour assurer le service au cours des trois saisons de Fête – Zacharie ne pouvait pas rentrer chez lui avant, approximativement, la première semaine de juin. Si Jean-Baptiste a été conçu peu après le retour à la maison de Zacharie, vers la mi-juin, sa naissance aurait eu lieu neuf mois plus tard – vers la mi-mars. Jésus, qui était six mois plus jeune, serait alors né à la mi-septembre. Cela, bien sûr, alors que les bergers étaient encore dans les champs, la nuit, pour garder leurs troupeaux (Luc 2 :8).

Considérons également l’image traditionnelle des trois mages qui, avec les bergers, sont généralement représentés debout dans l’étable, pour célébrer le Messie qui vient de naître. Nulle part, la Bible ne dit qu’il y avait trois mages, mais elle révèle que les mages sont arrivés au moins quelques semaines après Sa naissance – alors que Jésus et Ses parents logeaient dans une maison (Matthieu 2 :11). Nous lisons que ces mages venaient de l’Orient. Au 1er siècle, cela signifiait généralement qu’ils venaient au-delà de l’autre rive de l’Euphrate (la frontière orientale de l’Empire romain de l’époque). À l’est de l’Euphrate se trouvait l’Empire parthe, foyer de nombreux restes des dix tribus d’Israël, qui avaient été emmenées captives par les Assyriens, plus de sept siècles auparavant. Les mages arrivèrent au palais du roi à Jérusalem, quelques semaines après la naissance de Jésus, pour voir le Messie. Ils avaient vu une « étoile » mystérieuse en Orient, qui les avait poussé à entreprendre leur voyage en Juda. Après avoir entendu les mages au sujet du moment où était apparue l’étoile, et sur ce qu’elle présageait, Hérode ordonna le massacre de tous les garçons à Jérusalem âgés de deux ans et au-dessous (Matthieu 2 :16).

Nous savons par Luc 2 :22 que les parents de Jésus Le présentèrent au temple lorsqu’Il fut âgé de quarante jours (Lévitique 12 :2-4). Ils étaient donc encore dans le secteur de Jérusalem, lorsqu’Il avait environ six semaines. Mais, la famille s’enfuit en Égypte, après que Joseph eut reçu un avertissement, dans un songe, sitôt après la visite des mages (Matthieu 2 :13-14). Il est évident que les mages ne sont pas arrivés juste après la naissance du Christ.

Quelle différence cela fait-il ?

Presque tous les ans, les journaux et les magazines publient des articles qui font remarquer que les coutumes de Noël ne viennent pas de la Bible, mais de l’antiquité païenne. La plupart des lecteurs, confrontés à cette réalité, disent simplement : « On ne voit pas quelle différence cela fait », et ils poursuivent leurs préparatifs de Noël. Des millions de prétendus chrétiens affirment qu’ils célèbrent la fête en l’honneur du Christ, sans se soucier de l’origine des pratiques païennes qui se cachent derrière Noël.

Est-ce que cela rend Noël agréable aux yeux de Dieu ?

Il y a plusieurs siècles, les Écritures devinrent largement accessibles lorsque les croyants protestants se débarrassèrent des chaînes de l’Église romaine médiévale, qui avait le monopole de la Bible. Les étudiants avides de découvrir la Bible décelèrent de nombreuses contradictions, en confrontant les croyances de l’époque avec la parole divine. L’un de ces thèmes concernait la célébration de Noël. À quelle conclusion parvinrent-ils ? Selon la onzième édition de l’Encyclopaedia Britannica : « En 1644, les Puritains anglais interdirent toutes réjouissances ou services religieux [pour Noël] par décret du Parlement, au prétexte qu’il s’agissait d’une fête païenne » (article : “Christmas”). Quand le roi Charles II restaura la monarchie, cette interdiction fut levée, mais elle fut maintenue dans un grand nombre de colonies, en Amérique du Nord. Ce n’est que dans les années 1840, que Noël fut admis comme un jour férié dans le Massachusetts.

Posez-vous cette simple question. Ceux qui prétendent être chrétiens devraient-ils prendre la Bible au sérieux ? Dans Jérémie 10 :2, Dieu déclare à Son peuple, sous la plume du prophète : « N’imitez pas la voie des nations [ou des païens]. » Il continue en précisant que « les coutumes des peuples ne sont que vanité », autrement dit elles sont complètement vides et inutiles. Dieu veut que Son peuple suive Ses instructions, et qu’il se détourne des pratiques païennes sans chercher à les imiter. De quelle sorte de coutumes, vaines et païennes, est-il question dans Jérémie 10 ? L’exemple spécifiquement mentionné dans ce chapitre concerne la coutume de couper un arbre, de l’amener dans la maison, de le faire tenir debout et de le décorer (versets 3-4). Cela ne ressemble-t-il pas, étrangement, à un arbre de Noël ?

Jésus déclara : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Marc 7 :7). Ceux qui désirent célébrer Noël pour adorer le Christ se retrouvent face à un dilemme : doivent-ils suivre l’exemple d’adoration prescrit dans les Écritures, ou doivent-ils rester accrochés à ces chères coutumes, sans se soucier de leur origine et de leur nature ? Jésus réprimanda de nombreux chefs religieux de Son époque, parce qu’ils rejetaient les commandements de Dieu au profit de leurs propres traditions (verset 9).

Jésus pourrait-Il prononcer ces mêmes paroles à votre sujet, en Se basant sur vos actions et vos choix ?

Lorsque les anciens Israélites étaient près d’entrer dans la Terre promise, ils furent mis en garde de ne pas adopter les coutumes religieuses des nations environnantes (Deutéronome 12 :30-21). Dieu leur demanda d’observer toutes les choses qu’Il leur avait enseignées, sans rien ajouter ni en retrancher à Ses instructions (verset 32).

En conséquence, au lieu de chercher à associer le Christ à Noël, nous devrions admettre qu’Il n’y a jamais été associé ! Noël n’a jamais été une fête chrétienne ! Les véritables chrétiens doivent le restituer aux païens, après tout, Noël leur appartient ! Au lieu de les emprunter au monde qui nous entoure, nous devrions tirer nos coutumes et nos pratiques religieuses de la Bible. Ce faisant, nous adorerons notre Créateur en esprit et en vérité, comme Il nous recommande de le faire (Jean 4 :24).

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