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Il est essentiel de comprendre les erreurs que nous faisons parfois en tant que parents, en influençant nos enfants de manière inattendue.
Chaque parent espère voir son enfant réussir dans la vie. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Certains finissent en prison, prennent de la drogue, ont des enfants hors-mariage ou deviennent improductifs dans la société. Dans la première partie de cet article (Le Monde de Demain, juillet-août 2017), nous avons examiné cinq raisons pour lesquelles les enfants s’égarent. Dans cet article, nous explorerons cinq raisons supplémentaires. Il est essentiel de veiller à ne pas commettre ces erreurs.
Si des parents refusent d’accepter les règles divines ou l’autorité civile, il est probable que leurs enfants suivent cet exemple. Des parents sournois engendreront des enfants sournois. Et si vous rejetez les règles divines et civiles, vos enfants ajouteront une autre catégorie à la liste des autorités qu’ils ne respectent pas : vous ! « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (Galates 6 :7).
Il est important que les parents soient constants dans le respect qu’ils montrent envers l’autorité. Comment les enfants peuvent-ils respecter un policier qui vous demande de vous ranger sur le bas-côté si vous ne le respectez pas ? Comment respecteront-ils une autorité religieuse si vous les emmenez à l’Église, puis que vous « détruisez » le ministre pendant le repas du soir. Si vous ne respectez pas les autorités civiles ou religieuses, comment vos enfants pourraient-il le faire ? Si vous êtes en désaccord avec les enseignements de votre Église ou avec un professeur de votre enfant, c’est peut-être le moment de changer d’Église ou d’école. Dans tout ce que nous faisons, même lorsque nous ne sommes pas d’accord avec une autorité, nous devons agir avec respect. C’est particulièrement vrai dans le cas des parents divorcés. En effet, vous causerez beaucoup de tort à votre enfant si vous rabaissez son père ou sa mère devant lui. Un enfant qui manque de respect à l’un de ses parents, ainsi qu’à une autorité civile ou religieuse est sur la voie de l’échec.
Jésus nous dit dans Matthieu 12:25 que « tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister ». Soyons honnêtes : le mariage est souvent difficile. Les hommes et les femmes pensent différemment. Dans la comédie musicale My Fair Lady, le professeur Higgings pose la question : « Pourquoi une femme ne peut-elle pas ressembler davantage à un homme ? » – mais là n’est pas la question ! Dieu a créé les hommes et les femmes différemment dans un but précis et bénéfique. C’est particulièrement vrai dans l’éducation des enfants. À quelques exceptions près, les femmes ont tendance à être plus sensibles et moins strictes que les hommes. C’est pourquoi nous entendons régulièrement la phrase : « Attend que ton père rentre à la maison ! » Cette différence crée souvent des dissensions au sein d’un couple. Certaines femmes sont trop laxistes avec leurs enfants qui se conduisent mal, tandis que certains pères sont trop stricts. C’est tout du moins l’impression que peut ressentir l’autre parent.
Les parents doivent travailler en étroite collaboration et cela doit se faire en privé. Je me souviens d’une famille qui illustrait bien ce principe. Les enfants en bas âge peuvent faire beaucoup de bêtises : mettre des objets métalliques dans les prises de courant, faire tomber les lampes de chevet, renverser du lait et, lorsqu’ils grandissent, ils commencent à mentir. Ce couple parlait en détail de ce qui était le plus important à chaque étape de la vie de leurs enfants. Ainsi, ils étaient plus préoccupés par le fait que leur fille joue dans la rue que par un verre de lait renversé. En travaillant ensemble, ils se focalisaient sur les mêmes priorités et cela permettait à leur fille de savoir ce qui était vraiment important à leurs yeux. Maman ne réprimandait pas pour une catégorie d’erreur et papa pour une autre. Les parents ne peuvent pas savoir tout ce qu’un enfant va faire, mais ils peuvent travailler ensemble sur les points les plus évidents.
Un père excessivement strict et une mère émotionnellement faible qui vient toujours au secours de l’enfant sont deux attitudes qui s’annulent. À l’exception de situations extrêmes, il est préférable ne pas s’opposer à la correction – ou au manque de discipline – en face de l’enfant, mais de régler cela en privé un peu plus tard.
Le divorce est la division familiale ultime. C’est malheureusement devenu chose courante dans le monde actuel. Pourtant, même dans cette situation, les enfants devraient passer avant nos intérêts personnels. Trop souvent, un des parents dénigre l’autre devant ses enfants. S’il arrive que deux individus n’arrivent plus à vivre ensemble, mais qu’ils aiment vraiment leurs enfants, ils devraient fournir un effort herculéen pour soutenir l’autre parent. Après tout, un enfant ne possède qu’un seul père biologique et qu’une seule mère biologique. Ces deux individus sont extrêmement importants pour un enfant. Ne détruisez pas cette relation !
Dieu nous dit que les enfants ont besoin d’être disciplinés avec amour, constance, équité et de manière proportionnée. Il n’est pas bon d’aller aux extrêmes. Certains parents maltraitent physiquement leurs enfants, tandis que d’autres laissent passer tous les mauvais comportements.
La discipline peut passer par une fessée ou la suppression d’un privilège. Le livre des Proverbes mentionne les bienfaits d’une punition corporelle modérée (13 :24 ; 29 :15), mais parfois les gens ne comprennent pas les mots utilisés. Le mot « verge » ne désigne pas un gros bout de bois mais une simple baguette. Selon les pays, la fessée peut être autorisée ou interdite, car certaines nations punissent toute forme de châtiment corporel et les parents doivent connaître la législation en vigueur. Si la fessée est autorisée, elle ne doit jamais être administrée violemment ou dans un accès de colère.
Une forme de discipline souvent ignorée est de laisser un enfant souffrir les conséquences de ses décisions. Ainsi, des parents m’expliquèrent que si leur fille (âgée de 7 ou 8 ans) voulait porter sa robe préférée pour une fête après le jour de la lessive, elle ne pourrait plus la porter à l’Église cette semaine-là. C’était son choix, mais sa mère n’allait pas laver et repasser à nouveau la robe pour l’Église.
Lorsque leur fils et leur fille devinrent plus matures, ils les laissèrent prendre des décisions plus importantes, mais sans se porter garants de leurs erreurs. Ils devaient apprendre à vivre en fonction de leurs choix. Ces parents vérifiaient attentivement les préjudices potentiels afin d’intervenir et d’imposer une décision si les choix de leurs enfants auraient pu causer des dommages durables. Certaines décisions ne furent jamais laissées à l’appréciation de leurs enfants, comme le fait de sortir tard le soir ou de consommer de la drogue. Les parents ne peuvent pas garantir que leurs enfants ne commettront jamais d’actions dommageables, mais en leur donnant l’occasion de s’entraîner à prendre des décisions sages dès le plus jeune âge, ils peuvent s’assurer que leurs enfants seront moins réfractaires à l’autorité parentale dans les moments où elle comptera le plus.
Pour cette famille, leurs deux enfants mènent désormais une vie épanouie et ce sont de bons citoyens qui contribuent au bien-être de la société. Ils ont appris à se discipliner eux-mêmes dès le plus jeune âge. Lorsque leurs parents les laissaient prendre des décisions, ils ont aussi appris que leurs conseils s’avéraient souvent être justes. Lorsque leur fils voulait dépenser quelques centaines d’euros pour sonoriser sa voiture, le père lui dit qu’il gaspillerait de l’argent durement gagné, qu’il abîmerait son audition et qu’il dépenserait son argent pour quelque chose d’inutile. Quelques mois plus tard, le fils confessa à son père que ce dernier avait raison. Ce fut une importante leçon. Papa savait ce qui était le plus sage !
Si les parents « gardent le cap », aucun dommage durable ne résultera des choix proposés et appropriés à l’âge des enfants. Quelques larmes pendant l’enfance peuvent empêcher de nombreuses larmes plus tard dans la vie, mais trop souvent les parents « lâchent du lest » et les enfants n’apprennent pas que leurs décisions entraînent des conséquences. De plus, ils ne développent pas l’autodiscipline.
Au cours des 30 dernières années, de nombreuses publications parlent de l’estime de soi, mais ce concept est souvent erroné. Le principe est que si un individu a une faible estime de soi il échouera, mais si « nous lui donnons » une haute estime de lui-même il réussira formidablement bien. Heureusement, de nombreux experts ont remis en cause cet état d’esprit en soulignant ses incohérences.
Premièrement, lorsque des parents disent uniquement à leur enfant combien il est spécial pour eux, cela signifie que son bien-être dépend d’eux. Que se passera-t-il lorsqu’il entrera dans le monde réel, où les gens penseront qu’il n’a rien de spécial ? Voulons-nous vraiment que son bien-être repose sur la bonne volonté des autres ?
Deuxièmement, ce qu’il pensera de lui-même et ce qu’il est ne correspondront pas. Il peut penser qu’il est spécial ou qu’il est excellent en sport car les gens ne veulent pas lui dire la vérité, mais s’il pense qu’il est prêt pour jouer dans une grande équipe, il vit dans un rêve. Nous voyons cela à la télévision dans des émissions comme La France a un incroyable talent ou Nouvelle Star. Lorsqu’ils ne sont pas sélectionnés par les juges (qui connaissent le métier), certains candidats s’obstinent à leur dire qu’ils ont tort.
Comment cette tendance de « l’estime de soi » est-elle devenue populaire ? Dans son ouvrage Principes éternels pour l’éducation des enfants, Dr Jeffrey Fall parle de l’équilibre à atteindre entre encourager un enfant et le démoraliser. Les enfants ont besoin d’encouragements, mais dans le passé certains parents, notamment des pères qui ont vécu des périodes difficiles pendant lesquelles il fallait lutter pour survivre, avaient tendance à être durs et très exigeants avec leurs enfants. Les parents de la génération de la Grande Dépression et de la Deuxième Guerre mondiale voulaient que leurs enfants aient une vie meilleure et la balance a commencé à pencher de l’autre côté.
Une autre vérité est que les pères ont souvent tendance à être exigeants par nature. C’est pourquoi l’apôtre Paul leur donna les avertissements suivants : « Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent » (Colossiens 3 :21) ; « Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6 :4).
Ne dites jamais à un enfant qu’il ou elle n’est bon(ne) à rien. Ne soyez pas non plus perfectionniste au point que vos enfants baissent les bras. Les enfants sont des enfants. Il est normal qu’ils fassent des erreurs et ils ont besoin de nombreux encouragements honnêtes. Lorsqu’ils réussissent quelque chose, faites-leur savoir. Mais s’ils se comportent mal ou qu’ils font fausse route, dites-leur honnêtement et avec amour au moment opportun.
Certains parents disent à leurs adolescents : « Je sais que tu te soûleras probablement, que tu conduiras trop vite ou que tu auras des rapports sexuels avant le mariage. » Certains parents fournissent même la pilule contraceptive à leur fille. Ce genre de réaction provient souvent de parents qui ont fait ces choses quand ils étaient jeunes. Ils s’attendent donc à ce que leurs enfants fassent de même. Il est vrai que de nombreux jeunes font ces erreurs, mais pas tous. Certains ne se soûleront jamais, n’essaieront aucune drogue et n’auront pas de relations sexuelles avant le mariage. Lorsqu’un parent exprime des aspirations médiocres, cela revient presque à donner sa permission.
Une meilleure approche est d’aspirer à ce que vos enfants ne fassent pas ces choses, tout en sachant qu’ils peuvent potentiellement les faire. S’ils prennent de mauvaises décisions, faites-leur savoir combien vous êtes déçu(e) qu’ils n’atteignent pas les attentes familiales. Si la barre est placée trop bas, les enfants ne développeront pas leur potentiel. Si la barre est trop haute, il est possible que l’enfant n’essaie même pas de l’atteindre. Tout est question d’équilibre dans l’éducation des enfants, mais des aspirations faibles ou médiocres favorisent l’échec.
Tous ces points peuvent se résumer en un seul : l’amour parental. Nous communiquons notre amour à nos enfants en étant des individus qu’ils peuvent imiter et respecter. Nous devons vivre une vie consistante, sans hypocrisie. Nous devons montrer de la sagesse, traiter les gens avec équité et ne pas être égoïstes. Nous devons leur démontrer notre amour en passant du temps avec eux. Nous leur démontrons notre amour lorsque nous prenons le temps de leur enseigner diligemment la voie à suivre et en étant un exemple de respect envers l’autorité. Nous leur démontrons notre amour lorsque nous mettons de côté les divergences avec notre conjoint afin de les entraîner au moyen d’une approche unie. L’amour s’exprime lorsque la discipline est établie avec équité, justice et constance. Enfin, nous montrons notre amour envers nos enfants lorsque nous nous efforçons de ne pas les démoraliser, mais plutôt de les encourager à travers des propos honnêtes, en leur faisant savoir que nous avons des aspirations élevées mais raisonnables. Nous récoltons ce que nous semons et si nous semons l’amour par nos actions, nos enfants grandiront selon la voie à suivre (Proverbes 22 :6) !