L’homme qui travaillait de toute sa force | Le Monde de Demain

L’homme qui travaillait de toute sa force

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Lorsque nous pensons à l’origine du téléphone, le nom de son inventeur, Alexander Graham Bell, nous vient tout de suite en tête.

Le 10 mars 1876, alors âgé de 29 ans, Bell appela son assistant Watson, qui était dans une autre pièce, avec cette phrase désormais célèbre qu’il prononça dans ce tout nouvel appareil qui allait changer le monde : « M. Watson – Venez ici – Je voudrais vous voir. »

Les recherches et les expériences que Bell avait commencées des années auparavant venaient finalement d’aboutir sous la forme d’une formidable invention qui transformait les mots en impulsions électriques, avant de les envoyer à travers un câble puis de les reconvertir en mots à l’autre bout. Le téléphone était né. Il semble que l’ingéniosité et la créativité faisaient partie de l’ADN de Bell !

Son père, Melville, commença à commercialiser l’invention au Canada en 1878 et la Compagnie de Téléphone Bell du Canada fut fondée en 1880. Six ans plus tard, en 1886, plus de 150.000 personnes possédaient un téléphone aux États-Unis.

Des activités et des pays variés

Né à Édimbourg, en Écosse, en 1847, Alexander Graham Bell habita à la fois au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. Ces trois pays revendiquent fièrement qu’il fut l’un des leurs.

Si Bell devait fournir un curriculum vitae, celui-ci contiendrait de nombreux titres. Il était inventeur et scientifique dans des domaines aussi variés que la communication, le design d’un hydroglisseur et l’aéronautique. Mais il était aussi un enseignant bien connu pour son travail avec les sourds, en menant ses propres recherches sur la parole et l’ouïe. En fait, il se qualifiait fièrement de « professeur des sourds ». En 1877, il épousa une de ses étudiantes sourdes, Mabel Hubbard, et ils eurent quatre enfants, dont deux seulement atteignirent l’âge adulte.

L’environnement familial de Bell contribua grandement à développer son génie créatif, ainsi qu’à façonner sa vie personnelle et professionnelle. La surdité de sa mère et le métier d’orthophoniste de son père, qui s’intéressait à la parole et à l’élocution, ont fortement influencé Bell. Lui et son père ont développé et amélioré un jeu de symboles décrivant les sons parlés – un système appelé « la parole visible » dont ils pensaient qu’il aurait pu permettre aux sourds d’apprendre à parler distinctement. Un tel ouvrage avait assurément jeté les bases de son travail à venir avec le téléphone.

La connexion canadienne

En arrivant au Canada, il habita pendant quelques années avec ses parents dans une ferme surplombant la rivière Grand près de Brantford, en Ontario, avant de partager ses étés entre Boston et Brantford. C’est à cette époque, au début des années 1870, que Bell commença à travailler sur le télégraphe harmonique et il apprit la langue des Mohawks, qu’il transcrivit à l’écrit au moyen de son système de la parole visible.

Alexander Graham Bell travaillait très dur, souvent tard la nuit. Sur un mur de son laboratoire était accrochée la photo d’un hibou qui lui avait été donnée pour se moquer gentiment de sa tendance à travailler jusqu’au milieu de la nuit.

Le fait d’être très occupé ne signifie pas forcément être productif. Cependant, la passion de Bell pour découvrir et inventer des choses, ainsi que sa concentration et sa détermination, ont montré qu’il n’était pas seulement occupé – il était aussi très productif, en réussissant à concrétiser ses rêves.

Comme tous les inventeurs, il connut des échecs et des écueils. Mais cela ne l’empêcha pas d’aller de l’avant. Comme il le fit remarquer : « Lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre ; mais souvent nous regardons tellement longtemps la porte fermée avec des regrets que nous ne voyons pas celles qui s’ouvrent devant nous. » Concernant la persévérance, Bell déclara que « dans la recherche scientifique, il n’y pas d’expériences ratées ; chaque expérimentation contient une leçon. Si nous n’obtenons pas les résultats anticipés et que nous arrêtons tout de suite, c’est l’homme qui a échoué, pas l’expérience. »

La vie d’Alexander Graham Bell n’était pas seulement constituée d’inventions et de découvertes. Il passa une grande partie des 35 dernières années de sa vie aux côtés de son épouse Mabel et de ses deux filles, dans une propriété qu’il avait achetée près des rives de la baie de Baddeck. Après que leurs filles furent mariées et qu’elles leur donnèrent neuf petits-enfants, la maison des Bell était souvent pleine. Il dit notamment : « J’aime tant les jeunes enfants […] je n’aime rien d’autre que d’être avec eux. »

L’amour que lui et sa femme partageaient se retrouve jusque dans leurs derniers mots, avant sa mort. Alors que Mabel était à ses côtés, elle lui murmura : « Ne me quitte pas. » Et il lui répondit « Non » en langue des signes, puis il perdit connaissance et il mourut.

Une éthique de travail biblique

La vie d’Alexander Graham Bell illustra l’éthique de travail clairement enseignée dans la parole de Dieu. Nous pouvons voir dans son exemple la mise en application de l’exhortation du roi Salomon pour chacun d’entre nous : « Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec l’énergie que tu as, car il n’y a plus ni activité, ni réflexion, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts vers lequel tu es en route » (Ecclésiaste 9 :10, Semeur).

Le « professeur des sourds » a assurément mis en pratique cet enseignement des Écritures, en cherchant non seulement des opportunités de progresser personnellement et d’augmenter sa connaissance, mais aussi en essayant d’améliorer la vie des autres.

La vie de Bell illustre aussi le principe de travailler dur : « L’âme du paresseux ne fait que souhaiter, et il n'a rien ; mais l'âme des diligents sera rassasiée » (Proverbes 13 :4, Ostervald). L’inventeur du téléphone n’était assurément pas un paresseux. Tout ce qui l’entourait semblait le passionner et cela lui procura une vie enrichissante à de nombreux égards. Comme Bell le dit : « Dieu a parsemé notre chemin de merveilles et nous ne devons sûrement pas avancer dans la vie les yeux fermés. »

À l’annonce de sa mort en 1922, l’ensemble des réseaux téléphoniques au Canada et aux États-Unis observa une minute de silence afin de rendre hommage à sa vie et à sa contribution à la société.

Nous vivons à une époque où la technologie évolue très rapidement. Depuis l’invention initiale de Bell, l’humanité a développé une multitude de moyens de communication. Il serait intéressant de savoir ce que Bell penserait aujourd’hui de Bell Canada, une des nombreuses sociétés de médias et de télécommunications qui portent son nom.

Bell espérait que des câbles puissent relier les téléphones des villes les plus distantes et les plus éloignées. En 1907, plus de six millions de téléphones étaient en service. En 1915, le premier appel d’un océan à l’autre eut lieu entre Bell et son ancien assistant, devenu son ami, Thomas Watson. L’appel eut lieu entre New York et San Francisco. Bell commença la conversation en utilisant les mêmes mots que le 10 mars 1876 : « M. Watson – Venez ici – Je voudrais vous voir. »

Apprécions la détermination, la clairvoyance, la concentration et la remarquable éthique de travail de l’homme aux trois pays : l’inventeur Alexander Graham Bell. Grâce à ses efforts et à son dévouement, les communications se sont améliorées pour les gens à travers le monde. Il fut vraiment un homme qui « travaillait de toute sa force ».

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